3 : La régulation de la demande de transports urbains : le point de vue économique

La régulation économique de la demande de déplacements urbains s’appuie principalement sur deux types d’outils. D’une part, la réglementation envisage la réduction des quantités, produites ou consommées sur le marché des transports urbains, qui sont directement à la source des externalités. Il s’agit de contenir la mobilité en voiture particulière en édictant un certain nombre de règles, de mesures ou de normes, de sorte à limiter la production d’effets externes sources d’inefficacité. D’autre part, la solution tarifaire consiste à faire assumer financièrement les producteurs d’effets externes les coûts sociaux qu’ils génèrent. En contribuant à modifier la structure des coûts de transport pour les usagers, la politique de régulation de la demande de transports urbains aspire ainsi à faire en sorte que les agents effectuent leurs décisions de transport, de manière décentralisée, en considérant les taux marginaux de substitution ou de transformation sociaux. Elle conduit théoriquement à internaliser les effets externes par le biais des mécanismes du marché que sont le rationnement par les prix ou par les quantités et permet la réalisation d’un optimum paretien (voir Encadré 3), ou optimum de premier rang. L’agent qui prend en charge d’imposer la réglementation ou la tarification, en général l’Etat, doit cependant se comporter en agent bienveillant et omniscient, c’est-à-dire n’intervenir que dans l’objectif d’établir une planification parfaite qui assure les conditions du marché concurrentiel, en connaissant l’ensemble des fonctions objectifs des agents (Benard, 1985 ; Laffont, 1988 ; Greffe, 1994).