4.5 - La carrière politique et l'engagement dans le domaine économique

En tant que maire et directeur de la verrerie, A. Richard reçoit des personnalités qui font l'objet de curiosité. L'Avenir Républicain relate dans ses colonnes du 24 mars 1907 la démarche du député Mathis qui soumet au ministère du travail "les conditions qui à la verrerie règlent les rapports du capital et du travail". Le ministre Viviani promet alors de se rendre sur place dans un but purement amical. En réalité, ce n'est pas Viviani qui fait l'honneur de sa visite aux verriers mais le ministre de l'agriculture Ruau ; celui-ci inaugure le collège de Mirecourt le 27 octobre 1907. A 15 heures le ministre et les personnages officiels, entre autres les députés de Chaumont, Luxeuil, Lunéville, Saint-Dié, des Côtes du Nord, se rendent à la Verrerie 159 . La réception, relate l'Avenir Républicain, est grandiose 160 . Le ministre se déplace sous un arc de triomple d'un kilomètre de long ; les maisons disparaissent sous les drapeaux, guirlandes et lanternes ; une forêt de sapins borde les rues ; pompiers et gymnastes font la haie ; la musique la Fraternelle et la Diane "rehaussent l'éclat de la fête". A. Richard accueille Ruau "au nom de la laborieuse cité ouvrière dont [il] est le chef". Le ministre va saluer X. Mougin "ce républicain loyal". Les visiteurs qui pénètrent dans la salle des fêtes "mer de lumière, de fleurs, de verdure" sont accueillis par la Marseillaise et le Chant du Départ exécutés par la chorale. A. Richard prononce un discours dans lequel il vante au ministre "l'union à la verrerie du capital et du travail". Il insiste par ailleurs sur "la sollicitude" et "l'amitié" patronales en échange au "savoir" et à "l'habileté" des ouvriers, traités en "collaborateurs loyaux". En réponse, le ministre parle "d'usine modèle", de "réunion intime entre le capital et le travail" reprenant le mot du directeur. Il assure que "la lutte des classes n'existerait pas si cet exemple était suivi". Le ministre Ruau conclut ainsi : "l'assemblée que j'ai sous les yeux, est la représentation vivante et réconfortante de l'association améliorée de deux forces inséparables, capital et travail... Votre action, directeurs et collaborateurs à tous les degrés de cette belle usine, dépasse les limites de cette ruche ouvrière, elle montre à tous ce que peuvent réaliser les efforts soutenus, la confiance réciproque et l'ardent désir de travailler dans une usine féconde pour la postérité et la grandeur de notre patrie". Le ministre remet ensuite les palmes académiques au sous-directeur Lacombe et à Usunier, ancien instituteur, ainsi que la médaille d'honneur à 38 ouvriers 161 .

Après les remerciements du député Mathis, une retraite aux flambeaux accompagne le ministre jusqu'au parc de la maison du directeur où ce dernier offre un lunch. Le parc, pour la circonstance, est éclairé "a giorno" par des lanternes, lampions, électricité, feux de bengale".

Ce type de cérémonie ne peut que contribuer à renforcer l'influence du patron et son ascendant sur ses ouvriers.

A. Richard qui se rend régulièrement aux eaux à Contrexéville y rencontre son Altesse Impériale la Grande Duchesse Wladimir de Russie née Duchesse de Mecklembourg-Schwerin, épouse du Grand Duc Michel frère du Tsar Nicolas II 162 . Les séjours répétés de la Grande Duchesse à Contrexéville ne vont pas sans poser des problèmes de sécurité. En 1906, le préfet des Vosges s'adresse au ministre de l'intérieur pour lui signaler que "S.A. la Grande Duchesse Wladimir de Russie vient d'arriver à Contrexéville. Elle demande à ce qu'un commissaire spécial soit envoyé pour assurer sa sécurité. Le sous-préfet, ajoute-t-il, m'informe qu'on pourrait désigner M. Crocchichia, commissaire spécial adjoint à la gare d'Orsay qui connaît particulièrement bien Contrexéville et ses environs" 163 . La Grande Duchesse sort peu. Elle honore cependant de sa présence en juillet 1907 la réunion hippique et, à cette occasion, elle est conduite à la tribune accompagnée de l'hymne russe et la Marseillaise 164 . En septembre 1910, elle visite l'usine de la Verrerie sous la conduite du directeur Richard. C'est jour de fête pour la population ouvrière ; les cartes postales de l'époque en témoignent. A l'occasion de cette visite, l'usine achète pour 33 francs de drapeaux et les frais de réception se montent à 130 francs 165 .

A. Richard accède aux fonctions municipales en 1896. C'est le 17 mai qu'il entre au conseil de Portieux aux côtés du directeur de l'usine X. Mougin, lui aussi conseiller. Adjoint en 1898, il est élu maire le 20 mai 1900 par 11 voix contre 4 à Charles Bournique. Dans cette fonction, il agit bien sûr pour le développement de Portieux Centre mais aussi pour celui de l'écart de la Verrerie, c'est-à-dire de l'usine. Dès le 16 août 1900, le conseil prend une délibération à propos de la distribution du courrier à la Verrerie. Si X. Mougin contribue à l'édification du pont sur la Moselle, A. Richard assure également le désenclavement de l'usine. Il propose en 1912 la création du chemin qui court à flanc de coteau sur la rive gauche du Rochon. A de nombreuses reprises, il agit en tant que maire et directeur de l'usine. Les deux rôles se confondent ; c'est ainsi qu'en 1918, le conseil d'administration le charge d'acquérir 17 hectares sur la commune. Sous la responsabilité du maire-directeur, le conseil municipal favorise l'obtention de bourses d'études pour les enfants d'employés de la verrerie. Charles Thomas, élève à l'école professionnelle de l'Est, fils de Constant Thomas employé à l'usine, sollicite une bourse entière pour l'Ecole des Arts et Métiers de Châlons-sur-Marne 166 . Le conseil émet aussi un avis favorable lorsqu'il s'agit de se prononcer sur des demandes ou des renouvellements de sursis pour la poursuite d'études par des enfants d'employés. Dans les registres de délibérations, on ne trouve pas trace de telles prises de position pour les enfants d'ouvriers qui n'accédent pas aux études supérieures, travaillant très jeunes à l'usine.

