Chapitre deux : Des sociétés plus attractives et mieux intégrées à la cité.

L’entrée en scène de la bicyclette, en même temps qu’elle attire de nouveaux utilisateurs et stimule le volet sportif et associatif de la pratique, améliore la réputation des cyclistes parmi l’ensemble de la population. Les attaques vélophobes s’estompent quand la “ Reine bicyclette ” 684 devient un véhicule familier des artères des villes et des routes de campagne. Cette mutation mentale, liée pour beaucoup aux vertus utilitaires de l’engin - Pierre Giffard ne l’élève-t-il pas dans ses écrits au rang de “ bienfait social ” - retentit nécessairement sur la perception qu’ont les contemporains des sociétés vélocipédiques. Il faut donc nous demander maintenant si celles-ci utilisent le climat ambiant favorable pour s’ancrer fortement au sein de la sphère locale en se remodelant et en présentant un visage plus attractif ou si elles se contentent de récolter passivement les fruits de cette évolution. La réponse figure dans l’analyse des initiatives prises aux plans interne et externe. Les sociétés cherchent-elles à corriger leurs faiblesses, à élargir le champ de leurs pratiques et à densifier leur convivialité ? Et quelle attitude adoptent-elles en direction de la population et des autorités ?

Notes
684.

L’expression est inventée par Pierre Giffard qui en fait le titre d’un de ses ouvrages. GIFFARD P. : La Reine bicyclette, Paris, Firmin-Didot, 1891.