En 1886, Ernest Schmid âgé de 43 ans dirige la verrerie de Vannes-le-Châtel. Il habite "le château", imposante demeure contiguë à l'usine, sur le territoire d'Allamps, avec sa femme Marie Hortense 40 ans, leur fille Louise 7 ans et trois domestiques 208 . Marie Hortense naît à Passavant (Haute-Saône) où son père Adrien Thouvenin dirige la verrerie de la Rochère. Le couple Schmid s'unit à Trois Fontaines, commune dont dépend Vallérysthal, en 1868. A cette date, le père de la mariée dirige la verrerie de Vallérysthal depuis presque dix années. De longue date, la famille Schmid est à la tête de la verrerie de Vannes-le-Châtel, fondée semble-t-il en 1765. Nous trouvons comme maître de verrerie : Melchior Schmid (1743 - 1807) ; un autre Melchior Schmid (1764 - 1836) ; Eugène Schmid (1800 - 1858) ; Camille Schmid (1802 - 1865) 209 . C'est donc une solide famille de maîtres de verreries qui se trouve liée à la famille Thouvenin qui a dirigé successivement La Rochère (Haute-Saône) ; Vallérysthal (Moselle) ; Vierzon-Forges (Cher) à partir de 1887. Ernest Schmid est toujours à Vannes-le-Châtel, en 1896, avec sa femme, sa fille Louise et son fils Camille 31 ans ingénieur. En 1901, la composition de la famille n'a pas changé mais en 1906, seul demeure à Allamps le couple Schmid avec ses trois domestiques. Jeanne Schmid, fille d'Ernest, naît à Trois Fontaines en 1870. Elle habite à Allamps avec ses parents en 1891. Jeanne Schmid unit sa destinée à Albert Bourbonneux, ingénieur né à Courtacon (Seine-et-Marne) en 1866 210 . De cette union naissent : Pierre né en 1897, mort au Champ d'honneur en 1916 ; Claude en 1899 ; François en 1902 ; Anne en 1905. Après le décès d'Ernest Schmid en 1908, la famille Bourbonneux prend en mains la verrerie de Vannes-le-Châtel. Claude Bourbonneux, décédé en 1987, entre au conseil d'administration de la verrerie de Portieux en 1955 alors qu'il dirige Vannes-le-Châtel avec son frère François. La verrerie de Portieux dont le sous-directeur Jules Richard est très lié à Adrien Thouvenin, ne peut qu'entretenir d'excellentes relations avec ses voisins de Vannes-le-Châtel. Cette bonne entente se poursuit avec Adrien Richard lorsqu'il accède à la direction de Portieux en 1905. Les directeurs des deux verreries sont liés par de véritables liens d'amitié. Une solidarité existe entre les deux usines. Ainsi, le 3 juin 1913, les verriers de Vannes-le-Châtel sont victimes de l'orage. Le conseil d'administration charge alors le directeur de Portieux de remettre la somme de 500 francs à répartir entre les verriers. A. Richard affirme que ce geste est effectué en fonction des "sentiments de solidarité" qui animent le conseil à l'égard de "nos bons voisins de Vannes" 211 .
Dans ces conditions, on comprend que les ententes sont faciles à nouer entre les deux verreries lorsqu'il s'agit de défendre la gobeleterie à la chambre syndicale, de s'accorder sur les tarifs, de ne pas débaucher d'ouvriers.
L'entente s'effectue également avec la verrerie de Vierzon-Forges (Cher) dirigée par le fils d'Adrien Thouvenin, Paul ingénieur ECP, de 1887 à 1919, puis par Maurice, ingénieur ECP également. Maurice Thouvenin préside aux destinées de l'usine jusqu'en 1957, date de sa fermeture. Vierzon-Forges fusionne avec Vannes-le-Châtel en 1931 pour s'appeler "Verreries réunies de Vannes-le-Châtel et Vierzon" -anciens établissements Thouvenin- siège social Vannes-le-Châtel. Cette fusion prend fin en 1940 ; Vannes-le-Châtel, en zone occupée, ayant dû fermer ses portes faute de matières premières jusqu'en 1945. La verrerie de Vierzon devient "Verrerie de Vierzon" -Etablissement Thouvenin-.
Composition de la famille Schmid en 1886 ; 6 M 93, A.D.M.
Habite au côté du couple, Albert Schmid (1844 - 1895) médecin de la marine.
La famille Schmid repose au cimetière d'Allamps (Meurthe-et-Moselle)
Albert Bourbonneux, chevalier de la Légion d'Honneur, décède en 1937.
53 J 714, A.D.V.