A. Richard se voit reconduit régulièrement, et sans opposition, dans ses fonctions de maire. On peut lire dans l'Avenir Républicain du 17 mai 1908 un article signé "un vieux verrier" qui traduit le climat de l'époque : "notre commune a manifesté une fois de plus son attachement inébranlable à une république démocratique. Le résultat de Portieux-Verrerie est surtout remarquable là, dans notre ruche ouvrière, nous sommes comme une grande famille, nous nous connaissons. Les mots sont inutiles, les phrases superflues, nous savons où sont nos amis les plus sincères, les plus dévoués, c'est pourquoi unis de coeur, nous avons donné le 3 mai 385 voix à Monsieur A. Richard sur 386 suffrages exprimés, il est probable que le 386e bulletin n'est autre que celui de M. Richard lui-même. Cette belle union toute spontanée prouve que les travailleurs savent reconnaître leurs vrais amis". Les adversaires politiques et en particulier la CGT ne partagent évidemment pas ce point de vue. Dans son numéro du 5 juillet 1914, "la Voix des Verriers" accuse A. Richard de ne pas laisser à ses ouvriers leurs libertés politiques et de les obliger à voter pour lui aux élections municipales. Voici la réponse que le directeur affiche à l'usine : "tous ceux qui me connaissent depuis plus de 40 ans savent bien qu'il n'a jamais été dans mes idées d'empêcher mes ouvriers de penser comme ils l'entendent, les libres-penseurs comme les catholiques les plus pratiquants savent tous que je pratique le respect le plus absolu de leurs convictions et que je les estime également les uns les autres. Et comment pourrais-je donc obliger à voter pour moi. Chacun ici sait comment se pratiquent les élections : j'ai toujours pris leur vote pour une marque de confiance et de sympathie. Je me suis toujours efforcé de leur rendre cette confiance et cette sympathie par l'affection la plus profonde, m'attachant fidèlement et énergiquement à la défense de leurs intérêts, partout où ceux-ci pouvaient être menacés, je me suis toujours efforcé d'être juste à leur égard. J'ai toujours essayé d'être bon et si leur vote n'était que la manifestation d'un sentiment de peur à mon égard, je leur saurais gré de ne plus me l'accorder jamais" 167 .

A la verrerie, les ouvriers et les employés ne se comportent pas différemment du personnel des autres usines qui pense tout naturel de porter en position de responsable celui à qui l'on doit salaire, logement, emploi pour les enfants.

Mobilisé dès août 1914, A. Richard n'assure plus ses fonctions de maire durant toute la durée du conflit. Ce n'est que le 25 novembre 1918 dans l'après-midi, qu'il préside pour la première fois l'assemblée communale depuis la mobilisation, prononçant un discours vibrant 14 jours seulement après l'armistice 168 .

Lors des élections de mai 1929, le directeur ne brigue pas les suffrages des habitants de Portieux. Il fait connaître aux électeurs qu'il lui est interdit de se représenter et devant le peu de foi accordée à ses paroles, il décide de faire placarder une affiche dont le contenu précise sa position. Le président du conseil d'administration, A. Gérardin, par un courrier lui avait rappelé que dans la séance de septembre 1928, à laquelle n'assistait pas le directeur, il avait été décidé d'interdire formellement à tout directeur, sous-directeur, ingénieur de la société de se présenter à toute fonction élective 169 . A. Richard précise au président qu'il n'est pas d'accord avec la prise de position car "[il n'était] en aucune façon seul de [son] espèce" 170 ; à Bayel, Bar-sur-Aube, La Rochère, Bar-sur-Seine, Clairey, Nancy, Vannes-le-Châtel, ce sont les dirigeants qui sont à la mairie. Néanmoins, "respectueux des ordres de ses supérieurs, serviteur fidèle et discipliné de la société, [il] se conforme strictement aux décisions prises". Il écrit à ses concitoyens qu'ils pourront le trouver dans la mesure où ils feraient appel à ses services. Si le conseil d'administration intervient pour limiter ses mandats électifs, A. Richard est aussi conseiller général et sénateur, c'est afin que le directeur consacre toute son énergie à l'entreprise.

A la tête de la municipalité, le directeur de l'usine agit comme un régulateur des relations entre Portieux-Centre et son écart de la Verrerie. Après son départ du fauteuil de maire, les conflits se feront plus marqués entre les deux pôles de la commune et entre la commune et l'usine. En 1930, A. Richard parle de "campagne haineuse contre la Verrerie". Il explique à son successeur Cossin que les habitants sont "reniés par Portieux comme des bâtards et qu'en conséquence, il va prendre des mesures de rétorsion qui consistent à faire remise à la commune des logements de fonction des instituteurs et institutrices et du chauffage des écoles 171 . Il exprime également des réserves en ce qui concerne la fourniture des locaux scolaires mis à disposition de l'usine et il se dit prêt à accepter le transfert du bureau de poste, télégraphe et téléphone à la Verrerie suivant l'offre faite autrefois et déclinée alors pour ne pas porter préjudice à Portieux-Centre. La Verrerie qui possède la plus forte population doit faire valoir ses droits.

