2.3 - Le recruteur Joseph Santol

L'appel à la main-d'oeuvre venant de l'extérieur passe par des modalités particulières de recrutement. Si le combat que mène le directeur pour obtenir des apprentis débouche sur une victoire, celle-ci n'est que de courte durée. Il est des lendemains qui déchantent et bien des difficultés attendent X. Mougin et A. Richard ; difficultés dont le retentissement dépasse le plan local.

C'est particulièrement en 1905 que X. Mougin se trouve dans l'impossibilité de recruter des gamins alors que la production atteint son plein rendement. Tous les fours manquent de personnel et l'on envisage d'éteindre le four n° 5. Après avoir cherché sans succès des apprentis, X. Mougin se met en relation avec l'abbé Santol.

Joseph Santol 324 débute comme prêtre à Cerbère (Pyrénées-Orientales) section de la commune de Banyuls‑sur‑Mer, en 1882. Il y établit un cimetière, une église, un presbytère. Sur les conseils de l'évêque de Perpignan , Monseigneur Caraguel, il achète tous les terrains disposés face à la mer pour éviter tout mauvais voisinage aux immeubles du culte. Sur les terrains, la Compagnie des Chemins de Fer du Midi lui propose d'établir 30 logements pour 30 familles et offre un bail de 20 ans avec un loyer annuel de 7.200 francs. L'abbé fait construire des écoles de Frères et de Soeurs. Cerbère s'érige en commune et les ennuis commencent avec la municipalité "appartenant tout entier au parti le plus avancé". J. Santol refusant de céder les bâtiments scolaires, la municipalité fait creuser un fossé et dresser un mur pour barrer le chemin d'accès. Son traitement de desservant de la paroisse de Cerbère lui est alors supprimé. Le nouvel évêque qui vient d'Algérie, Gaussail, menace même de le déplacer. Il lui interdit de créer une oeuvre pour accueillir les orphelins des chemins de fer. A la date de juin 1892, Santol qui n'a pas cédé devant les pressions possède : une église, un presbytère, des écoles tenues par des religieux, des logements pour les enseignants, des logements d'ouvriers loués à la Compagnie du Midi. Les représailles tombent sur lui. L'évêque lui interdit de sortir de l'arrondissement de Céret et de célébrer la messe durant 5 jours à l'époque de la Fête Dieu. L'abbé Santol offre alors tous ses immeubles à la société de l'orphelinat des Chemins de Fer Français fondée à Paris en 1891.

Il doit céder église et presbytère à la commune. C'est alors que J. Santol est victime de l'escroquerie de P. Lenoir, employé à la Compagnie des Chemins de Fer d'Orléans et secrétaire de la société de l'orphelinat des Chemins de Fer Français qui tente de lui extorquer ses biens. P. Lenoir, exclu de la société de l'orphelinat persiste à abuser la confiance de l'abbé qui se trouve dans l'obligation de l'assigner en justice en 1895. Après bien des péripéties, Monseigneur Gaussail envoie J. Santol comme desservant à Saint-Marsal, "paroisse de 400 âmes, au pied du Canigou, à 15 heures de marche de Cerbère, sans daigner considérer les 72 ans de son vieux père qui eût été voué à une mort certaine dans ce climat meurtrier". Il se pourvoit contre cette mesure devant la cour pontificale et se rend à Paris où il réussit à remettre sur pied son oeuvre qu'il confie à 32 employés des chemins de fer.

