1-1. Le morcellement fédéral dans ses aspects quantitatif et géographique.

Coup sur coup, en moins d’un an, trois organismes 1005 se posèrent en rivaux de l’U.V.F. et firent voler en éclat le monolithisme fédéral.

Le premier naquit le 26 janvier 1890, alors que ‘“ quatre jeunes gens : les frères Édouard et Charles Bruel, Steiner, président du Club des cyclistes de Paris, et Louis Masi étaient réunis, 23 boulevard Poissonnière, dans les magasins d’Édouard Bruel, représentant à Paris de la marque de vélocipèdes “ Hillmann, Herbert et Cooper ”. Édouard Bruel, qui revenait d’Angleterre, entretint ses amis de l’organisation et du fonctionnement du Cyclists’ Touring club anglais. Frappés des avantages que pouvait présenter pour les cyclistes une association de ce genre, les Quatre eurent la pensée de fonder en France un groupement similaire et firent part de leur idée à quelques amis qui l’adoptèrent d’enthousiasme ’ 1006 . Même si cette version peut être nuancée 1007 , la création du Touring-club de France tient d’une part à l’exemplarité du C.T.C. anglais et d’autre part à l’action de vélocipédistes parisiens, parmi lesquels beaucoup de membres du Club des cyclistes de Paris - ce sont donc d’anciens uvéfistes - déçus de la frilosité de l’Union en matière de tourisme 1008 .

Deux mois plus tard, ‘“ un certain nombre d’habitants de Saint-Omer, Arras, Béthune, Lille, etc. ”, ’réunis à Saint-Omer le 9 mars, forment “ entre toutes les sociétés vélocipédiques des départements du Nord, du Pas-de-Calais, de l’Aisne, de la Somme et de l’Oise, une association qui portera le nom de Fédération vélocipédique du Nord ” 1009 .

Les détails de la création du troisième organisme nous sont mieux connus. Elle débute en juillet, au cœur du quartier latin, avec la constitution de l’Association vélocipédique d’Amateurs 1010 qui se conforme à la rigide éthique de l’amateurisme de l’U.S.F.S.A. 1011 , calquée sur le modèle élaboré en Angleterre lors de l’appropriation du sport par la classe dominante. Cette fondation, ainsi que l’institution par l’U.V.F. d’une catégorie d’amateurs internationaux 1012 , conduit les dirigeants de l’U.S.F.S.A. à s’interroger quant à l’opportunité d’accueillir la vélocipédie et ainsi de contribuer à sa structuration fédérale. Une première réunion du comité se tient le 17 novembre au domicile de Georges de Saint-Clair, le président-fondateur 1013 . Georges Bourdon, lorsqu’il relate cette séance initiale, évoque l’opposition de deux thèses. S’il ajoute que Pierre de Coubertin, “ prudent et subtil ”, présente aux membres réunis les deux opinions “ sans prendre parti ”, il omet de nous révéler les arguments des uns et des autres 1014 . On peut les deviner. Louis-Philippe Reichel, trésorier de l’Union et cycliste convaincu, s’appuie sûrement sur l’exemple de vitalité que donne l’A.V.A., qu’il préside depuis sa création et qui organise compétitions sur piste et excursions dans un parfait esprit amateur. Il peut aussi faire valoir que l’Union, qui s’est fixé un vaste champ sportif, ne peut dédaigner une discipline source d’un fort engouement. Les détracteurs, eux, s’inquiètent probablement de la tradition de professionnalisme de ce sport qui véhicule des principes contraires à ceux défendus par l’U.S.F.S.A.. Le problème se pose en effet en ces termes : est-il possible de faire prospérer une activité véritablement amateur dans un milieu déjà soumis au pouvoir de l’argent ? Et, plus grave, l’Union, encore fragile car à ses débuts, ne risque-t-elle pas en s’ouvrant au cyclisme d’être contaminée par ses pratiques ? La question n’est pas tranchée immédiatement, mais l’intégration du sport cycliste est toutefois adoptée par le comité le 17 janvier 1891 1015 .