C'est en décembre 1919 qu'A. Richard est élu conseiller général par 1872 voix contre 17 à son concurrent Eubriet 172 . Il sera régulièrement réélu jusqu'en 1940, date à laquelle il cesse toute fonction politique en opposition au gouvernement de Pétain. Au sein de l'assemblée départementale, le directeur assume des responsabilités dans des commissions stratégiques pour l'entreprise : voies ferrées, transports, finances. Il devient vice-président du conseil général en 1934. Le programme présenté pour les élections de 1919 ne se veut pas politique mais social, véritable profession de foi paternaliste. Signé également par les candidats au conseil d'arrondissement voici un extrait du programme : "(...) patrons aimez vos ouvriers, pensez à eux toujours, que votre pensée soit constamment à la recherche de l'amélioration de leur sort, ne les considérez pas seulement comme des salariés auxquels vous ne devez plus rien dès que vous les avez payés mais regardez-les comme les meilleurs de vos collaborateurs ; honorez-les comme doit être honoré tout travailleur honnête et loyal, faites leur de beaux logements, de beaux jardins, créez des caisses de secours et de retraite, qui à côté de celles de l'Est viendront doubler leur bien-être quand ils seront devenus vieux, et si vous gagnez de l'argent, faites leur part de vos bénéfices (...)" ; habile façon de s'adresser aux électeurs par le biais d'un discours qui, destiné aux patrons, met en exergue ce qui se pratique à la verrerie en matière sociale. La population du canton de Charmes, d'essence ouvrière, ne pouvait qu'être sensible à ces propositions et y adhérer. Le vote des ouvriers de la Verrerie était acquis d'avance puisqu'ils bénéficiaient déjà de toutes les sollicitudes patronales indiquées dans le programme 173 !

Lors des élections sénatoriales de janvier 1927, le directeur de l'usine textile de Thaon-les-Vosges, Lederlin, républicain radical, ne peut se représenter en particulier face à l'acharnement de la presse de gauche à lui faire perdre son poste de maire et de conseiller général. C'est donc pour compléter leur liste que le Comte d'Alsace et Flayelle entrent en conversation avec le républicain de gauche, A. Richard. Ce dernier, alors maire et conseiller général, adresse un tract aux délégués sénatoriaux afin de leur expliquer les raisons qui le poussent à se présenter aux élections sénatoriales. Il se situe en dehors "des luttes violentes" qui divisèrent le département, bornant ses ambitions politiques au mandat de maire de Portieux qu'il remplit depuis près de trente ans, et à celui de conseiller général du canton de Charmes. Ce sont les sénateurs sortants d'Alsace et Flayelle, les députés des Vosges, bon nombre de conseillers généraux qui lui demandent de s'associer à "une politique d'union républicaine nationale, de large envergure, ouverte à toutes les bonnes volontés, appuyant nettement [le] gouvernement pour le relèvement financier [du] pays". A. Richard signe le programme exposé par d'Alsace et Flayelle, "programme tout entier d'union et de dévouement au bien public, abstraction faite de tout étroit esprit de parti" 174 . La liste de coalition d'Alsace, Flayelle, Richard, l'emporte aisément au premier tour. Au scrutin de 1935, le directeur de la verrerie est réélu au côté de Flayelle, président du conseil général et sénateur sortant, et de Barbier conseiller général et maire de Darney. Leur programme consiste avant tout à demander au gouvernement "qu'il maintienne l'ordre intérieur, réprime l'insubordination anarchique de certains groupements de fonctionnaires, impose à tous le respect de la patrie et de son symbole, le drapeau tricolore".

Le sénateur Richard use de son influence pour aider au développement de la commune de Portieux ; ainsi en 1930, le maire expose au conseil municipal l'intérêt pour le village de se doter d'une adduction d'eau potable, rappelant que la commune doit profiter du prélévement spécial sur les fonds du pari mutuel affectés aux subventions pour ce genre de travaux. Le sénateur intervient auprès du ministre de l'agriculture pour obtenir des subventions complémentaires. A cette occasion, le conseil municipal le remercie chaleureusement 175 . Curieusement, ce n'est qu'une vingtaine d'années plus tard qu'une convention est signée entre la commune et l'usine, dans un climat passionnel, permettant aux habitants de l'écart de la Verrerie de bénéficier de l'adduction d'eau.

Le Préfet des Vosges propose le directeur de la verrerie pour la croix de la Légion d'Honneur, à l'occasion de l'inauguration par le ministre de l'agriculture, Ruau, du collège de Mirecourt le 27 octobre 1907 et de la visite qu'il doit effectuer le même jour à Portieux. La demande formulée en dehors des promotions de janvier et de juillet ne peut aboutir 176 . Le directeur obtient cette récompense honorifique par décret du 17 juillet 1908 pour les motifs suivants : "a organisé dans son usine la participation aux bénéfices ; un an de services militaires ; 18 ans de pratiques industrielles" 177 . La Légion d'Honneur lui est remise lors de la 17e fête de la société agricole de l'arrondissement de Mirecourt par le docteur Eury. Le journal l'Avenir Républicain écrit dans ses colonnes le 26 juillet 1908 : "(...) Adrien Richard est un de nos meilleurs amis politiques, républicain sincère, travailleur intelligent, il connaît bien les ouvriers qui sont ses collaborateurs et ses amis, laissant de côté les folles utopies du collectivisme, les mirages d'un socialisme lointain, il fait ce qu'on pourrait appeler du bon socialisme pratique et réel ; des hommes de sa valeur contribuent grandement à la splendeur de leur Patrie et de la République (...)". En 1925, A. Richard est promu au grade d'Officier de la Légion d'Honneur. L'Association Républicaine Démocratique fête cette promotion en organisant un banquet auquel assiste le sénateur Lederlin, le député Verlot et le président du conseil général Porterat.

