Traduction

‘« C’est le matin et le gros Henry Bergman officie à l’inauguration d’un monument. Quand il commence à parler, il n’a plus de voix ; à sa place, nous entendons des sons qui ressemblent à un kazoo. La plaisanterie n’est pas tant une parodie des phrases dénuées de sens des politiciens qu’une défiance de Chaplin à l’égard de la nouvelle tyrannie des « talkies ». la plaisanterie construit ceci : une femme suffisante se lève, ensuite un vieil homme avec une barbe apprêtée. Ils baragouinent trop alors qu’ils se préparent à inaugurer un monument consacré à la paix et à la prospérité. » (J.Smith, Chaplin,Colombus Books, 1984, p. 91,92)’ ‘« La pantomime, clamait-il, est un langage universel, dont le discours comme forme de communication est réservée à ceux qui le comprennent. L’action est généralement plus compréhensible que les mots, dit-il. La pantomime est à la base de toute forme de drame…la pantomime est plus importante dans la comédie que dans le drame. La plupart des comédies dépendent de la rapidité de l’action. La pantomime, j’ai toujours cru et continue de croire, est la qualification première d’un acteur de cinéma qui a du succès. » (R. Manwell, Chaplin, The Librairy of World Biography, 1974, p. 136)’ ‘« Charlie, dont le mouvement de tête a commandé le mouvement de caméra, regarde ensuite directement la caméra, comme pour partager son problème avec nous : il pourrait corriger l’erreur de la jeune fille ou réclamer sa monnaie, ou bien il pourrait exploiter la vulnérabilité de celle-ci en acquérant son estime soutenue à n’importe quel prix pour lui-même. La situation de Charlie est la même que celle que Chaplin a choisie pour lui-même au sujet de son rôle dans ce film : il garde le silence. ’ ‘Mais il y a du danger dans ce silence, comme Charlie l’apprend quand il s’éloigne de la jeune fille sur la pointe des pieds et s’assoit pour la regarder : elle vide un seau d’eau sale sur son visage. Dans la scène suivante, essayant d’instiller la confiance et la volonté de vivre au millionnaire suicidaire, Charlie parle passionnément alors que tout ce que nous entendons c’est un accompagnement musical émouvant et finit par être tiré dans une rivière au bout d’une corde attaché à une énorme pierre. Silence ou discours, témoin passif ou participation active, pour Chaplin, les deux ont leurs dangers. »J (. Smith, op.cit., p.93)’ ‘« Il n’y a pas de raison simple ou singulière pour le hiatus sans précédent de cinq ans entre City Lights et son successeur. Pour ajouter de la confusion au sujet (était-ce que ça devait être au sujet de « The Street Wall » ou d’un titre antérieur, Charlie et les masses ? ), la production était très chère , réclamant une région au bord de l’eau et une immense usine montée avec de monstrueux accessoires mécaniques. Et ensuite, il y avait la difficulté apportée par le fait que Chaplin continuait à résister aux conventions du son. ’ ‘La veille de la première à New York de City Lights, il dit à Mordant Hall que bien « qu’il puisse diriger et produire un film parlant dans lequel il ne jouerait pas » (New York Times, 5 février 1931, p.24), il ne voudrait jamais apparaître dans aucun. Même durant ses longues vacances à l’étranger, la pensée de faire un nouveau film muet l’avait laissé « obsédé par une déprimante crainte d’être démodé, tandis que l’idée d’un talkie « me rendait malade, parce que je réalisais que je ne pourrais jamais achever l’excellence de mes films muets. Cela signifierait abandonner mon personnage du tramp complètement. Quelques uns songèrent que le tramp pourrait parler. Ceci est impensable parce que la premier mot qu’il prononcerait jamais le transformerait en une autre personne. » (J. Smith, op.cit., p. 97)’