A Paris, l'abbé Santol crée le Placement familial, association libre, constituée conformément à la loi du 1er juillet 1900 et déclarée à la Préfecture de Police le 5 juillet 1901. Il en est le directeur (fig. 38). Les bureaux se trouvent 3, avenue de la Motte-Picquet. L'asile temporaire accueille les enfants au 33, avenue Lowendal sur un rythme de 8 par jour en moyenne. Le Placement familial recueille gratuitement les garçons et les filles des deux sexes dès l'âge de 6 ans. Il accepte aussi des adolescents des deux sexes de 13 à 18 ans. "Son but principal est d'envoyer dans les familles agricoles, chrétiennes et aisées de nos campagnes, les enfants indigents de cette immense capitale" 325 . L'association confie également des adolescents âgés de plus de 13 ans aux artisans et aux patrons possédant des orphelinats industriels. Avant de proposer les enfants aux familles de la province, le Placement familial exige que celles-ci produisent la recommandation du curé et du maire de la localité. Les pupilles restent en contact avec leurs parents ou leurs bienfaiteurs. Fin avril 1905, l'oeuvre de l'abbé Santol a placé 13 881 enfants. Il est en rapport avec des pensionnats pour garçons des verreries suivantes : Saint-Ouen, Plaine-Saint-Denis, Creil (Oise), Romesnil (Seine-Inférieure), Quiquengrogne (Aisne), Sars-Poteries (Nord), Trélon (Nord), Blanc-Misseron (Nord). Les filles sont orientées vers le textile à Saillans (Drôme), Trouhans (Côte-d'Or), Touligan (Drôme). Henri Guyot, que nous retrouvons à la verrerie de Portieux par la suite, infirmier diplômé des hôpitaux, est chargé de recevoir rue de la Motte-Picquet les aumônes des bienfaiteurs de l'oeuvre. Le placement est gratuit pour tous les enfants recommandés par ces bienfaiteurs. L'oeuvre bénéficie aussi d'offrandes. Parmi les donateurs de novembre et décembre 1903, nous relevons les noms de nombreux ecclésiastiques mais aussi celui de Didot, directeur de la verrerie de Clairey (Vosges) 326 . Les assemblées générales de l'association rassemblent prêtres, et noms à particule. Celle du 20 décembre 1902 a lieu dans les salons du marquis de Maubon 50, rue Fabert à Paris. Ce dernier est administrateur-délégué et trésorier du Placement familial 327 .

L'abbé Platau, auxiliaire de J. Santol, visite les établissements où sont placés les enfants. En septembre 1903, il se trouve dans le Nord à Trélon : "visite à Monsieur le Doyen, très dévoué à l'oeuvre, et à Monsieur Fournier, maître de verreries qui me fait les honneurs de son orphelinat. Les enfants sont parfaitement traités et remplissent leurs devoirs religieux". L'abbé poursuit son voyage à Glageon (Nord) : visite de l'orphelinat (20 enfants) des verreries de Monsieur Dubois. Il assiste au déjeuner des pupilles et constate que l'usine "est admirablement située du point de vue sanitaire". Sa tournée des verreries du Nord se termine à Sars-Poteries où il rencontre le directeur, Monsieur Huez, qui lui fait visiter le pensionnat dirigé par les Soeurs de Saint-Vincent-de-Paul. "Les enfants débarbouillés, frais et réconfortés après le travail du jour, viennent à nous souriants, avec de bonnes grosses figures ; et l'abbé de conclure : "l'oeuvre enverra volontiers chez Monsieur Huez des pupilles qui sont l'objet de soins si maternels" 328 . Lors d'un autre voyage, l'abbé Platau félicite Monsieur Pomerette, directeur du pensionnat à la verrerie de Bayel (Aube), pour "l'intelligence et la délicatesse qu'il apporte dans l'exercice de ses fonctions". L'abbé observe Monsieur Pomerette en activité : "à l'usine, au dortoir, partout, aimant comme un père, actif et vigilant comme un maître, il est aux enfants, avec eux et pour eux. Il connaît leur histoire, s'intéresse à leur sort, s'associe à leurs travaux, participe à leurs espérances". L'abbé Platau n'oublie pas également de féliciter Madame Veuve Marquot, qui dirige avec tant d'habileté, de concert avec ses fils, la belle verrerie de Bayel 329 .

