1. L’entre-soi privilégié.

Les buts que se fixent les sociétés au moment de leur création laissent transparaître une plus grande attention portée à la cohésion du groupe. Un tiers d’entre elles y font explicitement référence - elles n’étaient que 11% avant 1888 685 - au travers de mentions telles que : ‘“ établir des relations amicales entre les membres ”, “ entretenir entre les adhérents des rapports de bonne camaraderie ”’ ou encore “ de solidarité ”, “ de confraternité ”.

Les appellations désignant les groupements vont dans le même sens. Le vocable “ union ” connaît une forte progression - de 3,9% avant 1888 à 18,5% entre 1896 et 1899 - alors que “ club ” décline de 55,1% à 30,3% 686 . Même si une volonté de francisation, d’émancipation de la tutelle anglaise peut expliquer en partie ces évolutions, il est toutefois révélateur que le choix se porte sur “ union ” et non sur “ société ” ou “ association ” dont les pourcentages restent stables. Parfois, l’aspect relationnel est encore plus affirmé avec l’emploi des substantifs “ l’amicale ”, “ les amis ”, “ la fraternelle ”. Quoiqu’ils soient encore peu utilisés - ils ne représentent que 2,4% des désignations du fait associatif - leur part est multipliée par trois par rapport à la période précédente et pour être complet, il faut y ajouter un nombre à peu près équivalent d’adjectifs de même nature quelquefois couplés à la dénomination principale comme dans “ la Société amicale des cyclistes troyens ” (1897), “ le Cycle amical maubeugeois ” (1898), “ l’Amical cycle voironnais ” (1898), “ les Joyeux cyclistes sparnaciens ” (Épernay, 1898)…

Les pratiques sportives et les autres activités confirment le désir des sociétés de développer les liens de confraternité entre leurs membres.

Notes
685.

Cf. Annexe stat. D 2 : Les buts des sociétés vélocipédiques (1868-1914) – Tableau.

686.

Cf. Annexe stat. D 5 : Les noms des sociétés vélocipédiques (1868-1914) – Tableau – et tableau 34 (infra, p. 201).