Sur proposition du ministre du commerce et de l'industrie, Fernand David, le directeur Richard est nommé par le président de la République conseiller du commerce extérieur de la France pour une période de cinq années à partir du décret du 2 avril 1912 178 . Choisi par les industriels et les négociants français le conseiller du commerce extérieur, dont les fonctions sont gratuites, doit jouir d'une grande notoriété dans les affaires d'importation ou d'exportation et avoir personnellement contribué au développement du commerce extérieur par la création ou la représentation de maisons ou de comptoirs, par l'accomplissement de missions commerciales ou des publications et des études, ou bien encore par l'envoi d'informations commerciales. Ces fonctions auxquelles le directeur est appelé consistent essentiellement à répondre aux demandes de renseignements formulées soit par le ministre du commerce, soit par l'Office national du Commerce extérieur ; à donner spontanément au Département du Commerce ou à l'Office national des conseils, des avis, des communications de toute nature susceptibles de contribuer à l'expansion de l'industrie et du commerce français : état des marchés de la région où habite le conseiller ou dans laquelle il entretient des relations d'affaires ; débouchés pour tel ou tel produit de l'industrie française ; moyens employés par les concurrents... Il s'agit donc pour le conseiller de faciliter les transactions de la France avec la clientèle étrangère. La nomination du directeur Richard, on le voit, n'a rien d'honorifique et l'entreprise a beaucoup à espérer de cette situation. L'Office national du Commerce extérieur s'adresse au directeur en février 1913 pour lui faire connaître qu'une entreprise établie en Chine souhaite engager un ingénieur français spécialisé dans les questions de fabrication de verrerie afin de prendre la direction d'une maison produisant le sulfate et le carbonate de soude. Il lui est demandé de porter cette offre à la connaissance des ingénieurs susceptibles d'occuper ce poste 179 . Un comité présidé par le sénateur de la Seine Léon Barbier et dont un des présidents d'honneur est Henri Boucher, sénateur des Vosges et ancien ministre du commerce, regroupe les conseillers. A. Richard qui adhère à cet organisme y retrouve Jules Bloch, commissionnaire de la verrerie, qui préside la commission chargée du crédit au commerce d'exportation 180 .

Le directeur fréquente régulièrement les réunions mensuelles consacrées à l'étude des problèmes qui intéressent l'expansion économique française. En 1913, il participe aux fêtes données en juin par le comité en l'honneur des représentants des chambres de commerce et associations industrielles espagnoles. Ces fêtes placées sous le patronage de Barthou, président du Conseil des ministres, de deux membres du gouvernement français et de représentants du gouvernement espagnol font suite à la visite à Paris du roi d'Espagne Alphonse XIII. Ce voyage du roi consacre l'entente survenue entre les deux nations à propos de leur situation respective sur le territoire marocain. Lors de sa visite, le roi reçoit en audience particulière l'Union pour l'amélioration des relations commerciales entre la France et l'Espagne, dont fait partie le commissionnaire Jules Bloch ; le comité républicain du commerce, de l'industrie et de l'agriculture ; le comité français des expositions à l'étranger ; enfin le comité national des conseillers du commerce extérieur de la France, en la personne des sénateurs Lourties 181 , Mascuraud, Dupont et Barbier. Ces différents organismes s'entretiennent avec le roi d'Espagne des sentiments du commerce et de l'industrie français à l'égard du monde commercial et industriel espagnol. Quant aux chambres de commerce et aux associations industrielles espagnoles, elles viennent étudier les moyens de développer et de stabiliser les relations économiques entre les deux pays. Le directeur de la verrerie ne peut que tirer profit de ce genre de manifestation, l'usine possédant une représentation en Espagne. Nous saisissons également les sources qui ont conduit la verrerie sur le chemin de l'Espagne pour recruter des apprentis dans les années 1912, 1913, 1914.

Le patron de la verrerie passe pour posséder une fortune importante qu'il tire de ses revenus industriels. Ses relations personnelles tant familiales que politiques ou commerciales lui facilitent la connaissance des mécanismes et des organismes susceptibles de faire fructifier l'épargne issue du travail. C'est par l'entremise de ses relations qu'il accède à des fonctions indépendantes de sa charge de directeur. Sa réputation de directeur de la deuxième usine vosgienne par la taille lui permet d'accéder au conseil d'administration du crédit immobilier des Vosges, constitué en société anonyme le 8 septembre 1913. Cette position le met en contact avec les grands industriels du textile vosgien que sont, entre autres, André Juillard, président ; Frédéric Geistodt-Kiener ; Georges Lang ; Paul Lederlin, membres du conseil d'administration. La société anonyme du crédit immobilier des Vosges a pour but de consentir aux emprunteurs des prêts hypothécaires individuels destinés à l'acquisition ou la construction de maisons individuelles à bon marché et de faire des avances aux sociétés 182 . Ainsi, même si les fonctions d'administrateur sont gratuites, la présence de ces patrons prouve tout le bénéfice qu'ils peuvent en tirer pour leurs ouvriers et pour leur société.