Au printemps 1905, J. Santol a fondé l'internat à la verrerie de la Plaine-Saint-Denis chez Legras qui alloue 60 francs par pupille. Il a créé également le pensionnat à la verrerie de Saint-Ouen chez Sauvageot qui offre 50 francs par pupille. Il entre en contact avec A. Richard qui mène les négociations pour le recrutement des jeunes pupilles. L'abbé qui complète les effectifs des usines de Legras et Sauvageot, entre autres, ne peut pas envoyer la vingtaine d'enfants qui lui est demandée. La négociation s'engage à propos de différents points matériels. J. Santol souhaite, comme pour toutes les entreprises avec lesquelles il travaille, que Portieux lui alloue gratuitement l'éclairage et le chauffage. Le voyage des enfants jusqu'à Portieux constitue le problème central de la discussion. La question doit, selon l'abbé, être traitée comme elle l'est pour les autres verreries et les filatures de la Drôme où il envoie des jeunes filles. Les patrons prennent les voyages à leur charge. Les Compagnies du Nord pour les verreries et P.L.M. pour la Drôme accordent demi-tarif. Dans la mesure où la distance pour se rendre à Portieux est "énorme", J. Santol invite A. Richard a demander une faveur à la Compagnie de l'Est "vu l'influence et la sympathie dont jouit Monsieur Gérardin dans cette administration" 330 . Il est prévu d'envoyer les enfants par petits groupes et J. Santol fait parvenir noms, prénoms, âges des enfants à A. Richard, afin que ce dernier entreprenne la démarche auprès des chemins de fer 331 . En 1903, l'abbé lui-même avait rédigé sans succès "une humble requête à la Compagnie des Chemins de Fer de l'Est" dont voici les sublimes dernières lignes : "au nom de la France notre patrie bien-aimée, pour l'humanité protégeant l'orphelin victime d'un sort injuste, au nom de N.S.J.C., ami des déshérités, espérance des pauvres, nous supplions la Compagnie de l'Est de ne pas nous faire attendre plus longtemps les bienfaits de la demi-place, pour le bien-être de ces jeunes gens qui n'ont pas le bonheur de posséder la tendresse de leurs parents et un patrimoine leur permettant de vivre sans l'inquiétude du lendemain" 332 . Dans le cas où A. Richard ne souhaiterait pas faire la démarche, J. Santol lui propose de lui adresser, ainsi que le fait Didot de la verrerie de Clairey, Boileau de la verrerie de Passavent-la-Rochère et tous les agriculteurs des Vosges, 20 francs par pupille. Pour le retour, si un enfant "se sauve", ni J. Santol, ni A. Richard ne peuvent en supporter les frais ; néanmoins pour le remplacer il faut verser 20 francs. L'accord s'effectue sans problème pour ce qui concerne : nourriture, vêtement, surveillant, local, literie, articles de ménage. J. Santol, ou à défaut un de ses collaborateurs spécialiste des verreries, envisage de se déplacer à la verrerie de Portieux pour élaborer le contrat. C'est entre le 6 juin et le 26 juin 1905 que commencent les arrivées d'enfants. A cette date, J. Santol prévoit l'envoi de deux enfants supplémentaires à demi-place car il a obtenu cette faveur de la Compagnie de l'Est, sans doute grâce à l'influence de A. Gérardin. Les enfants arrivent à la gare de Charmes où ils sont pris en charge par l'usine. Cinq autres partent avant le samedi 8 août, date à laquelle J. Santol compte se trouver à Portieux avec le personnel d'encadrement. L'abbé retire le surveillant Guyot qu'il a placé à la Plaine‑Saint-Denis pour l'envoyer à la verrerie de Portieux. C'est pour J. Santol "un sacrifice car il est très vénéré de ses pupilles". Il tient cependant à envoyer un homme "qui sache prendre les enfants et s'en faire aimer". Il est prévu aussi une laveuse. Quant à la cuisinière J. Santol propose d'en trouver une dans la région de Portieux, sinon il peut en envoyer une de Paris. Les enfants possèdent un paquet d'habits numérotés, dons recueillis rue Lowendal, et l'abbé prépare également un envoi de denrées alimentaires. Trois enfants supplémentaires partent de Paris le 28 septembre 1905. Deux viennent d'un établissement religieux mais J. Santol ne veut plus envoyer si loin des enfants déjà placés. Les deux garçons ont entre 13 et 16 ans. Six pupilles ont déjà donné leur démission fin septembre et l'abbé ne veut pas les reprendre à Paris. Les déboires du patron A. Richard ne font que commencer. En décembre 1905, un procès-verbal est dressé contre l'abbé Santol pour infraction à la loi de 1892. Il a envoyé à Portieux 3 jeunes apprentis n'ayant pas atteint 13 ans 333 . Déjà en 1903, le directeur du Placement familial subit plusieurs mois de détention préventive avant d'être acquitté.

