1. À la conquête du monde rural et de Paris.

1-1. L’essor de la bicyclette stimule le cyclisme associatif.

L’État saisit l’opportunité de la croissance du parc cycliste pour instituer une taxe attachée à la possession d’un vélocipède. Malheureusement pour l’historien, heureusement pour le contribuable, un premier projet déposé en 1890 par le docteur Clament, député de la région de Bergerac, n’aboutit pas. Dans l’esprit de son concepteur, le vélocipède “ objet d’agrément et de luxe ” 450 doit supporter un impôt de 5 francs dont ‘“ le produit serait uniquement attribué aux chemins vicinaux déjà construits, qui se trouvent, faute de ressources, dans un très mauvais état de viabilité ”’ 451 . L’effectif encore restreint de machines, il est estimé à environ 50 000 unités, et partant des prévisions de rentrées fiscales trop faibles réduisent à néant la proposition qui n’est même pas discutée.

Par contre, lorsqu’en août 1892, M. Deloncle, député des Basses-Alpes, reprend l’idée avec une argumentation proche, la direction des finances donne son aval et envoie immédiatement à ses contrôleurs une circulaire pour s’enquérir du nombre de vélocipèdes existant dans leurs divisions respectives et pour connaître leur opinion sur cinq points : un impôt sur les vélocipèdes est-il nécessaire ? Sera-t-il, et pourquoi, une taxe directe ou indirecte ? Quel en sera le mode d’assiette ? La quotité ? La commune en touchera-elle une part ? Nous sont parvenues les réponses des agents des finances sarthois 452 . Avec une belle unanimité ils jugent que l’imposition est opportune et que son établissement passera inaperçu du fait de la vigueur du phénomène de mode et de “ la consécration du droit de circuler du vélocipède ” qui en découlera. Aux yeux de la plupart d’entre eux la contribution est même équitable soit qu’ils considèrent le nouvel engin comme une fantaisie, donc taxable au même titre que les billards ou les chiens, soit qu’ils le tiennent pour objet utilitaire remplaçant cheval ou voiture que le fisc impose déjà. Conscients des difficultés de la perception, les contrôleurs optent pour l’octroi d’une part de la somme perçue aux communes qui ainsi ‘“ auront intérêt à exercer une surveillance plus efficace dans les recensements et les déclarations ’ . Par contre, la quotité, divise les fonctionnaires des finances qui proposent soit une taxe unique à 10F. ou à 5F., soit une taxe variable en fonction du nombre de places - imposition lourde des tandems - ou en fonction du “ confortable ” : 5F. avec caoutchouc plein, 7F. avec caoutchouc creux, 10F. avec pneumatique.

Confortée par les chiffres du recensement et les observations des hommes de terrain, la commission du budget décide le 18 octobre de la création du nouvel impôt et de sa perception dès 1893 au taux de 10F. La Chambre de députés, faisant fi des velléités sénatoriales d’un abaissement à 5F., se rallie à cette décision et l’inscrit dans la loi du 28 avril 1893 453 avec entrée en vigueur le 1er juin suivant. Tous les vélocipèdes (monocycles, bicycles, bicyclettes, tricycles, tandems…) y sont uniformément astreints 454 et un quart du produit, soit 2,50F., revient aux communes qui ont charge de recevoir les déclarations et d’établir les rôles. Ceux-ci ne mentionnent pas - ils sont exemptés de taxe - les vélocipèdes possédés en vertu des règlements militaires ou administratifs. Hormis ces cas particuliers, tout possesseur au 1er janvier, est imposable pour l’année entière, alors que les acquéreurs en cours d’année sont passibles de la taxe à compter du premier mois dans lequel ils entrent en possession de leur machine 455 . S’il y a infraction, la taxe est doublée. Au 31 décembre 1893, 151 043 déclarants ont été recensés. Ils progressent ensuite régulièrement au rythme de 50 à 80 000 par an pour atteindre pratiquement le demi-million en 1898 456 .

