2 : L’évolution de la mobilité urbaine : le règne de l’automobile

2.1 : Une mobilité stable mais des déplacements plus rapides sur des distances plus longues

En moyenne, en 1994, la mobilité urbaine des personnes7 s’élève à 3,2 déplacements par personne et par jour contre 3,4 en 1982 (enquêtes transports de l’INSEE de 1981/1982 et 1993/1994). La mobilité des personnes globalement stagne. Il est à noter que les Français se déplacent en moyenne 2,5 fois par jour en utilisant un moyen de transport autre que la marche à pied (Madre, Maffre, 1995).

Entre 1982 et 1994, le temps total de déplacement par jour ne varie guère. Il se monte en 1994 à 1 h 1/2 environ en région parisienne et 50 minutes en moyenne dans les autres agglomérations françaises. La durée moyenne d’un déplacement reste stable autour de 17 minutes. En revanche, sur la même période, la moyenne de la distance quotidienne totale de déplacement par personne s’accroît notablement. Elle augmente de 30,3 % passant de 17,5 kilomètres à 22,8 kilomètres. Elle passe de 16 à 18 kilomètres pour les habitants des pôles urbains et de 19 à 27 kilomètres pour les habitants des périphéries des pôles urbains. La distance moyenne d’un déplacement, tous types d’espace confondus, passe de 5,3 à 7,3 kilomètres8.

Les déplacements s’effectuent par conséquent plus rapidement. La vitesse moyenne des déplacements augmente de 32,8 % entre 1982 et 1994 passant de 18,9 km/h à 25,1 km/h. Si l’on exclut la marche à pied, elle passe de 24 km/h à 30 km/h en moyenne (Madre, Maffre, 1995). Cependant, l’allongement de la distance moyenne d’un déplacement est principalement le fait de la mobilité quotidienne des résidents9 des périphéries des pôles urbains (+ 57 %) car en même temps, la distance moyenne de déplacement des habitants des villes-centres progresse moins vite (+ 20 %) (Madre, Maffre, 1995).

Au global, si la mobilité n’évolue pratiquement pas, les échanges concernant l’espace périphérique urbain avec les villes-centres se modifient en revanche réellement au profit d’un allongement des distances effectuées à des vitesses plus importantes. Cette tendance coïncide parfaitement avec un usage prépondérant de la voiture particulière dans le cadre de la mobilité quotidienne.

Notes
7.

Ne sont comptabilisés ici que les déplacements concernés par les enquêtes transport de l’INSEE effectués à moins de 80 kilomètres du domicile par des personnes de 6 ans et plus.

8.

Concernant les déplacements uniquement relatifs aux villes-centres, la distance moyenne d’un déplacement passe de 4,3 à 5,3 kilomètres pour une vitesse moyenne en mode mécanisé stagnant à 13,4 km/h (Madre, Maffre, 1995).

9.

Classiquement, le terme ’résident(e)’ est un substantif qui désigne un diplomate ou haut fonctionnaire envoyé auprès d’un gouvernement étranger. Il désigne également une personne établie dans un autre pays que son pays d’origine. La Commission du Dictionnaire, en séance du 9 juin 1994, étend la définition à une personne qui demeure dans un pays, une ville, une rue ou une résidence.