Intéressantes sont les fonctions du directeur Richard au sein de la société anonyme des Brasseries de la ville de Paris dont l'usine et les bureaux se trouvent avenue de la défense à Puteaux. La société au capital de 600.000 francs divisé en 1200 actions de 500 francs chacune fonctionne depuis mars 1910. A. Richard assume les fonctions de président du conseil d'administration. Le but des Brasseries de la ville de Paris est la fabrication et le commerce de toutes boissons et des matières nécessaires à leur fabrication et à leur vente (bières, malts, glace artificielle, acide carbonique). Parmi les membres influents de la société se trouvent Antoine Hanus, brasseur à Charmes et le docteur Lanique de Nancy, par ailleurs fondateur de la société forestière et commerciale de la Côte d'Ivoire dans laquelle A. Richard est également actionnaire. Les Brasseries de la ville de Paris entretiennent des liens commerciaux et financiers très intimes avec les établissements Jules Prudhon et Cie, précédemment société anonyme de Brasseries, Restaurants et Hôtels Réunis dont le siège social se trouve rue Ballu à Paris. Ces établissements possèdent six brasseries, tavernes et cafés à Paris ; l'usine de Clichy qui fabrique bières, glace, acide carbonique et la nouvelle brasserie de Savigny-sur-Orge. Jules Prudhon est le mari de Thérèse Hanus ; il est donc le beau-frère d'Antoine Hanus et d'Adrien Richard. Ce dernier, actionnaire également dans la société des Grandes Brasseries de Charmes Antoine Hanus et Cie, se trouve ainsi au coeur du large réseau de distribution de produits verriers. La société anonyme Vallérysthal et Portieux profite par conséquent de la position dominante du directeur. Le conseil d'administration l'autorise d'ailleurs à occuper des fonctions d'administrateur dans l'affaire de la Brasserie de la ville de Paris, sous réserve, bien entendu, que la direction de la verrerie n'en subisse pas des répercussions négatives. Le conseil perçoit bien l'avantage de cette situation ; de plus le directeur de Vallérysthal est aussi administrateur de la brasserie Lutz de Sarrebourg. Le président Richard est très souvent sollicité pour résoudre des problèmes techniques par exemple lorsque l'on s'interroge sur la nécessité pour la brasserie de produire son propre courant afin de commander électriquement la machinerie de manutention, les pompes et les compresseurs ou lorsqu'en 1912 on se penche sur l'opportunité d'acquérir, pour l'élévation de l'eau du nouveau puits, un appareil composé d'un émulseur et d'un élévateur automatique fonctionnant à l'air comprimé. Sa qualification d'ingénieur lui donne une grande polyvalence pour diriger de telles opérations.

Le directeur de la verrerie possède des intérêts dans de nombreuses industries en particulier textiles : société anonyme des tissus et laine des Vosges, Le Thillot 183 ; filatures de Laval ; filatures de l'Est A. Marchal et Cie ; cotonnière de Dedovo (près de Moscou) dont l'administrateur délégué est l'industriel vosgien Paul Cuny... A. Richard participe à l'engagement de capitaux dans la fabrique de couverts de Darney (Vosges) ; les forges de Commercy ; les acieries et forges de Firminy ; la compagnie générale électrique ; la société nouvelle de la Buire automobiles... Il investit aussi dans les sociétés qui oeuvrent dans les colonies ou à l'étranger : société forestière et commerciale de la Côte d'Ivoire dans laquelle on trouve également Adrien Michault administrateur délégué de la cristallerie de Baccarat, Antoine Daum maître-verrier à Nancy, ainsi que des industriels du textile vosgien 184 .

En 1913, A. Richard participe financièrement à la société anonyme d'exploitations forestières et minières de la Petite Kabilie ; la société anonyme des mines de Kali Sainte-Thérèse ; les usines de Briansk ; la construction du port de Rosario 185 ... Ces quelques exemples traduisent un certain niveau d'aisance et des capacités de gestion.

Le développement des activités cinématographiques au début du siècle l'incite à diriger ses intérêts vers les entreprises parisiennes. Par le biais de l'impressario Theuret, il prend des parts dans la société générale d'attractions qui gère le Tivoli-cinéma. Pour le gagner à sa cause, l'impressario écrit : "Comme le Tivoli-cinéma est une brasserie cinéma vous êtes je crois dans une société de bière où naturellement je verrai à vous passer votre bière" 186 . Il participe également au lancement de la Chapelle-cinéma, société anonyme au capital de 500.000 francs. Le but de cette société est de créer dans le quartier du boulevard de la Chapelle un grand théâtre cinéma réunissant "tout le dernier confort moderne et, vu la vogue toujours croissante des spectacles cinématographiques d'attirer dans cet établissement la population fort dense des quartiers environnants" 187 . C'est l'impressario Theuret qui, installé après la guerre comme cinématographe, vend à l'usine pour ses séances récréatives un grand écran de 2,80 m / 2,80 m 188 .

Entre les deux guerres, le directeur s'engage dans de nombreuses opérations industrielles. Il touche par exemple des jetons de présence de l'assemblée hydro-électrique d'Auvergne. Ses capacités personnelles, sa formation intellectuelle, sa position sociale lui permettent de suivre avec beaucoup d'attention l'évolution de son propre patrimoine, sans négliger la direction de la verrerie.

Autrement plus essentielles sont les fonctions que le directeur Richard assume au sein de la société anonyme qui gère la ligne de chemin de fer d'intérêt local de Rambervillers à Charmes. Ces fonctions de secrétaire et d'administrateur-délégué sont stratégiquement importantes car la ligne assure le développement de l'agriculture, du commerce et de l'industrie dans une bonne partie du canton. A ce titre, la verrerie est particulièrement intéressée. Ce chemin de fer contribue à l'existence matérielle de toute la population ouvrière et unit la verrerie aux grandes lignes du réseau ferroviaire, en particulier à celle de l'Est, ainsi qu'aux grands ports d'exportation par où sont expédiés les spécimens variés, fruits du travail des verriers. X. Mougin, le précédent directeur, a occupé le poste de président du conseil d'administration de cette société de 1907 à 1910 alors que le comptable en était Cossin, chef comptable à la verrerie 189 . De l'engagement du directeur, considérons d'abord l'action en faveur de l'usine et plus largement de la population locale. L'intérêt personnel n'est pas ce qui le guide prioritairement, le Rambervillers - Charmes n'étant pas une entreprise capitaliste bien florissante.

