Chapitre 2 : L’U.V.F. domine le champ compétitif.

Lorsque le 14 avril 1900, au soir de l’échec du congrès de l’I.C.A. tenu à Paris, l’Union cycliste internationale est constituée, sous l’impulsion des Français soutenus par les représentants de la Belgique, des États Unis, de la Suisse et de l’Italie 1294 , le destin du paysage fédéral compétitif français est scellé. L’U.V.F., débarrassée de l’amateurisme à l’anglaise prôné par la moribonde I.C.A. et l’U.S.F.S.A., y visera le monopole. Ce qu’elle s’attache à réaliser au cours des années 1900 et 1901, promues époque-charnière de l’histoire du cyclisme fédéral français. Sans négliger la narration de cette prise en main uvéfiste, il conviendra surtout d’en fixer les incidences. Toute lutte d’influence fédérale disparaît-elle ? Quelle utilisation fait l’U.V.F. de sa suprématie, que ce soit en termes de relations avec les sociétés et les autres organisateurs de courses, de rapports avec les autorités à une époque où, les périls extérieurs se précisant, le cyclisme militaire peut être relancé, ou encore en matière d’éthique compétitive ?

Notes
1294.

Quatre des six signataires du procès-verbal de création sont français : Alfred Riguelle (U.V.F.), le comte de Villers (U.S.F.S.A.), Victor Breyer (représentant la National Cycling Association des États Unis), Paul Rousseau qui a reçu les pouvoirs du délégué suisse. Émile de Beukelaer (Belgique) accepte la présidence. Cf. Annexe doc. C 5 : Acte de constitution de l’Union cycliste internationale. En 1910, l’U.C.I. regroupe quinze fédérations. Aux cinq d’origine – l’U.S.F.S.A. n’est plus membre – se sont ajoutées celles d’Allemagne, des Pays-Bas, d’Espagne, du Portugal, d’Australie, de Grèce, d’Autriche-Hongrie, de Grande-Bretagne, d’Irlande et de Suède. En 1913, le total est porté à vingt-et-un avec le retrait de l’Irlande et l’arrivée du Canada, du Danemark, de l’Argentine, du Luxembourg, de la colonie du Cap, de la Norvège et de la Russie.