La Fédération du Haut-Rhône et celle du Nord choisissent des modes d’identification bien distincts. La première, se glorifiant avant tout de son caractère international 1036 , ne remet pas en cause son fonctionnement. Elle conserve sa direction tournante et se confine dans l’organisation de congrès et de championnats 1037 , occasions de banquets et de visites touristiques 1038 . Ces fêtes annuelles suffisent aux clubs fédérés puisqu’en 1892 ils repoussent la proposition du Vélo-club dauphinois de se substituer à l’U.V.F. et au T.C.F. pour ‘“ prendre en mains la défense de tous les intérêts vélocipédiques régionaux ”’ 1039 . L’Union vélocipédique savoisienne créée en 1891 suit sa devancière dans sa démarche toute de convivialité 1040 .
Par contre la Fédération du Nord s’affirme comme une rivale de l’U.V.F.. Pour ce faire ses statuts installent un bureau stable avec président, vice-président, secrétaire, trésorier et assesseurs, et fixent l’objectif ambitieux de couvrir tout le champ de la pratique cycliste. Dans les faits, l’élection à la tête du nouveau groupement d’un grand bourgeois influent de Saint-Omer, M. Van Zeller d’Oosthove 1041 , lui confère un prestige immédiat. Par la suite, la F.V.D.N., en dehors de la tenue de ses deux congrès annuels, organise un nombre croissant de championnats 1042 , édicte un règlement de courses très précis en 1892 1043 , se dote d’une commission sportive chargée de gérer le classement des coureurs, étoffe son instance dirigeante - elle ne compte pas moins de sept vice-présidents en 1895 - et lance la réalisation d’une carte vélocipédique du territoire fédéral. Elle renforce encore sa légitimité en obtenant du ministère de la guerre, à l’instar de l’U.V.F., de délivrer un livret spécial à tout vélocipédiste qui ‘a “ pu fournir une course de fond de 100km. sur route en six heures ”’ 1044 , ou encore en effectuant auprès des cinq préfets de sa région des démarches en faveur d’une réglementation unique concernant la circulation des vélocipèdes. Bien plus la Fédération du Nord fait signer sa propre pétition contre l’impôt sur les vélocipèdes en parallèle à celle lancée conjointement par le T.C.F., l’U.V.F. et l’U.S.F.S.A..
Lors des différents congrès, les orateurs insistent sur l’internationalisme de la fédération, “ la triple alliance vélocipédique suisse, italienne et française ” selon l’expression du président du Vélo-club d’Annecy. Indicateur de l’Isère, 30 avril 1892. Les liens avec le Véloce-club de Turin résistent aux manifestations antifrançaises qui éclatent en Italie en 1893 et à celles antiitaliennes que connaît la France et plus particulièrement Lyon après l’assassinat de Sadi Carnot en 1894.
Il faut cependant noter qu’aux deux épreuves de 1885 (fond bi et tri) viennent s’ajouter en 1891 deux championnats de vitesse.
À Aix-les-Bains, en 1893, les congressistes en plus des banquets et autre vins d’honneur sont gratifiés d’une promenade sur le lac du Bourget avec visite de l’abbaye de Hautecombe et le lendemain de “ l’ascension du Grand Revard par chemin à crémaillère ”. Arch. dép. Haute-Savoie, 66J 9.
Arch. dép. haute-Savoie, 66J 9.
Le 16 septembre 1891, les trois clubs fondateurs de Chambéry, Aix-les-Bains et Annecy envisagent une fédération au sein des deux départements savoyards, dans le but d’organiser annuellement un championnat de fond de 50 km., un banquet des sociétés et un congrès. Arch. dép. Haute-Savoie, 66J 8.
M. Van Zeller d’Oosthove vit l’été dans sa propriété de Racquinhem, localité dont il est maire, et l’hiver dans son hôtel de Saint-Omer. Il pratique en plus du cyclisme, l’équitation, le patinage et la chasse en forêt. Commissaire de la Société des courses de Saint-Omer, il préside en plus du Véloce-club audomarois, la société d’agriculture et la société des fêtes publiques et de bienfaisance de la ville. Les Saisons, 30 mars et 6 avril 1890. En 1895, son fils est chef de route de la société sélect parisienne Le Cyclamen. La Pédale amusante, 13 juillet 1895.
Les deux championnats de 1890 sont devenus cinq en 1895 : vitesse seniors, juniors et vétérans, 100 km. sur route et 100 km. sur piste. Chacun de ces championnats se tient dans une ville différente.
Il comprend 83 articles. Arch. dép. Pas-de-Calais, A1010/39, février 1892.
Arch. dép. Pas-de-Calais, A1010/39, février 1892.