Ainsi, au début de 1891, le mouvement fédéral s’est diversifié. Les cyclistes peuvent choisir entre trois groupements nationaux (U.V.F., T.C.F. et U.S.F.S.A.) quand ceux du Nord et du Haut-Rhône - la Fédération du Sud-Ouest perd de son importance en 1889-1890 - peuvent rejoindre une structure régionale. Cet éclatement ne prive pourtant pas chacune des cinq entités de connaître une phase de progression au cours de la première moitié des années 1890 (cf. graphiques 24).

Des deux fédérations régionales, celle du Nord connaît l’essor le plus important ; forte de 42 associations en 1895, elle contrôle alors 30% de l’effectif associatif cycliste de sa zone de recrutement, pendant que la F.H.R. avec ses 17 sociétés - 13 françaises et 4 étrangères 1016 - n’atteint que 10%. Pourtant, dans les deux cas, la diffusion est parcellaire. La Fédération du Haut-Rhône ne recrute en 1895 que dans cinq de ses six départements 1017 avec une prédominance marquée du Rhône et des deux Savoie. Quant à celle du nord, les sociétés éloignées de Saint-Omer, ville-siège de la fédération, s’affilient peu. L’Oise et l’Aisne, les deux départements les plus excentrés, n’apparaissent pratiquement pas dans les listes 1018 . Par contre, le Pas-de-Calais et le Nord - à l’exclusion d’ailleurs de l’Avesnois, plus distant - groupent en 1894 près de 90% des sociétés (32 sur 36), le reste provenant de la Somme. Le succès ne vaut donc que pour une partie du territoire fédéral.

Graphiques 24. : Évolution des effectifs fédéraux (1888-1895).
a)Fédération vélocipédique du nord (1891-1895).

Sources : Le Véloce-Sport, 18 juin 1891, La France cycliste, février 1892, Arch. dép. Pas-de-Calais, M2305/1, La Pédale amusante, 29 février 1894 et 11 mai 1895.
b) Fédération du Haut-Rhône (1889-1895).

Nota : 1890 et 1891 : n. c.
Sources : Arch. dép. Haute-Savoie, 66J 7, 66J 9, 66J 10.
c) U.S.F.S.A. (1891-1895).

Nota : 1893 et 1894 : n. c.
Sources : Annuaires de l’U.S.F.S.A., 1891-1892, 1892-1893, 1895-1896.
d) U.V.F.
1- Sociétés.

Sources: Annuaires de l'U.V.F., 1888 à 1895.
2- Membres individuels.

Sources : Comptes rendus des assemblées générales, 1888 à 1894 et 1896 ; Le Véloce-Sport (1888 à 1893) ; Le Vélo (1894) ; Bulletin officiel de l’U.V.F. (1896).
e) T.C.F. (1890-1895).

Sources: Revue du Touring-club de France. (janvier 1891-janvier 1896).