Graphique 9 : Nombre de vélocipèdes (1893-1899)

Sources : Bulletin de statistique et de législation comparée, 1915.

Le pic des 836 000 vélocipèdes atteint en 1899 ne résulte pas d’une soudaine frénésie d’achat mais de la diminution des non-déclarations jusqu’alors évaluées à 35-40% 457 . La loi budgétaire du 13 avril 1898, qui refond par ailleurs la contribution des divers véhicules en y introduisant “ les voitures automobiles et les vélocipèdes munis d’une machine motrice ” 458 , si elle ramène la taxe à 6 F. par place, prévoit en effet que tout vélocipède devra dorénavant porter une plaque de contrôle frappée d’un poinçon de l’Administration des Monnaies et des Médailles 459 et indiquant les nom, prénom et adresse du propriétaire. De plus le législateur dresse une longue liste de personnes habilitées à vérifier l’apposition de la plaque - elle doit être fixée sur le tube de direction - et à dresser procès-verbal en cas d’infraction 460 . L’envolée recensée entre le rôle de 1898 et celui de 1899 (+ 73%) prouve l’efficacité des mesures prises : la fraude s’abaisse à 2 ou 3% 461 . Compte tenu des fluctuations des non-déclarations, le parc vélocipédique se serait en fait élevé de 50 000 machines en 1890 à 250 000 en 1893, 310 000 en 1894, 385 000 en 1895, 500 000 en 1896, 680 000 en 1897, 730 000 en 1898 et 860 000 en 1899.

En multipliant son effectif par vingt en neuf ans, le deux-roues entre dans la quotidienneté des Français. Le cyclisme associatif suit-il la même voie ?

Pour répondre à cette question, la démarche, de même que pour la période précédente, s’attache à cerner les principales phases du rythme des créations et à chiffrer l’effectif global à certaines dates. Le corpus établi à partir des 61 départements qui ont fidèlement conservé les déclarations rend assez facilement accessible le premier objectif. Le second pose en revanche un double problème. Premièrement, seules deux listes sont disponibles, l’une en 1891, l’autre en 1895, ce qui complique la fixation de la situation à la fin de la période. De plus l’inventaire de 1891, paru dans l’Histoire de la vélocipédie de L. Baudry de Saunier 462 , comme le relevé valable pour 1895, quoiqu’inclus dans l’Annuaire général de la vélocipédie… de 1897 463 , ne sont pas exempts d’erreurs et d’oublis. Or le foisonnement de nouveaux groupes accuse les limites, précédemment mises en lumière, de notre documentation. En effet la presse vélocipédique, pourtant elle aussi dynamisée par la croissance du secteur, ne suffit plus à pallier les manques archivistiques et les lacunes des listes publiées car son réseau d’informateurs n’est pas assez dense pour rendre compte de la réalité de chaque région. Seule la lecture attentive des journaux locaux - il faudrait descendre au niveau des feuilles d’arrondissement ou de canton - permettrait, et encore, de détecter tous les groupements constitués. En conséquence, les chiffres avancés, même s’il le sont parfois à l’unité près, doivent être considérés plus comme des ordres de grandeur que comme des données infaillibles.