C'est par une délibération en date du 5 septembre 1866 que le conseil général des Vosges approuve l'établissement du chemin de fer Rambervillers - Charmes et autorise la concession aux sieurs Retournard, Velin, Gentilhomme, François, Geoffroy. Les 25 août et 4 novembre 1866, des traités sont passés entre le préfet et les concessionnaires. Ces derniers passent également un traité avec la Compagnie des chemins de fer de l'Est pour l'exploitation de la ligne. Par décret du 23 août 1868, l'Empereur Napoléon III alloue une subvention de 366.666 francs, sur fonds du Trésor, pour l'établissement de ce chemin de fer. La subvention doit être payée en quatre termes semestriels égaux dont le premier est versé le 15 janvier 1875. Le département doit justifier, avant le paiement de chaque terme, d'une dépense en travaux, approvisionnements et acquisitions de terrains, triple de la somme à recevoir. Le préfet approuve le projet le 19 février 1869 pour exécution des travaux qui doivent créer de l'ouvrage aux nécessiteux 190 . La ligne, longue de 28 kilomètres, est ouverte le 21 septembre 1871. Le train qui part de Rambervillers s'arrête dans sept gares avant d'arriver à Charmes : Romont, Moyemont, Ortoncourt, Rehaincourt, Moriville, La Verrerie, Portieux. Trois trains partent de Charmes à 6 heures 40, 11 heures et 19 heures ; trois autres partent de Rambervillers à 5 heures, 9 heures 10 et 15 heures 45. La durée du trajet entre les deux points extrêmes est de une heure et seize minutes 191 . La gare est édifiée à la Verrerie avec une subvention de l'usine payable en sept annuités de 1.500 francs chacune. En 1912, l'ouverture de la ligne de Gerbévillers (Meurthe-et-Moselle) ruine la Compagnie de Rambervillers à Charmes tandis qu'expire le traité passé avec la Compagnie de l'Est. Cette dernière envisage d'abandonner l'exploitation de la ligne, la Verrerie étant fortement pénalisée quant au transport des ouvriers, des matières premières, des objets manufacturés. Aidé du docteur Eury 192 , vice-président du conseil général des Vosges et du député Mathis, le directeur active son réseau de relations et déploie une habile négociation. Maurice Velin, président de la société Rambervillers - Charmes lui écrit à ce sujet : "vous serez un plénipotentiaire agréable ; on ne se butera pas contre vous ; vous saurez persuader parce que vous trouverez les arguments qui aplanissent les difficultés. Vous aurez le mérite d'un beau succès, et vous sauverez le petit avoir de beaucoup de gens qui ne sont pas riches" 193 . L'administrateur-délégué de la ligne est bien le meilleur intermédiaire pour traiter avec le conseil général via le docteur Eury, son ami, et avec la Compagnie de l'Est via son directeur André Gérardin, membre du conseil d'administration des verreries de Portieux et Vallérysthal et gendre du précédent directeur de la verrerie X. Mougin. Le président Velin écrit au préfet pour lui demander d'intervenir auprès de la Compagnie de l'Est en vue d'obtenir la poursuite de l'exploitation à forfait de la ligne en exigeant qu'elle change seulement le prix de base sur lequel repose le traité 194 . Le préfet soumet la lettre de Velin à la session du conseil général. L'assemblée départementale le charge d'entamer les pourparlers nécessaires mais elle désire qu'au préalable, la Compagnie de Rambervillers - Charmes examine quelles économies elle pourrait réaliser sur les dépenses d'entretien et d'exploitation. De son côté, la Compagnie de l'Est attend un effort financier du département tandis que le président du conseil général Lederlin attend un effort de l'usine de Portieux. A. Gérardin dont les intérêts sont aussi portés vers l'usine pense que l'effort financier de la verrerie s'avère bien lourd à supporter et qu'il ne faut pas s'engager au-delà 195 . Velin intervient à nouveau auprès du directeur de la verrerie afin qu'il entreprenne une démarche auprès de toutes les communes intéressées. "Un mot de vous ferait marcher tout le monde", écrit-il flatteusement, ajoutant : "c'est vous qui êtes le chef, et moi, je suis avec attention et admiration vos manoeuvres". Le directeur qui entrevoit d'intéressantes possibilités financières se voit porter aux nues par le président Velin : "vous pouvez être certain, si vous aboutissez sur ces bases, d'avoir mérité la reconnaissance de nos actionnaires. Je crois qu'ils vous voteraient à l'acclamation une statue, et je me charge de proposer la motion" 196 . Achille Giron, vice-président du conseil d'administration de la ligne, confirme le propos de Velin : "quoique les actionnaires ne recevront pas de gros bénéfices dans la liquidation, ils devront s'estimer heureux du résultat, lequel vous est dû entièrement, ils vous en seront reconnaissants et moi le premier" 197 . L'exploitation de la ligne se fait alors sur de nouvelles bases. La Compagnie de l'Est consent à continuer l'exploitation à condition, qu'outre la totalité des recettes, elle encaisse une subvention de 20.000 francs. Le département verse une subvention de 26.710 francs, à charge pour la société de Rambervillers - Charmes de verser l'annuité de 20.000 francs à la Compagnie de l'Est et sous réserve que la Verrerie de Portieux, particulièrement intéressée à la continuation de l'exploitation de la ligne, fasse de son côté une subvention de 20.000 francs annuels au département. Enfin, la Compagnie de l'Est verse à la caisse de la société du chemin de fer d'intérêt local le montant total des réserves pour l'agrandissement des gares 198 . Dans une réunion tenue à Rambervillers, le député Abel Ferry affirme que les actionnaires de la ligne doivent à ses démarches d'avoir évité la faillite. Le président Velin situe les rôles de chacun : "(...) si Monsieur A. Ferry n'a pas été hostile, il est resté inactif. La convention nouvelle (...) est due à l'énergie de M. Richard, directeur de la verrerie de Portieux et administrateur-délégué de notre compagnie. Il a été aidé puissamment par MM. Marc Mathis député, Docteur Eury et Porterat, conseillers généraux, c'est-à-dire les représentants du canton de Charmes et de l'arrondissement de Mirecourt" 199 . Le train circule au profit de l'usine et de la population locale jusqu'en 1938, date à laquelle cesse l'exploitation. Un service d'autobus remplace le chemin de fer. Une note de la préfecture datée du 27 mai définit les arrêts. La ligne Rambervillers - Charmes doit sa durée d'existence à l'action de ses directeurs et en particulier à celle de A. Richard qui déploie son énergie et son influence afin de donner satisfaction à l'ensemble des industriels locaux et à la population ouvrière. Il oeuvre prioritairement pour l'usine de la Verrerie, dont le développement même est conditionné par ce transport, et pour la population de la Verrerie. L'écart de Portieux justifie à lui seul la nécessité de ce mode de transport, traduite par des chiffres marquants : pour l'année 1902, 40756 voyageurs prennent le train à la Verrerie alors que 35757 seulement partent de Charmes.