À considérer les organismes nationaux, le flux d’adhésions à l’U.S.F.S.A. débute lentement. L’A.V.A., le groupe pionnier, patiente un an et demi avant d’être rejoint par d’autres sociétés spécifiquement cyclistes : le Swift club en février 1892 1019 et l’éphémère Cercle régional des cyclistes de Coulommiers en avril suivant 1020 . Toutefois, l’appoint des sections vélocipédiques - 8 en 1892, 29 en 1895 - intégrées à des clubs multisports portent le nombre des groupes cyclistes à 11 en 1892 puis 40 en 1895 1021 . Grâce à ce quadruplement, la part des sociétés adeptes du deux roues passe de 15 à près de 50% de l’effectif global de l’Union 1022 . De plus, en multipliant par quatre son secteur vélocipédique, la fédération amateur fait mieux que l’U.V.F. qui triple à peine le nombre de ses sociétés entre 1892 et 1895. Mais cette dernière peut se consoler en considérant l’évolution des adhésions de membres individuels : triplement de 1888 à 1891 et à nouveau de 1891 à 1892, à la suite, en partie, de l’abaissement de la cotisation de 10F. à 6F 1023 . Cette diminution décidée au congrès de 1891 vise à faire pièce au T.C.F. qui, avant de fixer définitivement son tarif à 5F. en décembre 1892 , ne demande à ses sociétaires qu’une contribution de 3F. 75 assortie d’un droit d’entrée de 1F. 25. La progression des membres individuels se ralentit par la suite tout en restant encore forte avec des taux de 250% (1892 à 1893), 160% (1893 à 1894) et 155% (1894 à 1895). Le total de 11 000 indépendants atteint en 1895 est pourtant plus de deux fois moins élevé que celui des membres du T.C.F.. L’essor du Touring-club de France qui groupe uniquement des individualités et n’accueille aucune association se fait en deux temps. D’abord lent, il se dessine avec force au cours de 1894, du fait d’une active propagande menée dans la presse 1024 . D’avril à août, période la plus propice aux affiliations 1025 , s’inscrivent près de 3000 personnes alors que l’association n’en compte qu’un peu plus de 2000 1026 . 1895 confirme les promesses de 1894 : plus de 17 000 nouveaux membres 1027 qui portent l’effectif à 25 000. Le président A. Ballif peut à juste titre évoquer “ un succès sans précédent ” 1028 , en tout cas le plus probant des groupements cyclistes nationaux.

En dehors de la progression de leurs effectifs, un autre point commun rapproche les fédérations : leur diffusion déséquilibrée au sein de l’Hexagone.

Considérons l’U.S.F.S.A.. En 1892 et 1895 la capitale et sa zone d’influence proche, dans un rayon de 30km., concentrent les deux-tiers des groupements 1029 . Et en province, le “ bataillon sacré ” 1030 n’investit que six départements en 1892 et onze en 1895, surtout localisés au centre-nord 1031 (de l’Eure-et-Loir au Nord) et dans la région bordelaise (Gironde et Charente) (cf. carte 14).

Bien que de façon plus atténuée, l’U.V.F. souffre du même mal. Trente-neuf départements sont encore réfractaires à l’appel uvéfiste en 1895. En quatre ans, elle n’a gagné que sept départements (cf. cartes 15 et 16). L’accroissement touche en priorité Paris, la Seine et la Seine-et-Oise, qui, de 8% (5 sur 61) des sociétés affiliées en 1891, passent à plus du tiers en 1895 (69 sur 188). L’U.V.F. amplifie donc le phénomène de polarisation centrée sur la région parisienne constatée pour l’ensemble des sociétés. Sinon, la zone Gironde-deux Charente, le couple Bouches-du-Rhône-Var, la Normandie, le triangle Ardennes-Marne-Meurthe-et-Moselle, l’Oise, le Loiret et la Nièvre constituent les principaux bastions uvéfistes en 1895, alors que tout l’Ouest, le Centre, une partie du Nord-Est et du Sud-Ouest, le Nord en sont les zones déshéritées. Ces écarts tiennent bien sûr aux fluctuations de la densité associative globale (cf. carte 5) mais aussi au dynamisme plus ou moins important du personnel consulaire et à la concurrence des fédérations régionales comme dans le Nord 1032 ou en Bretagne où s’est constituée une Union vélocipédique bretonne 1033 .

Carte 14. : Le territoire cycliste de L’U.S.F.S.A (1895-1898)
Carte 14. : Le territoire cycliste de L’U.S.F.S.A (1895-1898)

CARTE15

Carte 16 : L’implantation de l’U.V.F en 1895
Carte 16 : L’implantation de l’U.V.F en 1895
Carte17. : Candidatures au T.C.F et population en France (1895)
Carte17. : Candidatures au T.C.F et population en France (1895)

