1.4.3 Causation et antériorité

Mackie (1980, p 33) distingue dans sa théorie des énoncés causaux singuliers et généraux. Pour ce philosophe: “ Les énoncés de type ‘chauffer un gaz le dilate’ et ‘marteler du cuivre le fragilise’ ... peuvent être interprétés en tant qu’assertions selon lesquelles la cause mentionnée ou indiquée est une condition inus de l’effet. Mais même dans ce cas, il serait beaucoup plus approprié de considérer les énoncés généraux comme des variants quantifiés des énoncés singuliers leur correspondant. Par exemple, dire que chauffer un gaz cause sa dilatation toujours, souvent ou parfois, c’est donner au mot ‘cause’ le sens de ‘a causé’ qui comporterait un énoncé causal singulier. Cependant, le point essentiel est que les énoncés causaux singuliers sont antérieurs aux généraux, tandis qu’une théorie de la régularité du sens des énoncés causaux renverserait cette priorité ”.

Supposons que A et B ne soient pas reliés en tant que cause et effet, mais tous deux ont C comme condition inus. Ainsi, CX ou Y est nécessaire et suffisant dans F pour A, et CZ ou W est nécessaire et suffisant dans F pour B. Alors, A et pas YZ est nécessaire et suffisant dans F pour B, et par conséquent, A est au moins une condition inus pour B, Mackie (1980, voir chapitre 7).

Ainsi une distinction est faite entre le fait de ‘causer’ et d’être une cause pour un effet. La relation est ‘indépendante’ des deux événements cause et conséquence (effet). Elle intervient dans des circonstances et peut être différente selon la situation ou le terrain causal qui l’engendre.