L'usine de la Verrerie verse, par l'intermédiaire de son directeur, dons, subventions et participe à des souscriptions.

L'usine octroie 2000 francs en 1895 pour secourir les victimes des inondations, suite à la rupture du barrage de Bouzey. Afin d'encourager le développement des sciences et des techniques, elle verse 10.000 francs en 1897 à l'université de Nancy pour permettre à l'université des sciences de développer son enseignement et ses laboratoires techniques. La compagnie de Baccarat tient à la disposition de cet Institut chimique la même somme. La société de Saint-Gobain, Chauny et Cirey adresse 20.000 francs. D'autres industriels tels Dietrich et Cie, propriétaires des ateliers de construction de Lunéville, participent également à cette création 200 . Parmi les versements divers, le journal de l'entreprise mentionne : 6 francs versés à la commune de Portieux pour la fosse d'un mendiant ; 25 francs pour une oeuvre de charité ; 50 francs pour le voyage des écoliers à Charmes ; 50 francs au journal "Le Temps" pour l'édification du monument Jules Ferry 201 ; 150 francs pour l'oeuvre des pupilles de l'école publique 202 .

Le directeur adopte la même attitude, cotisant à de nombreuses oeuvres et associations. En août 1910, en tant que maire de Portieux, il fait un don de 500 francs au couvent des Trappistines d'Ubexy cruellement éprouvé par la grèle 203 .

Diversité des fonctions oblige, pour le seul mois d'octobre 1928, on relève les noms de sept sociétés, associations, coopératives, oeuvres, institutions qui bénéficient de sa contribution. Donner fait partie d'un élan de charité chrétienne qui porte les patrons 204 .

Adrien Richard décède le 14 juin 1948 à l'âge de 82 ans. Le 16, les verriers lui font d'émouvantes obsèques. La clique, les trompes de classe, les pompiers et les scouts rendent les honneurs. Les enfants des écoles forment la haie tandis que les retraités de l'usine portent de lourdes gerbes. Aucun discours n'est prononcé "selon la volonté expresse de cet homme qui connut trop les péroraisons officielles pour ne pas en mesurer toute la vanité ; hommage infiniment plus touchant : les larmes de quelques vieux verriers évoquant la silhouette familière et la bonhomie souriante de leur ancien directeur et aussi l'émotion non dissimulée de tous ceux qui voient disparaître avec M. Richard une époque et une page de leur vie" 205 .

Adrien Richard a été le grand patron de la verrerie de Portieux, tout à la fois aimé et craint de ses ouvriers. C'est avec la disparition de ce technicien de la verrerie qui a assuré la continuité familiale au sein de la direction qu'une page est en effet tournée. La verrerie de Portieux entre alors dans l'ère des incertitudes inaugurées à la fin des années trente.

Notes
159.

La présence du député des Côtes-du-Nord s'explique par l'accueil au pensionnat d'enfants bretons.

160.

Avenir Républicain - 3 novembre 1907

161.

Liste des ouvriers décorés par le ministre Ruau : voir en annexe pp 639-640.

162.

La Grande Duchesse de Russie est née à Ludwigslust en 1854 et est décédée à Contrexéville le 6 septembre 1920 après avoir exprimé le désir d'être inhumée provisoirement dans la chapelle russe lui appartenant et située dans l'enceinte de la ville en bordure du parc thermal. La famille obtient l'accord de déposer le corps dans un caveau en marbre qui serait édifié en surface. Le préfet des Vosges, conformément aux instructions du ministre des affaires étrangères se rend à Contrexéville pour présenter aux Grands Ducs Cyrille et Boris les condoléances du Président de la République et représenter le gouvernement aux obsèques. Le provisoire a duré, la Grande Duchesse repose toujours dans la chapelle russe à Contrexéville ainsi que son fils, le Grand Duc Boris, décédé en novembre 1943.
Note établie à partir de 8 M 24 ; séjour de la Grande Duchesse Wladimir à Contrexéville ; A.D.V.

163.

8 M 24 ; A.D.V.

164.

Nouvelliste des Vosges - 28 juillet 1907

165.

Journal de l'entreprise - septembre 1910 ; A.D.V.

166.

Délibération 672 - mai 1905 ; A.C.P.

167.

Courrier du 27 juillet 1914 - 53 J 714 ; A.D.V.

168.

Discours du maire A. Richard le 25 novembre 1918 ; A.C.P. Voir en annexe p 641.

169.

37 J 26 ; A.D.M.

170.

Courrier du 9 mai 1929 - 53 J 714 ; A.D.V.

171.

Courrier de février 1930 - 53 J 714 ; A.D.V.
Relevé par le directeur de ce que doit la commune :
. logement et jardin de M. Régent 1000
. logement et jardin de Mle Nicole 1000
. logement des instituteurs adjoints 450
. logement et jardin de M. Lecomte 800
. logement et jardin de Mle Mayer 600
. logement et jardin de l'aide de classe 350
. chauffage des 6 classes 2400

172.

14 M 257 ; A.D.V.

173.

Une note émanant de l'administration décrit le candidat Richard en ces termes : "très intelligent, de manières affables ; exerce une influence puissante sur ses ouvriers, par le souci qu'il prend de leur bien-être ; il jouit d'une grande estime dans tout le canton ; est susceptible d'être candidat aux élections législatives ; relations amicales avec l'administration - 14 M 255 ; A.D.V.

174.

