12 - Le combustible

La fusion du verre est dévoreuse de combustible. Pour un kilogramme de verre, elle nécessitait 2,5 kilogrammes de bois, puis un kilogramme de charbon de terre. Des améliorations techniques, telles que la transformation des générateurs d'après les plans de Bauquel et une meilleure qualité du combustible, favorisent progressivement des économies substancielles. Un four à 12 pots qui exige une alimentation de 200.000 kilogrammes de houille en 1893 par la suite n'en consomme plus mensuellement que 180.000 kilogrammes. L'achat d'un pyromètre en 1898, qui permet de mieux contrôler la marche du four, n'est pas étranger à cette économie. En 1892, dans un four à 12 pots, le verre fondu comprend : 50.410 kilogrammes de sable, 16.231 kilogrammes de soude 90°, 1.155 kilogrammes de potasse raffinée, 834 kilogrammes de nitrate de soude, 12.400 kilogrammes de carbonate de chaux, 58.974 kilogrammes de groisil, 458 kilogrammes d'arsenic, 948 kilogrammes de minium, 75 kilogrammes de spathfluor, 81 kilogrammes de nitrate de potasse et 340 kilogrammes de matières diverses 285 . Deux fours à 12 pots et un four à 6 pots donnent 326.247 kilogrammes de verre fondu par 567.750 kilogrammes de houille.

La houille provient de la Sarre (Bexbach, Dudweiller...) et du bassin mosellan (Carling, Petite Rosselle...). Elle arrive par bateau et chemin de fer après avoir été transbordée aux ports de Charmes ou de Nomexy.

En novembre 1891, le bateau << Marie >> livre 195 tonnes de houille de la Sarre par le port de Nomexy, le transbordement étant réalisé par Joffroy.

Au cours de la période, les évolutions essentielles concernent la construction de fours et surtout le passage de l'ancien système type Boétius au système Siemens, plus performant et plus économique. La mécanisation, quant à elle, est un échec. L'amélioration du coupage et rebrûlage dans les années 1880 débouche sur une production plus flatteuse de présentation. La casse après vente diminue à la grande satisfaction des clients.

Le bouleversement technique conduit à recruter des ingénieurs qui participent à la création des outils complémentaires et nécessaires à la production : usine élévatoire, usine électrique, usine à gaz... Reste un souci constant : parallèlement il faut se doter des indispensables ressources en matière première, sable. Etre propriétaire de cet élément qui entre pour 70 % dans la composition permet d'envisager l'avenir avec sérénité.

Notes
285.

53 J 407 ; A.D.V.