1 : La mobilité urbaine

1.1 : Une définition de la mobilité urbaine

Une première nécessité pour le raisonnement qui suit est de préciser ce qu’il convient d’entendre par mobilité urbaine. Le terme de mobilité, tout d’abord, contient une idée de mise en mouvement. Il fait référence à une notion de déplacement. De manière très générale, un déplacement est une opération qui consiste à se rendre d’un lieu à un autre, dans le but de réaliser une activité, en utilisant un ou plusieurs modes de transport. Le déplacement est donc défini par la notion de motif, ou encore, de réalisation d’une activité, par le biais de l’utilisation d’un mode de transport (Orfeuil, 1996).

Le mode de transport est le moyen de locomotion emprunté pour effectuer le déplacement. La marche à pied, les deux-roues ou la voiture particulière sont les modes de transport individuel, à l’inverse des transports en commun qui sont les modes de transport collectif.

La mobilité urbaine concerne les déplacements des individus pris dans un environnement urbain (voir Encadré 1), pour l’opposer aux déplacements interurbains ou ruraux réalisés dans un environnement non urbain. Traditionnellement, la mobilité urbaine intéresse l’ensemble des déplacements effectués de manière quotidienne par les individus en milieu urbain (Raux, Andan, 1988 ; Andan, Faivre d’Arcier, Raux, 1994). Elle relève des activités habituelles ou routinières des individus (Haumont, 1994). La mobilité urbaine exclut par conséquent les déplacements exceptionnels comme les déplacements professionnels de longue distance ou les déplacements pour vacances. Elle concerne au contraire les déplacements récurrents liés au travail, aux achats et aux loisirs. Elle est parfois qualifiée de mobilité relative aux activités « banales » des individus (Bieber, Massot, Orfeuil, 1993). S’agissant des personnes précisément3, elle considère la pratique de déplacements des individus appréhendée dans un contexte spatial propre à l’urbain et limitée, en termes de temps, à leur cadre de vie habituel (Orfeuil, Troulay, 1989). En termes d’importance, elle représente grosso modo un tiers des voyageurs-kilomètres annuels (Chausse, 1996).

Dans le propos qui suit, la mobilité urbaine définit l’ensemble des déplacements de personnes relatifs à des activités quotidiennes liées au travail, aux achats et aux loisirs, inscrits dans un espace urbain. La notion d’espace urbain dans cette définition reste cependant relativement floue. Il convient donc de préciser le champ spatial de réalisation de la mobilité urbaine. Un exposé du contexte urbain et de ses mutations permet de cadrer la mobilité urbaine et son évolution.

Notes
3.

De manière générale, dans la littérature traitant des transports, la mobilité urbaine se porte plus facilement sur l’étude des déplacements de personnes. La mobilité des marchandises en ville relève en effet de logiques qui lui sont propres et qu’il serait risqué ici de confondre avec celles guidant la mobilité des personnes. Il est en outre malaisé de relever un caractère récurrent, au sens de la quotidienneté, au transport de marchandises en ville alors que ce caractère constitue l’essence de la mobilité urbaine des personnes.