12 M 67 ; A.D.V.

175.

Ce n'est qu'en 1937, après adjudication des travaux de captage et de canalisation, que les premiers coups de pioche sont donnés à partir de la forêt de Ternes, à travers la section du Haut des Toits et du Rochon, pour aboutir au château d'eau. Les égouts prévus pour 1938 n'ont pu être réalisés qu'en 1941 - Abbé Gaire et A.C.P.

176.

Lettre du ministre Viviani au préfet - 8 M 2 ; A.D.V.

177.

Rapporté par le Mémorial des Vosges du 23 juillet 1908

178.

Nomination de conseiller du commerce extérieur : Journal Officiel du 4 avril 1912

179.

Au cours des cinq années de fonctions, le conseiller doit placer au moins deux Français dans une exploitation, entreprise ou tout autre établissement commercial, industriel ou agricole situé soit dans une colonie française ou un pays de protectorat, soit à l'étranger - Lettre circulaire du 5 février 1913 émanant du directeur de l'Office.

180.

Bulletin mensuel édité par le comité - novembre 1912

181.

Le sénateur Lourties se rend à la Verrerie lors de l'affaire des jeunes espagnols.

182.

Statuts de la société anonyme de crédit immobilier des Vosges ; statuts reçus par Maître Bossert, notaire à Epinal, le 8 juillet 1913, modifiés suivant délibération de l'A.G. constitutive des actionnaires du 8 septembre 1913 ; A.P.

183.

Le président du conseil d'administration de la S.A. des tissus et laine des Vosges est Armand Lederlin père, manufacturier à Thaon (Vosges) ; le secrétaire et administrateur délégué Charles Marteau, manufacturier à Reims et au Thillot (Vosges) ; les membres : Adolphe Garnier, notaire honoraire à Nancy ; Henri Grosheimtz, manufacturier à Cernay (Alsace) ; Georges Lang, négociant à Remiremont (Vosges) ; le commissaire aux comptes Pierre Renauld, banquier à Nancy (d'après l'exercice 1911-1912)

184.

Dans la société forestière et commerciale de la Côte d'Ivoire : Paul Cuny, industriel à Thaon (Vosges) ; Armand Lederlin à Thaon ; Paul Perrin, industriel à Nomexy (Vosges).

185.

La société anonyme russe de Briansk fondée en 1873 et réorganisée financièrement en 1906 possède :
- une usine métallurgique, dite usine Alexandre située à Ekatérinoslav, dans le Donetz, à proximité du charbon et du minerai de fer ;
- une usine mécanique à Biéjitza, au centre de la Russie ;
- des mines de fer dans le Donetz ;
- un gisement houiller d'une étendue de 1300 hectares.
(notice sur les usines de Briansk diffusée par la société générale, bureau de Charmes.

186.

Courrier du 15 janvier 1911 adressé par Theuret ; A.P.

187.

Lettre circulaire publicitaire ; A.P.

188.

7 avril 1920 - 53 J 714 ; A.D.V.

189.

1000 S 147 - Conseil d'administration de la société de Rambervillers - Charmes :
- 1885 :Velin J. Dominique, fabricant, président
Bertrand Eugène, négociant, Vice-président
Geoffroy Paul, fabricant, secrétaire
Fournier Alban, docteur, membre
Directeur : Fournier Alban
Caissier : Dautel Benjamin
Comité de surveillance : Bourion Henri, négociant
- 1903 :Mougin Xavier, président
Bourion Henri, vice-président
Fournier Alban, secrétaire
Velin Maurice, industriel, membre
De Bollemont Alfred, propriétaire, membre
Directeur : Fournier Alban
Caissier : Dautel Benjamin
Comité de surveillance : Durant Paul, négociant
- 1909 :Mougin Xavier, président
Giron Achille, propriétaire, vice-président
Velin Maurice, secrétaire
Durand Paul, membre
Du Breuil Edouard, propriétaire, membre
Directeur : Velin Maurice
Caissier : Piot Auguste
Comité de surveillance : Lahalle, docteur Rambervillers
- 1913 :Velin Maurice, président
Richard Adrien, secrétaire
Durand Paul, membre
Du Breuil Edouard, membre
Mamet Emile, négociant
Directeur : Richard Adrien
Comptable : Cossin, chef comptable
Comité de surveillance : Lahalle

190.

Préfet des Vosges - 19 février 1869

191.

Mémorial des Vosges - 21 septembre 1871

192.

Le docteur Eury fut durant de longues années le médecin attitré de la Verrerie avant que l'usine engage le docteur Cleistz en 1912

193.

Courrier de Maurice Velin du 21 décembre 1912 ; A.P.

194.

Courrier du préfet du 20 novembre 1912 ; A.P.

195.

Courrier de A. Girardin du 18 février 1913 ; A.P.

196.

Courrier de Maurice Velin du 3 avril 1913 ; A.P.

197.

Courrier de Achille Giron du 24 août 1913 ; A.P.

198.

1000 S 147 ; A.D.V.

199.

Courrier de Maurice Velin du 4 mai 1914 ; A.P.

200.

Mémorial des Vosges - 3-9 avril ; 4 mai 1897

201.

Don daté de mars 1907

202.

Don daté de novembre 1922

203.

Mémorial des Vosges - 7-8 août 1910

204.

Exemples de diversité des dons :
- association des anciens élèves de Nancy (1911)
- cercle de Charmes (1911)
- société contre le braconnage à Gerbéviller (1914)
- union des gymnastes de France (1918)
- section des amis des arbres (1921)
- société canine de l'Est (1923)
- union civique de Paris (1923)
- parti républicain démocratique (1923)
- association des employés de l'Est (1924)
- société de la Légion d'Honneur (1927)
- union nationale des anciens combattants (1927)
- société de gymnastique et de préparation militaire : "La Vigilante" de Charmes (1914)

205.

Liberté de l'Est du 17 juin 1948