En 1906, "la même campagne de calomnie recommence" et ajoute le très conservateur "Nouvelliste des Vosges" 334 , "toutes les histoires racontées par les feuilles ministérielles et blocardes sont réfutées par l'entourage de l'abbé Santol. La Voix des Verriers, organe de la C.G.T., nomme Santol "trafiqueur de chair humaine" 335 et à partir de là, on peut lui prêter toutes sortes de comportements vis-à-vis des enfants. L'abbé Santol passe également en correctionnelle le 19 octobre 1910 pour abus de confiance pour ouverture de bureau de placement gratuit sans autorisation préalable. Il est à nouveau acquitté par le tribunal correctionnel de la Seine 336 .

A. Richard mène les négociations avec l'abbé Santol tandis que X. Mougin signe le 4 août 1905 le contrat qui le lie au directeur du Placement familial  337 .

X. Mougin agit au nom et pour le compte de la société anonyme des verreries réunies de Vallérysthal et Portieux. L'abbé Santol s'engage à envoyer à la verrerie les apprentis dont l'usine aura besoin, 20 à 60 et même plus selon le vouloir du directeur. Les jeunes s'installent dans l'ancienne pension en attendant d'occuper les locaux en construction. L'abbé se charge de leur logement, de leur nourriture, de l'éclairage, du chauffage, de leurs vêtements, de leur blanchissage. L'usine fournit literie complète, appareils de chauffage, batterie de cuisine, vaisselle, ustensiles pour le réfectoire. Le contrat prévoit que l'abbé Santol reçoive la somme de deux francs par jour de travail effectif accompli par chaque pupille "sans avoir à lui verser quoi que ce soit pour les jours de manque et de chômage, les dimanches et jours de fête" 338 . J. Santol doit toucher également 30 francs par pupille après six mois de travail consécutifs de ce dernier à l'usine ; 70 francs par pupille qui aura travaillé l'année entière, sans qu'il y ait possibilité de cumuler ces deux primes. Mensuellement, la verrerie versera pour frais de surveillance, de raccommodage, de cuisine, la somme de 100 francs lorsque le nombre de pupilles entretenus sera de 20 et au-dessous ; la somme passera à 150 francs pour un nombre de jeunes supérieur à 20. Pour le chauffage et l'éclairage, la verrerie devra 500 francs payables mensuellement. A l'arrivée de chaque pupille, l'usine supportera les frais de voyage sachant que tous les autres frais de voyage restent à la charge de l'abbé Santol ou de ses pupilles. Les jeunes envoyés par le Placement familial sont tenus de faire partie de la caisse de secours et de retraites. A cet effet, on leur retient 1 % de leur salaire. Conformément aux statuts de la caisse, en cas de maladie les soins médicaux gratuits leur seront prodigués. Ils auront à leur charge la moitié du coût des médicaments. A partir du quatrième jour de maladie dûment constaté, ils auront droit à une allocation variant de 0,40 francs à 0,50 francs et ceci jusqu'à concurrence de 90 jours. Le directeur de l'usine prend quelques précautions : le personnel de surveillance ne doit pas s'immiscer ni dans les ateliers de l'usine, ni dans les relations de service entre les pupilles et les ouvriers. Dans tous les cas, le directeur doit rester l'intermédiaire entre le personnel de surveillance et les ouvriers. Le contrat prendra fin dans deux cas : lorsque le pupille gagnera par son seul travail un salaire mensuel de 55 francs ou lorsqu'il aura atteint l'âge de 19 ans.