Est-ce une consolation ? Les contemporains - y compris ceux en contact direct avec le milieu vélocipédique - ont rencontré les mêmes difficultés d’appréciation. Ainsi, en 1896, l’Omnium, société d’encouragement au cyclisme et, en 1897-1898, le Journal des Sports s’adressent aux services préfectoraux dans le but d’obtenir l’état des sociétés vélocipédiques de chacun des départements français 464 . La requête de l’Omnium, signée de son secrétaire Henri Desgrange, révèle cruellement le flou des évaluations : ‘“ L’Union vélocipédique de France avait recruté […] environ 300 sociétés mais il en existe en France certainement beaucoup plus du double ”.’ Malheureusement la plupart des copies des réponses fournies par les préfectures ne figurent plus dans les fonds d’archives 465 . Ont subi le même sort les renseignements transmis au ministère du commerce, de l’industrie, des postes et des télégraphes qui, au printemps de 1899, demande aux préfets de lui transmettre la liste de toutes les sociétés autorisées afin de présenter à l’Exposition universelle de 1900 “ un inventaire général et sommaire des institutions de la France ” 466 . Les informations requises portent sur l’intitulé de l’institution, son adresse, les objets qu’elle poursuit et la date de son arrêté d’autorisation. La consultation des “ annuaires statistiques ” et autres “ almanachs ” de départements ou de villes ne procure pas non plus d’enseignements très probants, soit que les sociétés cyclistes n’y sont pas répertoriées, soit que leur mise à jour laisse à désirer 467 . En dépit de ces obstacles, les résultats obtenus n’en demeurent pas moins fiables, à commencer par ceux du rythme des créations.

Graphique 10. : Autorisations de sociétés (1888-1899).

Sources : Arch. dép. et mun.

Alors qu’en 1887, dix-neuf sociétés s’étaient soumises aux formalités légales, elles sont de l’ordre de la trentaine les deux années suivantes, puis de la soixantaine en 1890. La barre des 75 groupements déclarés est franchie en 1891 et, en 1892, ils sont presque 120. À cette phase d’irrésistible croissance au cours de laquelle les approbations de sociétés sextuplent en cinq ans, succède un temps de consolidation. Un léger reflux ramène d’abord le rythme annuel à hauteur de 90 créations entre 1893 et 1895 avant qu’une reprise conduise à retrouver les quatre années suivantes des effectifs autour de 110 associations.

Plus de mille groupements - 1009 précisément - obtiennent donc l’autorisation de fonctionner entre 1888 et 1899, mais ce total n’épuise pas l’ampleur du phénomène puisqu’il ne livre que les fondations officielles et, qui plus est, dans seulement 61 départements. Des recoupements avec les listes de 1891 et 1895 autorisent à évaluer de façon satisfaisante cette double sous-estimation. Premièrement, dans les 61 départements, le coefficient de proportionnalité entre les sociétés “ sauvages ” - celles qui ne remplissent pas les exigences administratives - et les associations légalement déclarées s’établit à 0,4 en 1891 (54 sociétés non-reconnues pour 136 déclarées) et à 0,35 en 1895 (161 sociétés non-reconnues pour 449 déclarées) ; d’où une fourchette des groupements créés - “ sauvages ” et officiels - variant entre 1350 et 1400. Quant à la part des 26 autres départements, elle correspond à 37% de celle des “ 61 ” dans la liste de 1891. La très forte croissance que connaît le département de la Seine aux début des années 1890 la porte à 55% en 1895. Il est de ce fait légitime d’appliquer un taux de 50% afin de compenser le non-enregistrement des sociétés des 26 départements et d’avancer pour l’ensemble de la France un total de créations d’associations cyclistes compris entre 1975 [1350 + (1350 x 0,5)] et 2100 [1400 + (1400 x 0,5)] au cours des douze années 1888-1899.

Cet essor remarquable par sa vigueur s’inscrit dans beaucoup de régions au premier rang de la croissance des disciplines sportives. Dans le Cher, pendant que se créent dix-sept véloce-clubs, n’apparaissent que sept sociétés de tir et quatre de gymnastique 468 . Même suprématie en Corrèze : quatre associations cyclistes contre deux de tir 469 . Par contre, en Meurthe-et-Moselle 470 et en Seine-et-Marne 471 , les fondations de groupements de tireurs supplantent celles des sociétés vélocipédiques (18 contre 8 et 41 contre 24), lesquelles toutefois surclassent les groupes gymniques (4 en Meurthe-et-Moselle et 10 en Seine-et-Marne). Par rapport à la période précédente dominée par la gymnastique, la transformation est radicale. Pour la première fois des sportifs remettent en cause la suprématie des gymnastes. Cependant là où les jeux traditionnels fleurissent, comme dans le Nord, ils restent dominants. Pour ne prendre qu’un exemple parmi de nombreux autres, à Croix, la vélocipédie n’a qu’une création à faire valoir entre 1888 et 1897, quand les boules en affichent dix, l’arbalète quatre ou la colombophilie sept 472 .

