2.1.3 Intervention des connaissances du lecteur

Deux grands types de connaissances sont envisagés dans la compréhension de textes : les connaissances linguistiques (van Dijk, 1972) et les connaissances du domaine représenté par le texte. Ces deux types de connaissances ont une caractéristique commune : leur structure schématique. L'intervention des connaissances linguistiques fournit un cadre conceptuel permettant de dépasser la syntaxe de la phrase, en définissant des unités supraphrastiques (récits, épisodes, catégories narratives) et leurs règles de combinaison. En ce qui concerne les connaissances spécifiques sur un domaine, il existe une influence des connaissances possédées par le lecteur sur le traitement du texte, particulièrement celles que l'on peut décrire en termes de schémas causaux. (1) Le concept de causalité et les théories naïves que possède l'individu non expert sur le monde physique et social. (2) Les scripts qui sont des représentations stéréotypées de séquences d'actions ou d'événements familiers. (3) Les plans qui organisent, par des relations intentionnelles, des séquences d'actions en une structure hiérarchique de buts. En 1981, Miller et Kintsch ont montré que les parties d'un texte qui sont prévisibles sont lues plus rapidement que celles qui ne le sont pas. Ceci est réalisé grâce à des connaissances causales qui sont, d'une part des scripts, d'autre part des plans. Les effets des connaissances causales sur les différentes phases de traitement du texte ont été établis expérimentalement en faisant varier l'intervention de ces connaissances indépendamment de leurs représentations linguistiques.