À regarder la carte de répartition des membres du T.C.F. (carte 17) et à consulter la liste des membres individuels de l’U.V.F. 1034 , on peut d’abord penser que le déséquilibre géographique y est moindre puisque l’ensemble de l’Hexagone est couvert. En fait, il n’en est rien, la région parisienne est fortement favorisée avec des taux rappelant ceux de l’U.S.F.S.A.. La Seine et la Seine-et-Oise renferment 46% des indépendants de l’U.V.F. et même 70% des técéfistes ! Le tourisme s’impose comme une spécificité de la capitale et de ses abords. En province, dans laquelle l’homogénéité n’est pas de mise 1035 , le recrutement est essentiellement urbain. Les villes de Lyon, Marseille, Bordeaux confisquent les trois-quarts des membres individuels de leurs départements alors qu’elles ne groupent que la moitié de leur population. En Haute-Garonne 26 des 29 individuels résident à Toulouse. La même suprématie urbaine vaut pour le T.C.F. dont la propagande s’avère par ailleurs nettement plus efficace dans la moitié nord de l’Hexagone : 16 des 21 départements aux taux les plus élevés de candidats y sont localisés (cf. carte 17). Des deux zones bien pourvues en sociétés du sud de la France (cf. carte 5), la côte méditerranéenne apparaît plus tournée vers le tourisme que l’axe Charente-Tarn-et-Garonne.

L’analyse numérique de l’évolution fédérale suggère donc une progression. Pourtant, en 1895, avec trois cents associations affiliées, soit à peine le quart de l’effectif global, la situation s’est peu modifiée par rapport à 1887. Les sociétés hésitent toujours à se fixer une destinée commune. L’élément nouveau réside dans l’étonnant succès des structures touristiques - membres individuels de l’U.V.F. et surtout T.C.F. - ouvertes aux individualités. Les touristes s’intègrent par ce biais, et en masse, au mouvement fédéral tout en préservant leur liberté d’initiative. Enfin, la prééminence, parfois écrasante, de la région parisienne, attire l’attention. Restent à rechercher les fondements identitaires qui ont permis aux diverses fédérations de s’implanter.

Notes
1005.

D’autres entités ont essayé de s’organiser. Par exemple le Cercle vélocipédique français qui envisage un système dans lequel “ chaque département formera un groupe numéroté de 1 à 86 ayant à sa tête un président départemental ”. Le Petit Journal, 21 mars 1890.

1006.

La revue du Touring-club de France, juin 1950, numéro spécial pour les soixante ans de la société.

1007.

La revue du Touring-club de France de septembre-octobre 1950 retient comme véritables fondateurs les signataires de la demande d’autorisation auprès du ministère de l’Intérieur, soit MM. Viollette, R. Bentz, J. Berthelot, H. Copaux, H. de Coppet, P. Gauthier et H. Ledieu, avec le commentaire suivant, qui ne contredit d’ailleurs pas la version du numéro de juin, : “ La naissance du T.C.F. a été précédée de rencontres, de conversations multiples… Il y aurait peut-être trente noms à citer si l’on voulait nommer tous les précurseurs qui, réunis en petits groupes amicaux, ont, à l’aube de 1890, discuté entre eux la possibilité de constituer en France une association de touristes cyclistes ”.

1008.

Si en 1888 est créé à l’initiative de M. Martin un diplôme officiel réservé aux cyclistes ayant accompli un périple d’au moins 500 km. en un maximum de 5 jours – le plus remarquable des voyages diplômés reçoit une médaille d’or –, par contre les congressistes repoussent la même année et encore en 1889 le vote de crédits pour la pose de poteaux indicateurs à proximité des descentes dangereuses ainsi qu’aux bifurcations de routes non signalées.

1009.

Arch. dép. Pas-de-Calais, A 1010/39, Statuts de la Fédération vélocipédique du Nord, 9 mars 1890.

1010.

Les Sports athlétiques du 5 juillet 1890 annoncent “ la formation d’un cercle vélocipédique exclusivement composé d’amateurs, ouvert à tous les membres des associations scolaires reconnues par l’Union ”, une première réunion de courses pour le 27 juillet et donnent la liste des membres fondateurs parmi lesquels F. Reichel et A. de Pallissaux.

1011.