En outre, si l’on met en regard la sociabilité non-sportive, les clubs cyclistes ne représentent que 3% des groupements créés dans le Gard 473 et, au recensement de 1899, ils ne franchissent pas les 7% en Corrèze (4 sur 59 dont 16 sociétés musicales, 13 d’anciens élèves et 10 cercles) 474 , ni même les 2% aussi bien en Pyrénées-Orientales 475 (2 sur 141 dont 65 groupes musicaux) que dans les Landes (1 sur 59 dont 43 cercles) 476 . Ce n’est donc qu’au sein du milieu sportif - tir exclu - que les années 1890 méritent le titre de décennie de la vélocipédie.

En termes d’effectif national et non plus de déclarations, les 261 sociétés qu’énumère L. Baudry de Saunier doivent être augmentées de 47 autres repérées par ailleurs pour déterminer le poids réel du cyclisme associatif au début de 1891. Les 308 unités ainsi recensées représentent un triplement du chiffre de 1887.

Quatre ans plus tard l’intensité soutenue des créations entre 1891 et 1895 se traduit par une véritable explosion du nombre des sociétés. Le total retenu, 1390, soit plus de quatre fois celui de 1891, cumule les 1064 qu’égrène l’annuaire de la vélocipédie, 217 connues grâce aux déclarations officielles et 109 autres, résultat de l’évaluation de la sous-estimation touchant dix départements totalement dépourvus de documents archivistiques pour la période 477 . Ainsi la progression rapide du nombre de bicyclettes se retrouve-t-elle au niveau associatif et semble-t-il dans des proportions assez voisines jusqu’en 1895.

Qu’en est-il au-delà ? Avec les 430 déclarations enregistrées entre 1896 et 1899, et en reprenant les mêmes bases de réévaluation que précédemment (cf. supra p. 135), le cumul des créations peut être estimé à 850. Doit-on en conclure alors qu’en 1899 fonctionnent en France plus de 2200 (1390 + 850) sociétés vélocipédiques ? Assurément non. Ce serait oublier leur pérennité réduite et négliger que le bouillonnement créatif s’accompagne d’un turn-over conséquent. Entre 1891 et 1895 il est à 20% - 51 des 261 sociétés de la liste de 1891 ont disparu en 1895 - et divers indices plaident en faveur d’un accroissement dans la seconde moitié des années 1890. Ainsi en Eure-et-Loir, 6 des 25 groupements, répertoriés en 1895 (14) ou nés au cours des quatre années suivantes (11), ne figurent plus dans l’annuaire départemental en 1899 478 . Dans l’Oise la saignée dépasse les 50%. Le département ne conserve en juillet 1899 que 9 sociétés officialisées, lui qui en comptait 14 en 1895 et qui en voit 7 autres satisfaire aux obligations légales entre cette date et 1899 479 . À Bordeaux, des 7 associations portées sur une liste préfectorale d’août 1892, 6 figurent sur le relevé de 1895 mais 2 seulement subsistent en 1899 480 . Difficile de déterminer un taux de déperdition global. Pourtant, à l’aide d’autres recoupements, on peut avancer qu’en 1899, 30% des sociétés de 1895 ont cessé leurs activités, de même que 15% de celles qui ont vu le jour depuis lors. D’où un total estimé à 1678 groupements cyclistes, total qui indique un net ralentissement de la croissance du contingent associatif en fin de période et donc un décalage par rapport à la progression toujours soutenue du parc vélocipédique.

