PREMIERE PARTIE. VERS UNE CERTAINE CONCEPTION CINEMATOGRAPHIQUE DU BURLESQUE

CHAPITRE I. LE BURLESQUE

1 - Le burlesque avant Chaplin

Si l’on se réfère au Dictionnaire historique de la langue française, Le Robert,le mot “burlesque” « caractérise le style d’un comique usant d’expressions triviales pour évoquer des réalités nobles et élevées »

“Il est dérivé de “burla” “farce”, préalablement emprunté à l’espagnol “burla” “plaisanterie”.

“Burlesque”, n. m., désignant un spectacle de variétés alliant la caricature à un réalisme pénible et à la laideur (1930), est un emprunt à l’anglo-américain “burlesque” (1857). Celui-ci est une spécialisation de sens de l’anglais “burlesque” n. caricature grossière et moqueuse, lui-même emprunté au français. Ce genre s’est créé à la fin du XIXème aux Etats-Unis. Le mot ne s’emploie en français que dans un contexte américain.

Les Américains usent même d’un vocable spécifique pour désigner la farce burlesque : le slapstick, genre que développe le cinéma américain naissant. En effet, ce type de comique est traité de façon absurde et excentrique s’inspirant à la fois de la Commedia dell’arte italienne et du music-hall anglais. Il excelle dans l’invention de gags, dans les improvisations sur un canevas très lâche et enfin dans l’art de la pantomime. C’est à ce burlesque là que Chaplin sera confronté en débarquant aux Etats-Unis. Mais intéressons-nous d’abord à ce qu’il pratique au contact du music-hall anglais, formidable école à l’époque puisque Londres compte trois cents établissements dont les plus célèbres sont Le Canterbury et le Gatti.