2.3.2.2 Méthode

Matériel

Un ensemble de 12 récits a été construit (i.e., versions longues des récits), chaque récit se composait de 14 phrases. La structure de chaque récit était la même: Un situation initiale, un événement initiateur, un but suivit de 10 actions et une issue, i.e., le but atteint du protagoniste (les récits sont présenté en annexe 1). Chaque phrase comportait entre 54 et 59 caractères et entre 9 et 12 mots afin de contrôler leur longueur. Douze autres récits (version courtes des récits), ayant la même structure ainsi qu’un contenu identique aux versions longues ont été construits. La seule différence résidait dans le fait que ces récits comportaient 9 actions au lieu de 10 (i.e., la première action qui correspondait à la quatrième phrase des récits longs a été supprimée). Ainsi, les versions courtes était composées de 13 phrases uniquement. Les deux versions des récits (longue et courte) pouvaient être représentées sous forme de chaîne linéaire causale ou sous forme de réseau causal puisque qu’aucune interruption de la cohérence entre des unités adjacentes ne se produit. Aucune inférence ni connexion non-adjacente ne sont requises pour la compréhension. Nous présentons ci-dessous un exemple de récit en version longue.

  • Situation InitialeXavier aimait camper au fin fond de la forêt paisible.
  • Evénement InitiateurPar une nuit de forte tempête, sa tente fut déchirée.
  • ButIl décida de chercher un abri pour passer la nuit au sec.
  • Action 1 Alors, il partit à la recherche d’une possible habitation.
  • Action 2 Il ne vit rien ni personne dans cet endroit de la forêt.
  • Action 3 Il revient vers l’endroit de son ancien lieu de campement.
  • Action 4 Il décida de construire un abri par ses propres moyens.
  • Action 5 Il chercha son manuel du parfait campeur dans son sac.
  • Action 6 Il lut le seul chapitre qui l’intéressait dans le manuel.
  • Action 7 Il ramassa quatre solides bouts de bois qui traînaient.
  • Action 8 Il tailla les quelques bouts de bois en forme de piquets.
  • Action 9 Il les planta dans le sol et put les disposer en carré.
  • Action 10 Il y accrocha ce qui lui restait de sa toile de tente.
  • IssueIl eut un endroit pour s’abriter le restant de la nuit.

Pour chaque récit, deux paires d’événements cibles ont été créés. Une paire de cibles vraies (adjacente et non-adjacente), qui sont respectivement des paraphrases de la seconde et de la dixième action des versions ‘longues’ (i.e., la première et la neuvième action des versions ‘courtes’). Ensuite, une paire de cibles fausses (adjacente et non-adjacente) qui correspondent à des événements qui ne se sont pas produits dans le récit, mais qui sont plausibles. Nous présentons en exemple des cibles vraies et fausses pour les deux distances extraites du récit présenté.

Cibles extraites du récit présenté en exemple:

  • Cible Vraie AdjacenteIl n’y avait pas âme qui vive dans ce lieu forestier.
  • Cible Fausse AdjacenteIl ne vit rien ni personne dans cet endroit de la réserve.
  • Cible Vraie Non-AdjacenteIl y plaça les morceaux de tissu restant de la tente.
  • Cible Fausse Non-AdjacenteIl y accrocha ce qui lui restait de son sac de couchage.

Pour chaque cible, trois types d’amorces ont été créés. Une amorce générale qui est une paraphrase de la première phrase des récits, et deux amorces reliées: Une amorce action et une amorce but qui sont respectivement des paraphrases de la quatrième phrase (i.e., première action des versions ‘longues’) et de la troisième phrase (i.e., le but pour les versions ‘courtes’). Les amorces générales ont été utilisées pour les deux versions des récits (‘longue’ et ‘courte’). Les amorces action ont été appariées aux cibles pour les versions ‘longues’ des récits, et les amorces but ont été appariées aux cibles pour les versions ‘courtes’. Ainsi la distance entre les amorces action et les cibles non-adjacentes, pour les versions ‘longues’ des récits était la même que celle entre les amorces but et les cibles non-adjacentes pour les versions courtes des récits. Un exemple d’amorces est présenté ci-dessous.

Amorces:

  • Amorce généraleRappelez-vous de l’histoire de Xavier
  • But (version courte)Il voulut trouver un endroit non humide pour s’endormir.
  • Action (A1 version longue)Donc, il se mit en quête d’une éventuelle maison habitable.

Les amorces générales étaient appariées à 24 cibles adjacentes (12 vraies et 12 fausses), et à 24 cibles non-adjacentes (12 vraies et 12 fausses). Les amorces action ont été appariées à 12 cibles adjacentes (6 vraies et 6 fausses) et à 12 cibles non-adjacentes (6 vraies et 6 fausses) et les amorces but ont été associées à 12 cibles adjacentes (6 vraies et 6 fausses) et à 12 cibles non-adjacentes (6 vraies et 6 fausses). Ainsi, le matériel expérimental se composait de 96 couples de phrases amorce-cible (le matériel expérimental complet de la tâche de reconnaissance amorcée est présenté en annexe 2).