3 - Le conseil d'administration

C'est l'organe qui règle tous les problèmes de la vie des deux usines. Nombreuses sont les négociations qui se déroulent en son sein, sans jamais être portées à la connaissance des actionnaires. Parfois, l'affaire apparaît bien "ficelée" lorsque le conseil d'administration la présente à l'assemblée générale dans l'unique souci de recueillir l'adhésion totale. Pour avoir lu tous les registres de délibérations des assemblées générales, nous pouvons affirmer qu'à de rares occasions les actionnaires prennent la parole. Lorsqu'un actionnaire se risque à questionner le conseil d'administration, la réponse fuse, cinglante et il n'y a pas là matière à encourager ceux qui auraient quelques velléités dans le domaine du débat d'idées. En définitive, le maître mot est "faites-nous confiance" ou encore "nous traitons au mieux des intérêts de la société". A partir de ce moment, ce n'est plus la peine pour un actionnaire de s'exprimer et l'assemblée générale se comporte comme une simple chambre d'enregistrement.

Nous avons montré antérieurement comment le conseil d'administration, par l'intermédiaire du directeur général A. Thouvenin négocie le rachat de Portieux, dans quelles conditions s'élabore le traité entre Vallérysthal et Portieux à Cirey-sur-Vezouse au domicile d'Eugène Chevandier et enfin comment le projet, qui n'en est plus un en réalité, est présenté à l'assemblée générale qui accepte sans souffler mot. La confiance placée dans le conseil d'administration semble justifiée et les actionnaires ne doivent pas se plaindre ; en témoignent les paroles que le président G. Chevandier prononce en septembre 1881 devant l'assemblée générale après avoir justifié la gestion de son conseil : "grâce à ces sages et prévoyantes mesures, vous avez pu traverser sans difficultés et sans arrêts les difficiles années 1870,1871. Vous avez pu doubler vos forces productives par la création sans bourse déliée de votre magnifique établissement de Portieux. Vous avez pu voir votre société parvenir à la plus haute situation industrielle, à un haut degré de solidité, de puissance que l'on eût été loin de prévoir il y a vingt ans (...)." L'emploi du pronom personnel "vous" n'est pas une simple clause de style ; G. Chevandier sait flatter, sait donner aux actionnaires un sentiment de participation active et l'idée forte de propriété. Vallérysthal, malgré la crise inévitable traversée lors du conflit franco-prussien a été capable d'acheter Portieux "sans bourse déliée" ce qui nous renseigne sur les méthodes de gestion du conseil d'administration qui pratique la création de réserves en minorant la redistribution aux actionnaires. Le mot "réserves" se retrouvera fréquemment dans les commentaires : "nous pensons qu'il y a lieu de préparer des réserves qui puissent permettre de faire subir les mesures qui seraient nécessaires." C'est d'ailleurs sur les réserves également que Vallérysthal et Portieux se proposent de racheter l'usine de Montferrand. Par la suite, cette stratégie aide effectivement à traverser les crises. Le conseil d'administration ne porte jamais à la connaissance des actionnaires les éléments constitutifs de la dynamique de l'entreprise. Au cours des quelque trois années de recherche sur le coupage, le rebrûlage, le flettage, les actionnaires restent dans l'ignorance. Tout est révélé lorsque des procédés sont au point et lorsque les recherches n'ont plus lieu de rester secrètes. La mise de l'assemblée générale dans la confidence n'a, en réalité, qu'un but supérieur : celui de justifier les futures dépenses. Cette transformation dit G. Chevandier en 1881 "a amené pour les nombreuses séries qu'elle embrasse une véritable révolution dans l'art de la verrerie mais nécessite des dépenses considérables à Portieux". Autre exemple de règlement interne des problèmes : les grèves. Afin de ne pas affoler les actionnaires, jamais on ne fait allusion en assemblée générale aux moindres difficultés provenant d'un comportement négatif du personnel.

Durant la période 1871-1880, les directeurs des usines de Vallérysthal et Portieux participent régulièrement aux différents conseils d'administration apportant points de vue et suggestions ; cette participation se révèle réelle et active.