En dépit de la progression moindre du total des groupements dans l’ultime séquence, la période mérite bien l’appellation d’ “ âge d’or ”. L’effectif des sociétés ne s’est-il pas multiplié par seize en douze ans ? Malheureusement, les mêmes problèmes de sources ne permettent de saisir l’inévitable mutation de la distribution géographique de l’associationnisme cycliste qu’en 1891 et 1895.

Notes
450.

Extraits de la proposition du 19 juillet 1890 dans SAY L. (sous la dir. de) : Dictionnaire des finances, Paris, Berger-Levrault, 1894, p. 1494. Le docteur Clament n’est pas l’inventeur de l’idée puisque dans son numéro du 1er décembre 1885, le Veloceman fait paraître l’article d’un lecteur favorable à un impôt de 20 F. voire

40 F. en contre-partie de la libre circulation.

451.

Paragraphe 5 de la proposition, in le Journal des Sports, 8 juillet 1897.

452.

Arch. dép. Sarthe, 2P 1597. Sont disponibles les réponses de cinq circonscriptions de contrôle.

453.

Cette loi “ portant fixation du budget général des dépenses et recettes de l’exercice 1893 ” inclut les dispositions relatives aux vélocipèdes dans ses articles 10 à 18. Une circulaire du 29 juin intitulée “ Instruction pour l’assiette de la taxe sur les vélocipèdes ” précise les modalités d’application. Aux 10F. de la taxe s’ajoutent 0,85F. de frais divers.

454.

À titre de comparaison, les chevaux, mules et mulets de selle ou d’attelage sont imposés de 5 à 25F. suivant l’importance de la population de la commune, les voitures à deux roues de 5 à 40F. et celles à quatre roues de 10 à 60F.

455.

Cette disposition entraîne la confection en plus du rôle primitif de quatre rôles trimestriels supplémentaires.

456.

Cf. Annexe stat. D6 : La taxe sur les vélocipèdes de 1893 à 1914. Tableau.

457.

MARTIN M. : Grande enquête sportive du journal Le Vélo : 8300 km. à bicyclette, Paris, Brocherioux, 1898, art. Gironde, reprend l’estimation de 40 % avancée par P. Rouvre, collaborateur du Vélo. En comparant les rythmes de progression des années 1897 à 1898 et 1899 à 1900 à celui des années 1898 à 1899, nous arrivons à un taux probable de non-déclaration avant l’instauration de la plaque de l’ordre de 32 %.

458.

Les possesseurs de voitures automobiles acquittent une taxe variant de 25F. (communes de 10 000 habitants et au dessous) à 60F. (Paris) pour un véhicule à deux places et de 50 à 110F. pour un véhicule à plus de deux places. Les vélocipèdes à moteur sont deux fois plus taxés que leurs homologues mus par la force humaine.

459.

Ce poinçon figure en relief une effigie allégorique de la République, placée de profil et ornée d’un casque ailé. D’abord changée chaque année, la plaque devient quadriennale après le vote de la loi du 24 février 1900.

460.

Sont admis à verbaliser, les maires, leurs adjoints, les gardes-champêtres, les employés d’octroi, les commissaires de police et agents assermentés, les officiers de gendarmerie, les ingénieurs et conducteurs de Ponts et chaussées, les agents-voyers, les agents forestiers…

461.

THÉVIN F. et HOURY C. : Annuaire général de la vélocipédie et des industries qui s’y rattachent, Paris, F. Thévenin et Ch. Houry, 1901, p. 801. Ils ajoutent qu’en 1900 “ 100 000 bicyclettes peut-être sont dispensées de l’impôt pour cause de services publics ”.

462.

BAUDRY de SAUNIER L. : L’Histoire générale…, op. cit., pp. 301-309.

463.

THÉVIN F. et HOURY C. : Annuaire général de la vélocipédie et des industries qui s’y rattachent, Paris, F. Thévenin et Ch. Houry, 1897, pp. 843-868.

464.

L’Omnium justifie sa demande par sa volonté de “ donner annuellement des allocations aux sociétés pour faire courir leurs courses et contribuer à leur prospéritéz [sic] ”. Le Journal des Sports argue, lui, de son projet d’ “ une étude approfondie du cyclisme en France ”.