A. Richard rédige une notice sur le pensionnat 339 de manière à faire connaître l'établissement qui prend de l'importance et à servir de contrat entre l'usine et la famille du jeune recruté. Le document nous permet de retracer la vie de ces gamins. Les enfants sont logés par groupe de 12 dans des dortoirs. Ils se couchent à 20 heures en hiver et à 21 heures en été. La surveillance est assurée par le plus ancien d'entre eux, responsable de la discipline de son groupe. L'apprenti se lève trois quarts d'heure avant le début du travail. Le petit déjeuner comprend café et pain. Après deux heures de labeur, il peut se sustenter d'un morceau de pain et de charcuterie. Le déjeuner placé à la sixième heure de travail se compose de soupe, viande, verre de vin et pain à discrétion. Le dîner, à 6 heures du soir, propose soupe, légumes, verre de vin et pain. Au cours de la saison chaude et le dimanche après-midi, les jeunes reçoivent "une ration de bière à raison d'une bouteille pour deux". Le pensionnat est tenu par un directeur, présent constamment, secondé dans sa tâche par du personnel d'entretien. A sa création, le pensionnat de la verrerie est tenu par la femme Cherrière et son fils qui surveille, en 1873, 9 gamins au dortoir. La population du pensionnat augmentant un surveillant exerce à plein temps. Au début des années 1880 il s'agit de Roth. Louis Bruyères 340 , précédemment verrier, lui succède dans la fonction. Sa femme née Gillot assure la charge de cuisinière. Charles Martin 341 lui succède avec, à ses côtés, Joséphine Morin sa femme. Entré à l'usine en 1902, il quitte en 1911. L'abbé Santol le paie 105 francs par mois. Le troisième à prendre la responsabilité des enfants est Emile Ruffier 342 entré en 1911 avec son épouse Berthe cuisinière. Plus tardivement, Léon Röhr 343 encadre les jeunes en 1929. Il est le dernier à exercer cette autorité avant de passer employé aux compositions.

L'abbé Santol, afin d'encourager les vocations verrières, vante le climat d'accueil des jeunes. Décrivant "une verrerie modèle" de l'extrême Est de la France, "avantageusement connue", il écrit : "nos enfants y sont admirablement placés sous tous rapports ; ils s'y plaisent, et leurs lettres témoignent du grand intérêt que leur portent les maîtres de ces verreries. Ces excellents patrons font de fréquentes visites aux enfants, les considèrent comme une annexe de leur famille, participent à leurs joies et à leurs peines (...)". Cette vision de la vie au pensionnat d'une verrerie, n'est pas partagée par tout le monde ainsi que nous le montrerons. Dans l'immédiat, le système Santol donne satisfaction aux familles et aux patrons.

Notes
324.

Les informations sont en partie extraites du procès Santol/Lenoir ; A.P.
Différends qui opposent l'abbé Santol à la municipalité de Cerbère (Pyrénées-Orientales) : l'abbé Santol fait construire à ses frais le mur d'enceinte du cimetière de Cerbère d'après les plans fournis par la commune. L'inauguration a lieu en mars 1884 en présence de l'évêque de Perpignan, du vicaire général, du secrétaire de l'évêché, du maire de Banyuls et de l'abbé Santol, futur curé de Cerbère. Inauguration du cimetière de Cerbère : 20 P 311, A.D.P.O.
En 1889, le maire de Cerbère (Cerbère érigée en commune en 1888 était auparavant hameau de Banyuls) fait creuser un fossé dans une partie du terrain communal pour empêcher la circulation sur ce lieu de l'abbé Santol et des frères des écoles congrégationnistes. D'après le maire, Santol a empiété sur le terrain communal pour construire ses écoles. Sur l'ordre de l'abbé, Séraphin Mour, sonneur de cloches à Cerbère, comble ce fossé. Le maire demande l'expulsion de Mour de manière, dit-il, à produire "un grand effet moral sur notre population et surtout auprès de la colonie espagnole" et il ajoute que "l'autorité locale doit être respectée par tous et que l'on ne doit pas servir les basses rancunes de notre curé". L'abbé Santol et la municipalité de Cerbère s'opposent par la suite dans une série de procès. Un contrat de janvier 1894 stipulait qu'en échange de quelques terrains donnés par la mairie, Santol lui concédait l'église et le presbytère. La commune qui n'entretient pas ces bâtiments dont elle a fait l'acquisition est poursuivie en dommages et intérêts par Santol qui s'insurge également contre le fait qu'il est dans l'obligation de payer un loyer.