A travers la vie de l'entreprise, à travers les prises de décision, on mesure combien le véritable patron est le président du conseil d'administration. Lorsque la société en commandite par actions : << Société des verreries de Plaine-de-Walsch et Vallérysthal >> créée le 14 juillet 1854 devient par un décret impérial du 7 mai 1856 : << Société anonyme des verreries de Plaine-de-Walsch et de Vallérysthal >>, le Baron de Klinglin fondateur des verreries accède à la présidence du conseil d'administration. Parmi les actionnaires qui possèdent au moins dix actions sont élus membres : Eugène Chevandier de Cirey, Lippmann banquier à Sarrebourg, Louis Germain notaire à Hommarting, Lefebvre-Dollemont ancien directeur de la verrerie. L'année suivante, Mathis de Grandseille de Blâmont rejoint le conseil. Le 6 septembre 1858, Louis Germain devient vice-président. Le Baron de Klinglin qui se serait désintéressé des affaires démissionne de la présidence 60 . Le conseil "par un vote unanime consigne les profonds regrets que lui fait éprouver la retraite de l'homme honorable qui a consacré la plus grande partie de sa fortune et de sa vie à fonder et à consolider un établissement qui a fait le bien-être du pays". En 1869, après le décès de Louis Germain qui avait succédé au Baron de Klinglin à la présidence , c'est G. Chevandier qui accède à ces fonctions. Il reste président jusqu'à l'âge de 83 ans en 1887. Le père de G. Chevandier : Jean Auguste Chevandier de Valdrôme (1781-1865), originaire du Dauphiné, gendre de Monsieur de Guaita, copropriétaire de la verrerie de Saint Quirin, acquiert en 1839 la verrerie de Lettenbach dont le bail allait expirer. Son fils Georges (1804-1887) lui succède à la direction de Lettenbach. G. Chevandier fait souvent appel aux connaissances techniques de son frère Eugène Chevandier de Valdrôme (1810-1878), directeur de la manufacture de glaces de Cirey et membre du conseil d'administration de la société des verreries réunies Vallérysthal et Portieux. La correspondance de G. Chevandier exprime bien les liens très forts qui unissent les deux frères. Ainsi, nous voyons que E. Chevandier a beaucoup oeuvré pour la reprise et la relance de Portieux grâce à l'étendue de ses connaissances techniques ; il est ingénieur de l'Ecole Centrale 61 . C'est à son domicile de Cirey que s'élabore le traité d'achat de la verrerie de Portieux et c'est là, également, qu'en hommage à sa personne se réunit, à de nombreuses reprises, le conseil d'administration. Ce dernier se retrouve, en dehors du siège social, à Saint-Quirin au domicile du président, à Portieux bien naturellement, mais aussi à Bourbonne-les-Bains où G. Chevandier se rend en cure et où il possède une maison. En septembre 1886, retenu pour cause de santé dans la ville thermale, il écrit au conseil d'administration pour lui annoncer sa démission. Sa décision se trouve renforcée par la position d'un actionnaire, le Comte de Guichen qui demande, entre autres, la suppression du traitement des administrateurs. Cet actionnaire ajoute que l'absence de traitement "constitue le prestige, le désintéressement, la liberté d'action, la supériorité morale de l'administrateur". Le vieux président en est ulcéré, lui qui a travaillé gracieusement pour la société jusqu'en 1885 et le conseil d'administration profondément blessé. Ce dernier décide de ne pas transmettre la décision du président à l'assemblée générale. Etant membre sortant G. Chevandier est réélu. Il décède en mars 1887. Charles Germain, administrateur, prononce le discours au conseil d'administration : "doué d'une haute intelligence, ayant une connaissance appropriée des affaires commerciales et industrielles, il prit une longue part au développement de la prospérité de nos usines en y apportant un travail personnel considérable."