L’U.S.F.S.A., fondée en 1889, est l’héritière de l’Union des sociétés françaises de course à pied créée en 1887. Sur l’origine des deux “ Unions ”, cf. ARNAUD P. : “ L’Union des sociétés françaises de sports athlétiques ou la construction de l’espace sportif dans la France métropolitaine (1887-1897) ”, in Le sport et ses espaces, éditions du C.T.H.S., 1998.

1012.

Alors que depuis 1881, l’U.V.F. n’avait adopté l’amateurisme à l’anglo-saxonne que pendant quelques mois (février à septembre 1881), préférant soit son rejet total, soit une conception laxiste, le congrès d’août 1890 – c’est-à-dire un mois après la création de l’A.V.A. – se rallie à une proposition instituant, à côté des amateurs nationaux – ils peuvent affronter les professionnels et toucher les prix sous forme d’espèces ou d’objets d’art – la catégorie des amateurs internationaux. Comme leur dénomination l’indique, ces derniers, soumis aux stricts règlements anglais, pourront se mesurer aux amateurs étrangers et plus particulièrement aux très réputés coureurs d’outre-Manche.

1013.

Hormis la question qu’elle traite, cette réunion est importante dans l’histoire de l’Union. Elle est la dernière séance de comité à laquelle assiste G. de Saint-Clair avant son retrait inattendu.

1014.

BOURDON G. : in Encyclopédie des sports, Librairie de France, 1924, 2 tomes, t. 1, p.138.

1015.

Nous reprenons, là, la thèse de G. Bourdon qui avance que le report est un compromis trouvé par Michel Gondinet, avocat, membre du Racing club de France, dans le but d’éviter aux adversaires de l’introduction de la vélocipédie “ le petit déplaisir d’une capitulation ”. BOURDON G. : Encyclopédie…, op. cit., t. 1, p. 138. Le compte rendu paru dans Les Sports athlétiques du 22 novembre 1890 peut faire penser, par contre, que l’accord est intervenu dès le 17 novembre.

1016.

Ce sont trois sociétés genevoises et le Véloce-club de Turin.

1017.

Aux six départements de départ, le congrès de 1893 décide d’ajouter la Haute-Loire, l’Ardèche, la Drôme et la Saône-et-Loire. Arch. dép. Haute-Savoie, 44M 46, Modification des statuts, janvier 1893. Les treize sociétés françaises se répartissent entre le Rhône ( 4 sociétés), la Savoie et la Haute-Savoie (3 sociétés chacune), l’Isère (2 sociétés) et la Saône-et-Loire (1 société). L’Ain et la Loire ont été éphémèrement représentés par le Cycle Bugist de Belley (1891-1892) et le Vélo-club forézien (1893-1894).

1018.

Aucune société de l’Oise n’a été relevée, une seule de l’Aisne : la Société vélocipédique St-Quentinoise en 1891.

1019.

Créé le 4 mai 1888 par un groupe d’élèves de l’école Monge, le Swift club se transforme en club civil en 1890 et adhère à l’U.S.F.S.A.. Après une phase de sommeil, il se réaffilie le 14 février 1892 en s’orientant vers le cyclisme. P. de Coubertin en est le président d’honneur.

1020.

Cette affiliation fait suite à une excursion qu’y ont réalisée les membres de l’A.V.A. et dont le compte rendu paraît dans Les Sports athlétiques le 5 mars 1892.

1021.

Ces chiffres n’envisagent que les clubs civils, à l’exclusion des associations scolaires (cf. supra p. 181-1823 pour la justification de ce choix).

1022.

L’U.S.F.S.A. compte 73 clubs civils en 1892 et 83 en 1895.

1023.

Le tarif de 10 F. était en vigueur depuis le congrès de 1888 et s’appliquait aux membres individuels “ simples ”, les membres individuels “ coureurs ” versant 20 F. À partir de 1891 est adoptée l’unicité du tarif. En contrepartie de leur adhésion les membres individuels reçoivent un insigne, un porte-carte, le bulletin officiel, l’annuaire et peuvent participer à toutes les manifestations organisées par les consuls.

1024.

