Chapitre trois : L’effervescence fédérale.

L’Union vélocipédique de France, après avoir triomphé de l’éphémère concurrence de l’A.V.F., représente seule le cyclisme associatif, au niveau national, en 1887. De plus les deux organismes régionaux qui œuvrent dans le Sud-Ouest et le Haut-Rhône en sont des émanations, des relais et en aucun cas des rivales. Toutefois, cette façade de prospérité voile des faiblesses que l’envol du nombre de sociétés conjugué à la diversification des pratiques qu’il permet vont mettre en lumière. L’hégémonie uvéfiste est remise en cause. Le champ fédéral se morcelle entre plusieurs groupements porteurs chacun d’une identité forte en termes soit de territoire, soit de pratique. L’historique de cette vive concurrence pour le gouvernement d’une vélocipédie devenue un enjeu d’importance nécessite, du fait de la complexité des luttes engagées, une approche chronologique articulée autour des deux poussées de fièvre fédérale de 1890-1891 et 1895-1896, la seconde étant la plus dangereuse pour l’U.V.F.. Au-delà du récit de cette structuration se profilent deux interrogations majeures. D’une part, les relations entre fédérations et associations, jusque là favorables à ces dernières, sont-elles transformées ? D’autre part, les diverses pratiques - tourisme, compétition amateur, compétition professionnelle - s’autonomisent-elles durablement au plan fédéral, autrement dit, l’U.V.F . cède-t-elle une partie de ses prérogatives face à ces assauts séparatistes ?