Auguste Raspiller d'Abreschviller succède à Chevandier tandis qu'Alexandre Hertz de Sarreck devient vice-président. Les autres membres du conseil sont : Auguste Bauquel directeur des glaceries de Cirey, Paul Germain de Héming et Karl Roeckling banquier à Sarrebrück 62 . C'est avec l'aide de madame Chevandier que ce dernier entre au conseil [qui est] "trop heureux de s'adjoindre un membre aussi intelligent et influent". Il est vice-président en 1888, année au cours de laquelle Paul Baheux, avocat, devient membre du conseil de surveillance. X. Mougin directeur de Portieux qui prend sa retraite entre au conseil en 1905. Auguste Raspiller démissionne de la présidence par lettre du 30 juillet 1908 ; son gendre Paul Baheux devient membre à part entière du conseil. Lorsque X. Mougin se retire, le conseil pose la candidature de son gendre, sous-directeur à la compagnie des chemins de fer de l'Est. "Très compétent en matière commerciale, M. André Gérardin a sa place marquée au conseil" 63 . C'est en 1909 que Karl Roeckling prend la présidence du conseil tandis que Mazerand négociant à Cirey devient vice-président 64 . Au cours de l'année 1910, le conseil connaît des changements importants. Roeckling est décédé ; de surcroît lors de la nomination de X. Mougin le nombre d'administrateur a été porté à six et il faut également remplacer Bauquel. Le conseil désigne Edouard Roeckling, fils de Karl, précédemment membre du conseil de surveillance et Edmond Guérin industriel à Lunéville. Les deux sociétés verrerie et faïencerie ont des représentants communs. Elles peuvent se rendre de mutuels services pour le placement de leurs produits. Au conseil de surveillance entre Henri de Menthon dont la famille a des intérêts très importants dans la société. Mazerand devient président ; Vopélius vice-président ; E. Roeckling et Guérin membres ; Gérardin administrateur délégué ; Baheux secrétaire. En août 1914 André Gérardin, Guérin et Baheux, seuls administrateurs disponibles se réunissent rue Martel à Paris. Ils décident qu'ils n'ont pas le droit de prendre des mesures d'ordre général en l'absence de Mazerand, président resté à Cirey en territoire occupé et des deux autres administrateurs, mais qu'il leur appartient de prendre toutes mesures conservatoires propres à sauvegarder les intérêts de la société. Gérardin, Guérin et Baheux se réunissent à nouveau rue Martel les 27 janvier et 28 juillet 1916, les 10 février et 1er août 1917 pour entendre le directeur de Portieux. A la date du 1er août 1917, le président Mazerand étant décédé, les trois administrateurs présents considèrent qu'ils forment la majorité du conseil. En 1918, Vopélius et Roeckling ne pouvant plus remplir leurs fonctions, le conseil décide de nommer administrateurs Henri de Menthon 65 et René Grosdidier, industriel à Commercy et sénateur de la Meuse. Le 7 mars 1918, le conseil change de configuration : André Gérardin devient président, Guérin vice-président, Baheux secrétaire, Grosdidier et de Menthon membres. Le décès de Grosdidier en 1923 ouvre la fonction d'administrateur à Léon Bertrand, ingénieur en chef des Ponts et chaussées en retraite. Il a été directeur de la compagnie de gaz de Paris jusqu'à la reprise de l'exploitation par la ville. Bertrand "est tout à fait au courant des questions industrielles" 66 . Le 20 avril 1932, à l'âge de 87 ans, Guérin décède. Il a passé 22 ans au conseil. Edmond Dupont, 50 ans, est élu provisoirement pour la période qui reste à courir jusqu'en 1935. Ancien élève de polytechnique, il a été attaché au bureau d'étude du crédit lyonnais. Il est directeur général de la société algérienne de produits chimiques et d'engrais. Il devient secrétaire du conseil et Bertrand vice-président. Le 1er octobre 1938, A. Lacombe entre au conseil "pour le récompenser de ses 54 années d'éminents services et pour profiter de son expérience et de ses conseils". Sur l'insistance des administrateurs Gérardin garde la présidence le 20 mars 1940 tandis que Dupont devient vice-président et que Baheux démissionne le 16 mai 1940. André Hanus, docteur en droit, succède à ce dernier. Le conseil ne peut se réunir jusqu'en novembre. Gérardin se trouve en zone libre. Agé, il ne peut rentrer à Paris 67 . De Menthon se trouve à Saint-Loup-sur-Semouze et Lacombe à Contrexéville en zone occupée. Il convient cependant d'administrer la société. Edmond Dupont propose de prendre la présidence et Bertrand, présent, conserve la vice-présidence. Gérardin devient président honoraire. Les trois absents consultés par courrier sont d'accord 68 . Dupont, Bertrand et Jean Gérardin -fils de l'ancien président- secrétaire se réunissent le 24 décembre 1940. De Menthon et Lacombe n'ont pas obtenu de laissez-passer. Afin de donner plus de pouvoir au conseil, les statuts sont modifiés. Le président devient P.D.G. avec un traitement de 50.000 francs et des tantièmes. Il nomme et révoque ouvriers, agents, employés, fixe leurs salaires, indemnités, remises, gratifications. Bertrand cesse ses fonctions le 23 janvier 1941. Il est remplacé par Jacques Fäys, ingénieur civil des mines, demeurant à Paris. Afin de ne pas isoler le président du siège, le siège social est transféré de Portieux au 10 de la rue Martel. En mai 1941, André Hanus succède à Baheux. Neveu de l'ancien directeur de la verrerie, il est docteur en droit, administrateur de la Banque de France d'Epinal, conseiller du commerce extérieur. Le vice-président est alors Fäys. Henri de Menthon qui démissionne en 1948 est remplacé par son fils François professeur de droit à l'université de Nancy. Hellé ingénieur des Arts et manufactures qui habite Lunéville et a dirigé la compagnie de gaz et d'éclairage est nommé sixième administrateur. Lacombe donne sa démission en juin 1955. Claude Bourbonneux le remplace qui dirige avec son frère la verrerie de Vannes-le-Châtel. Edmond Dupont décède en 1959. Fäys prend la présidence du conseil.