325.

La fiche descriptive du Placement familial donne les détails sur le recrutement.

326.

Revue du Placement familial n° 6 et 7 décembre 1903, janvier 1904 ; A.P.

327.

Revue du Placement familial n° 4 de septembre 1903 ; A.P.

328.

Revue du Placement familial n° 4.

329.

Revue du Placement familial n° 6 et 7.

330.

Gérardin est alors administrateur de la société et sous-directeur de la Compagnie de l'Est.

331.

Lettre de Santol à A. Richard du 8 juin 1905 ; A.P.

332.

Revue du Placement familial n° 4.

333.

Avenir Républicain du 17.12.1905 ; J.P.L. 1001, A.D.V.

334.

Nouvelliste des Vosges du 12.08.1906 ; J.P.L. 1034, A.D.V. Le même journal signale que Santol est acquitté en août 1907 alors qu'il avait été condamné à 6 mois de prison "pour avoir remis à des enfants des livrets de travail inexacts" ; Nouvelliste des Vosges du 18 août 1907 ; J.P.L. 1034, A.D.V.

335.

La Voix des Verriers citée par A. Richard dans son courrier ; 53 J 714, A.D.V.

336.

Le Nouvelliste des Vosges du 30.10.1910 ; J.P.L. 1034, A.D.V.

337.

Contrat du 4 août 1905 ; 37 J 23, A.D.M.

338.

Le 25 novembre 1905, A. Richard avance deux cent cinquante francs d'acompte sur journées de travail de novembre d'apprentis verriers du Placement familial au chef de la pension Henri Guyot ; 53 J 397, A.D.V.

339.

La brochure qu' A. Richard rédige sur le pensionnat est demandée par d'autres verreries à titre de modèle ; ainsi Brocard de Bar-sur-Seine (Aube) lui en demande un exemplaire en décembre 1908.

340.

L. Bruyères né en 1841. Il accède à la retraite en 1902 et décède le 16 juillet 1925. Etats de dénombrement ; 6 M 352, A.D.V. - Registre des employés ; 53 J 628, A.D.V. - Journal de l'entreprise ; 53 J 113, A.D.V.

341.

C. Martin né à Chamagne en 1864. Il dirige le pensionnat à partir du 1er octobre 1902 et quitte l'usine le 19 décembre 1911. Etats de dénombrement ; 6 M 352, A.D.V. - Registre des employés ; 53 J 628, A.D.V. - Journal de l'entreprise ; 53 J 113, A.D.V.

342.

E. Ruffier né le 5 mars 1873. Il dirige le pensionnat à partir du 19 décembre 1911. Rentré de guerre le 1er mars 1919, retraité le 1er avril 1929, il décède le 26 mai 1930. Etats de dénombrement ; 6 M 352, A.D.V. - Registre des employés ; 53 J 628, A.D.V. - Journal de l'entreprise ; 53 J 113, A.D.V.

343.

L. Röhr né le 26 août 1873. Il dirige le pensionnat le 1er avril 1929, passe employé aux compositions. Il accède à la retraite le 30 juin 1937. Etats de dénombrement ; 6 M 352, A.D.V. - Registre des employés ; 53 J 628, A.D.V. - Journal de l'entreprise ; 53 J 113, A.D.V.