A Baccarat 468 le pensionnat situé en 1891 rue de Frouard accueille 87 enfants. Il est tenu par quatre religieuses de nationalité allemande, belge et luxembourgeoise. Marie Thiaville assure les fonctions de "directrice d'ouvroir" tandis qu'elle s'occupe par la suite du domaine de la cuisine comme les autres religieuses. Deux surveillants encadrent les jeunes : Denis Grandjean et Hippolyte Colotte.
En 1896, le nombre d'enfants a baissé ; 34 seulement se trouvent encadrés par 2 surveillants et 3 cuisinières.
En 1901, 105 jeunes âgés de 13 à 18 ans nécessitent l'embauche d'un directeur de "l'institut des apprentis de la cristallerie" : Christophe Bourion, 71 ans ; de 2 surveillants Camille Didelot et Joseph Richard ; de 4 religieuses affectées principalement aux tâches matérielles.
Les 50 apprentis hébergés à la pension en 1906 viennent de différents départements ; 16 d'entre-eux arrivent des villages vosgiens limitrophes de la Meurthe-et-Moselle tandis que 11 sont originaires des villages de ce département. Le Morbihan n'envoie que 3 apprentis à Baccarat.
Ce sont, chiffre record, 128 jeunes qui fréquentent l'établissement en 1911. Le personnel se compose de Charles Geoffroy, né en 1850 à Richécourt-le-Château (Moselle), directeur ; Louise Ranslant, religieuse, lingère née en 1851 à Cirey (Meurthe-et-Moselle) ; Catherine Locker, religieuse, cuisinière, née en 1856 à Hutteingen ("Prusse") ; Anna Berg, religieuse, cuisinière, née en 1869 à Neuhausen (Luxembourg) ; Geneviève Lhôte, cuisinière également, née en 1881 à Nancy ; Charlotte Thouvenin, domestique, née en 1862 à Badonviller (Meurthe-et-Moselle) ; Emile Keller, surveillant, né en 1884 à Altorf (Alsace-Lorraine) ; Henri Ledoux, surveillant, né en 1885 à Baccarat.
Majoritairement, 87 sur 128, les jeunes arrivent du département du Morbihan et principalement du village de Languidic près de Hennebont. Seize apprentis ont leurs familles dans les villages meurthe-et-mosellans.
L'organisation du pensionnat de Baccarat se différencie de celle de Portieux dans la mesure où le personnel de surveillance y est plus nombreux, même à effectifs comparables ; ce qui explique probablement les difficultés à encadrer les jeunes au pensionnat vosgien.
Il convient également de noter que les religieuses sont employées à Baccarat, contrairement à Portieux qui n'a jamais voulu en appeler au service du pensionnat. La présence de religieuses ne peut que contribuer à donner aux familles une image positive et rassurante de l'établissement.
Comme à Portieux, de nombreux apprentis arrivent de Bretagne dans la même période 1910-1911. La plupart des enfants du pensionnat de Baccarat viennent du Morbihan comme beaucoup de ceux qui se trouvent accueillis à Portieux. L'origine majoritaire du village de Languidic indique que l'usine fait appel pour l'embauche des jeunes à un réseau local de recruteurs.
A la verrerie de Croismare, le pensionnat apparaît vers 1886 469 . Il est situé place du Moulin et accueille 24 pensionnaires âgés de 10 à 15 ans.
En 1901, on retrouve la pension rue du Milieu avec à la tête des 18 pensionnaires un surveillant : Louis Léonard, 52 ans. On ne trouve plus d'enfants très jeunes mais l'éventail des âges est important de 13 à 21 ans.
En 1906, on pointe 11 pensionnaires seulement. Ils sont originaires de Boulogne-sur-Seine (1), Paris (4), Moyenmoutier (Vosges) (1), Bordeaux (1), Charleville (1), Nancy (2), Haugenbisten (Allemagne) (1).
En 1911, la pension qui se trouve rue Haute est gérée par Charles Castang né en 1864 à Salses (Pyrénées-Orientales). Sa femme Adelphine et son fils Charles, tous deux nés à Salses également, résident à la pension. Le personnel se compose d'une cuisinière Léontine Hiron, née dans l'Orne à Mortagne et d'une aide-cuisinière Apolline Toussaint native de Chanteheux (Meurthe-et-Moselle). Sont hébergés 31 pensionnaires dont 13 Bretons.
Le pensionnat de Croismare est de moindre importance que celui de Baccarat et de Portieux. Encore une fois, constatons la forte présence de Bretons venant du Finistère (8), du Morbihan (1), de l'Ille-et-Vilaine (4).
Le pensionnat de Vannes-le-Châtel se trouve en 1906 sur la commune d'Allamps 470 . Martin Schgien assure la fonction de surveillant. Il réside dans l'établissement avec son épouse Catherine Bourgau, sa fille Augusta, ses fils Paul, verrier, et Maurice. Les 20 pensionnaires viennent pour la moitié de Paris. Les registres de 1896, 1901, 1911 ne signalent pas la présence d'un pensionnat.
L'usine de Clairey 471 , Vosges, dirigée par Joseph Didot, possède un pensionnat qui accueille 26 apprentis en 1901. Il est tenu comme à Baccarat par des religieuses : Marie Monot, 48 ans, née à Werentshouse (Haut-Rhin) ; Mathilde Hagny, 37 ans et Thérèse Gugosse, 31 ans. En 1906, on trouve 28 gamins qui viennent en grande partie de Paris. A cette date, le pensionnat est tenu par Céline Varhaeghe née en 1860 à Aniche (Nord) et par Marie Monot. En 1911, 20 apprentis sont hébergés à Clairey ; l'un d'entre-eux vient d'Italie. Dans les registres de 1921, 1926, 1931, 1936, on ne trouve plus trace du pensionnat. C'est de la pénurie de jeunes apprentis dans une période de développement industriel que naissent les établissements d'accueil appelés "pensionnats".
Constat d'après registre des constructions ; 53 J 603, A.D.V.
Quelques noms d'Italiens entrés à l'usine en 1910 :
- Davério Victor
- Ghiringhelli Jérôme
- Rapéronzi Angèle
- Maï Henri
- Poretti Angèle
- Colombo Tranquille
D'autres tels que Angèle, Abel, Marcel, Ernest et Henri Maranzoni sont entrés en 1920.
Pensionnat de Baccarat ; 6 M 33, A.D.M.M.
Pensionnat de Croismare ; 6 M 147, A.D.M.M.
Pensionnat de Vannes-le-Châtel ; registres de la commune d'Allamps ; 6 M 344, A.D.M.M