Cette histoire du conseil d'administration de Vallérysthal de 1856 à 1870 puis, dans la continuité, de Vallérysthal et Portieux de 1871 à 1959 permet de saisir les stratégies de composition et de recomposition de cet organe tout puissant dans la vie de l'entreprise. Notons la présence des familles fondatrices qui possèdent de gros intérêts dans la société : de Klinglin et de Menthon ; de familles fortunées doublées de compétences professionnelles dans le domaine de la verrerie : Chevandier de Valdrôme. Les industriels sont présents régulièrement au sein du conseil : Bauquel, Guérin, Mazerand, Grosdidier. La société leur confie des missions techniques : Bauquel spécialiste du sable se rend dans les carrières de Champagne ; il dresse des plans pour améliorer le fonctionnement des générateurs ainsi que ceux d'une mélangeuse pour les compositions 69 . Guérin de la faïencerie de Lunéville a un statut privilégié. En effet, Lunéville et Portieux partagent les frais des cabinets d'échantillons et possèdent des représentants communs. Les deux entreprises se rendent mutuellement service. Des techniciens de haut niveau ayant assumé des responsabilités apportent leur précieux savoir-faire : Gérardin, Dupont, Fäys. Le premier est souvent sollicité en tant que directeur de la compagnie des chemins de fer de l'Est pour des questions liées au transport des marchandises. Outre les membres fortunés et les techniciens, il est avantageux de se reposer sur les connaissances des hommes de lois : Baheux avocat, ancien bâtonnier de l'ordre des avocats, André Hanus docteur en droit, François de Menthon universitaire en droit. La finance est également présente par l'intermédiaire de Roeckling de Sarrebrück qui aide aussi à donner un ton favorable aux relations avec les Allemands. Plusieurs membres du conseil ont exercé des fonctions politiques, utiles appuis : René Grosdidier sénateur de la Meuse, Henri de Menthon député de la Haute-Saône, Georges Mazerand député de Meurthe-et-Moselle. Les anciens directeurs Mougin puis Lacombe font profiter le conseil de leur expérience professionnelle. Leur présence est la marque de la reconnaissance affective et financière. Quatre personnalités ont marqué le conseil de leur empreinte : Georges Chevandier de 1869 à 1887 exerce la fonction de président dans un moment de reconstruction et de relance technique et commerciale de Portieux ; André Gérardin président de 1919 à 1941, gendre du directeur de Portieux X. Mougin, participe pleinement à la relance de l'entreprise après la première guerre et assume tous les problèmes sociaux et économiques liés à la crise des années 1930. Edmond Dupont, de 1940 à 1959, se positionne en patron moderne, intransigeant, en PDG, titre dont il se dote et qui a une valeur non seulement symbolique mais aussi opérationnelle. C'est sous sa présidence que l'usine s'efforce de prendre le virage de l'automatisation. Avec Jacques Fäys, nous entrons dans la période, fort agitée, des années 1960.