Les articles publiés à la demande de délégués du T.C.F. insistent sur le coût modique de l’adhésion comparé aux avantages procurés (revue, annuaire) et sur le but d’intérêt général de l’association. L’affiliation de telle ou telle personnalité est également souvent mentionnée.

1025.

Cf. Annexe stat. D 19 : Les candidatures mensuelles au T.C.F. (cumul 1891-1913) – Graphique. Le rythme mensuel des adhésions fait ressortir l’incidence très forte de la saison de pratique au cours de laquelle les inscriptions sont les plus importantes. Le creux du mois de septembre s’explique par les modalités de paiement. À partir d’octobre l’adhésion vaut pour toute l’année suivante. Un certain nombre de candidats attendent donc octobre pour s’inscrire.

1026.

La publication de la liste mensuelle des candidats dans la revue est statutairement obligatoire. L’admission intervient dans un délai de huit jours pour la France, quinze jours pour l’Europe, un mois pour les colonies et trois mois pour les pays d’outre-mer, si aucune réclamation n’est faite sur le compte du récipiendaire (article 8 des statuts de janvier 1890). Revue du Touring-club de France, janvier 1891.

1027.

Cf. Annexe stat. D 20 : Évolution des candidatures annuelles au T.C.F. (1891-1913) – Graphique.

1028.

Revue du Touring-club de France, décembre 1895.

1029.
Tableau 39. : La primauté parisienne au sein de l’U.S.F.S.A..

18921895Nbre de sociétés%Nbre de sociétés%Paris654,51742,5Région parisienne19,1820Province436,41537,5France1110040100Sources : Annuaire de l’U.S.F.S.A., 1892-1893 et 1895-1896.

1030.

L’expression est utilisée en 1897 par L. E. Rimbaud, secrétaire de la commission de vélocipédie dans son rapport annuel à l’assemblée générale de l’Union. Les Sports athlétiques, 17 avril 1897.

1031.

Les données qui ont permis d’élaborer les cartes 14 à 17 sont regroupées dans l’annexe stat B 19 : Répartition des membres des fédérations par département (1891-1895). Est également portée dans cette annexe la répartition des membres individuels de l’U.V.F. en 1895 qui, elle, n’a pas été cartographiée. Elle s’appuie sur l’annuaire de l’U.V.F. de 1895 dont le recensement ne fait apparaître que 6460 membres individuels sur les 11 000 que comptera l’Union en fin d’année.

1032.

La concurrence ne se lit pas seulement au travers du peu de sociétés affiliées à l’U.V.F. dans le nord, elle apparaît aussi au niveau des membres individuels. Le Nord n’en compte que 43, le Pas-de-Calais 25, soit pour ces deux départements six fois moins que la moyenne nationale (2,6 membres individuels pour 100 000 h. au lieu de 17).

1033.

L’U.V.B. naît à Châteaulin le 8 avril 1894 de la réunion des délégués de cinq sociétés. Elle vise à grouper les associations des Côtes-du-Nord, du Finistère, de l’Ille-et-Vilaine, de la Loire-Inférieure et du Morbihan. Arch. dép. Finistère, 4M 412, Statuts, avril 1894. L’idée serait née l’année précédente au même endroit lors du meeting de 150 vélocipédistes bretons. CADIOU G. : Les grands du cyclisme breton, Spezed, Keltia Graphic, 1990, pp. 17-18.

1034.

Cf. Annexe stat. B 19 : Répartition des membres individuels de l’U.V.F. et des membres du T.C.F. en 1895 – Tableau.

1035.

Les douze départements – hormis la seine et la Seine-et-Oise – qui ont un taux supérieur à la moyenne nationale de 17 membres individuels de l’U.V.F. pour 100 000 h. groupent autant de membres individuels que les 75 autres départements français. Ce sont les Bouches-du-Rhône, la Charente, la Drôme, la Gironde, l’Ille-et-Vilaine, l’Indre-et-Loire, le Loir-et-Cher, la Loire-Inférieure, la Meurthe-et-Moselle, l’Oise, le Rhône et la Seine-et-Marne.