465.

Les réponses destinées à l’Omnium existent en Maine-et-Loire (40M 30), Alpes-Maritimes (4M 312), ou Orne (M 1039). Les fonds des archives départementales du Territoire de Belfort (4M 253), du Cher (26M 45) et des Alpes-Maritimes (4M 312) conservent celles rédigées pour le Journal des Sports.

466.

L’imprimé envoyé dans les départements est daté du 31 mai 1899 et requiert les informations suivantes : intitulé, adresse, objet de l’association et date de l’arrêté d’autorisation. Il enjoint une réponse dans les deux mois mais les préfectures tardent à s’exécuter, ce qui oblige le ministère à une relance au mois de septembre. Il est vrai que pour s’assurer de la continuité des associations et connaître leur adresse, les préfets doivent contacter les sous-préfets, lesquels sollicitent les maires des communes. Certains départements comme la Corrèze (4M 121), la Meurthe-et-Moselle (4M 75), l’Orne (M 1033), les Pyrénées-Orientales (4Mp 632), la Creuse (4M 63) et les Landes (4M 132) gardent l’essentiel des courriers et renseignements échangés.

467.

Par exemple l’annuaire du Tarn-et-Garonne indique encore comme président du Véloce-club montalbannais en 1907 Léon Saint-Faust, alors qu’il a cessé ses fonctions en 1897. Ont par contre été utiles ceux de la Haute-Garonne pour Toulouse, de l’Indre-et-Loire pour Tours, de l’Eure-et-Loir et surtout celui de la Seine-et-Oise qui, régulièrement mis à jour, indique les associations avec leurs dates d’autorisation.

468.

PRÉVOT X. : Les sociétés sportives…, op. cit., graphique 7 (1890-1900).

469.

Arch. dép. Corrèze, 4M 121.

470.

Arch. dép. Meurthe-et-Moselle, 4M 75.

471.

Arch. dép. Seine-et-Marne, M 594 à M 600. Pendant la période se créent 1société de sauveteurs, 7 de colombophilie et 66 de musique.

472.

Arch. dép. Nord, M 170.

473.

Arch. dép. Gard, 4M 293. les chiffres s’entendent pour la période 1892-1899. En 1892 naissent 1 club cycliste, 22 cercles et 14 sociétés musicales ou chorales.

474.

Arch. dép. Corrèze, 4M 121.

475.

Arch. dép. Pyrénées-Orientales, 4Mp 632.

476.

Arch. dép. Landes, 4M 132.

477.

Dans chacun d’eux, l’effectif finalement adopté a été calculé en appliquant au chiffre de l’annuaire le taux d’augmentation généré par les sources d’archives dans les départements limitrophes. Ainsi dans l’Ain, le relevé de l’annuaire (12 sociétés) a été majoré de 41 % et porté à 17 puisqu’en Savoie, Haute-Savoie, Isère, Rhône, Saône-et-Loire et Jura répondent aux 60 groupements de l’annuaire 25 autres, soit 41 %, connus uniquement par leur demande d’autorisation. Les neuf autres augmentations concernent l’Aisne : 15+5 (32 %), l’Ardèche : 9+3 (41 %), les Ardennes : 8+2 (25 %), les Côtes-du-Nord : 8+3 (40 %), la Haute-Garonne hors Toulouse : 13+1 (10 %), le Loir-et-Cher : 3+1 (40 %), la Manche : 11+4 (41 %), le Pas-de-Calais : 45+25 (55 %) et la Seine : 219+74 (34 %) dont 169+57 pour la ville de Paris.

478.

Annuaire administratif, statistique et commercial du département d’Eure-et-Loir, Éd. Ronce, Chartres, 1895 à 1899.

479.

Arch. dép. Oise, Mp. 1943.

480.

Arch. dép. Gironde, 4M 391.