Notes
60.

Antoine Stenger dans son ouvrage écrit : "il y a lieu d'évoquer (...) un passage du courrier du président du conseil de Vallérysthal Georges Chevandier à son collègue du conseil M. Hertz du Sarreck, le 17 mai 1875 : << je crois qu'il faut nous garder des questions de camaraderie qui ont été si funestes déjà à M. le Baron de Klinglin, le très honorable maître et malheureux fondateur de Vallérysthal >>".

61.

STENGER (Antoine), Verreries et verriers au pays de Sarrebourg : société d'histoire et d'archéologie de Lorraine. Section de Sarrebourg, 1988.

62.

Le Mémorial des Vosges du 12 février 1892 précise à propos de Bauquel qui a été nommé directeur de la manufacture des glaces de Cirey en 1886 :
"Nous avons annoncé que M. Bauquel, directeur de la fabrique de glaces de Cirey dont les produits ont été tant remarqués à l'exposition universelle de 1889 et cette année à l'exposition de Moscou, a été nommé Chevalier de la Légion d'honneur. M. Bauquel est aussi administrateur des Verreries de Portieux et Vallérysthal. C'est à la Verrerie de Portieux qu'il a reçu l'accolade et c'est l'honorable M. Mougin qui la lui a donnée. La musique de la Verrerie a augmenté l'éclat de cette cérémonie ; les sapeurs-pompiers ont rendu les honneurs au nouveau Chevalier. Un banquet a terminé cette fête intime, toute charmante".

63.

37 J 32 ; A.D.M.

64.

37 J 18-31 ; A.D.M.

65.

Henri de Menthon est le neveu du Baron de Klinglin. Les deux frères Bernard René Joseph Comte de Menthon et Alexandre Bernard Simon Comte de Menthon ont respectivement épousé Charlotte Henriette Valérie, née en 1814, et Caroline Pauline Arthémine, née en 1821, toutes deux filles du Baron de Klinglin. C'est Caroline Pauline Arthémine qui procède à la mise à feu du premier four de Vallérysthal le 4 novembre 1838.

66.

Rapport du conseil d'administration à l'assemblée générale du 6 septembre 1924. En vertu de l'article 15 des statuts, le conseil avait nommé provisoirement Bertrand. L'assemblée générale doit ratifier ce choix.

67.

André Gérardin assiste une dernière fois au conseil le 19 novembre 1941. Il décède le 17 janvier 1942 à 83 ans.

68.

Le 29 mai 1941, le président Dupont prononce ce discours : "Portieux occupe la première place parmi la production nationale. Ce n'est pas seulement une usine, c'est un centre social où vivent nos ouvriers et leurs familles. En contrepartie de l'habileté et du soin qu'ils apportent à leur tâche, nous avons la responsabilité de leur conserver du travail. Nous voulons (...) répondant à l'appel de notre chef le Maréchal Pétain, créer dans ce centre qu'est votre usine, cette atmosphère de concorde sociale qu'il nous recommande, atmosphère dans laquelle chacun, à quelque échelon qu'il se trouve, travaillera de tout son coeur, avec confiance dans l'avenir, à la fois à la prospérité de l'entreprise et au relèvement du pays". 37 J 36 ; A.D.M.

69.

Lors du conseil d'administration du 20 janvier 1891, X. Mougin déclare que les générateurs transformés d'après les plans de Bauquel donnent satisfaction et provoquent une économie de 250 kg de houille par jour. Lorsque tous les fours en fusion seront munis du système Bauquel, il espère faire une économie fort sensible. Pour fondre 30 pots par jour, il y a à Portieux 8 générateurs en feu, ce qui représentera une économie de 2000 kg de houille par jour, à 29 francs les 1000 kg, soit 58 francs X 365 jours = 21.170 francs. Le conseil remercie Bauquel de ce nouveau procédé et "par acclamation lui vote toute [sa] reconnaissance". 37 J 22 ; A.D.M.