b) L’intrusion de la télévision

Nous nous fonderons, pour aborder ce point important du film, sur la pertinence de l’analyse de Serge Daney 148 en retenant deux commentaires de son article du 18 janvier 1982 :

‘« Notre perception du ciné-visible et du ciné-audible, comme aurait dit Dziga Vertov, est passée par le cinéma, sourd puis parlant, puis par la télévision. Elle commence à être travaillée par la vidéo. C’est dans cette « histoire de l’œil »-là que le couple télévision-cinéma tient encore la vedette. » […]
« Il y a peu de film aussi bouleversants qu’Un roi à New York (1957). Chaplin se met en scène comme un roi déchu, ayant fui son royaume (le cinéma, l’Amérique), obligé de gagner sa vie en jouant dans une publicité (c’est pour une marque de Whisky, son seul dialogue est « miam-miam ! »). Le plus grand cinéaste du monde indique seulement, avec une ironie pincée, que le centre de gravité du cinéma vient de se déplacer. »’

Comment pouvons-nous justement saisir dans le film ce décentrement qui est à l’œuvre ? Reprenons pour ce faire les séquences de réelles intrusions de la télévision.

Notes
148.

S. Daney, Ciné journal, Volume 1 / 1981-1982, Petite bibliothèque des Cahiers du cinéma, 1998, p. 104 à 112