2-2. Les sociétaires des années 1870.

Les renseignements relatifs aux années 1870, trop peu nombreux, oblitèrent toute généralisation. A noter cependant la remarque du commissaire de police d’Amiens signalant au préfet que les membres du Véloce-club sont “ tous, employés de commerce ou de bureau, ouvriers ” 114 . D’autre part, la présence d’un maître de gymnastique au sein du Véloce-club de Castelsarrasin confirme l’engouement d’un grand nombre de gymnasiarques pour une discipline qu’ils intègrent à leur activité 115 . Déjà en 1867, Hippolyte Triat a adopté le nouvel engin qu’il conduit avec  “ une adresse remarquable ” 116 . Jules Léotard et Louis Pascaud se révèlent des compétiteurs de talent et leurs gymnases respectifs abritent, pour le premier, le siège du Véloce-club toulousain (1869), pour le second, celui du Vélo-sport de Paris (1875) 117 .

Notes
114.

Arch. mun. Amiens, 3 R 1/1.

115.

Le dictionnaire Larousse soutient cette tendance : “ L’exercice du vélocipède bicycle devrait être imposé dans tous les gymnases, car il est un de ceux qui peuvent familiariser le plus et le mieux l’enfant et le jeune homme avec les lois de l’équilibre corporel ; c’est comme une introduction à l’habileté et à la grâce dans tous les autres exercices du corps. Il équivaut presque à l’escrime, quand on s’y exerce alternativement de l’une et l’autre main ”. LAROUSSE P. : Grand Dictionnaire…, op. cit., p. 835.

116.

Le Messager de Paris, 1eroctobre 1867.

117.

Jules Léotard remporte par exemple le 27 mars 1870 l’épreuve de 63 km. Toulouse-Villefranche et retour. Louis Pascaud est souvent vainqueur comme dans le match l’opposant à Henri Pagis au Jardin des Tuileries en 1875 ( Arch. de la Préfecture de police de la Seine, DA 63, rapport du 19 mars 1875 ). Par ailleurs Louis Pascaud associé à R.B. Turner et A. Cuissard crée en 1869 une société avec magasin, manège et ateliers, rue Bonaparte, qui sert de tête de pont en France à l’entreprise anglaise, la Coventry Sewing Machine and Co, d’abord spécialisée dans la fabrication de machines à coudre avant de s’ouvrir à la production de deux roues. Cf. SERAY J. : Deux roues…, op. cit., pp. 111-113.