Né quelque part…

‘« Le moment où l’enfant commence à écrire ses premiers exercices scolaires dans ses cahiers n’est pas en réalité le premier stade du développement de l’écrit. Les origines de ce processus remontent bien avant (...) On peut même dire que, lorsqu’un enfant rentre à l’école, il a déjà un patrimoine d’habiletés et de dextérité qui le rendra capable d’écrire dans un temps relativement court.’ » (Luria 1929, in Vigostkii L.S. Luria A.R. Leontiev, A.N , 1988)

Nous sommes né en 1950 dans le Morvan 20 au sein d’une famille où confluaient trois sub-cultures : la culture de la fonction publique par nos parents celle des mineurs du Bassin de Blanzy par nos grands-parents paternels, et celle des paysans morvandiaux par nos grands-parents maternels.Dans l’enchevêtrement des facteurs exogènes et endogènes de notre développement d’enfant puis d’adolescent, nous nous demandons aujourd’hui ce qui a bien pu être favorisé dans ce milieu au cœur duquel s’est jouée notre histoire familiale. Nous y ressentons un rapport positif à la vie qui n’a pas pour autant développé une vision philosophique de type vitaliste telle que nous en avons trouvé traces plus tard dans les propos de Célestin Freinet : ‘«Il faudrait faire à la nature une confiance nouvelle, et, en son sein, retrouver les lignes de vie hors desquelles nul ne saurait construire utilement’ » (Freinet 1969, p.36). Cependant nous acquiesçons quand il écrit (Freinet 1969a p. 175-176) : ‘« Enfin un invariant qui justifie tous nos tâtonnements et authentifie notre action : c’est l’optimiste espoir en la vie. » et il poursuit : ’» C’est quand, par la maladie, l’embourgeoisement, la vieillesse ou les erreurs graves d’éducation, on parvient à annihiler cet espoir en la vie que l’échec peut sembler comme définitif. »

Notes
20.

Bruley, J., Le Morvan, cœur de la France, Paris : T 1 (2ème ed 1973) 571 p, T 2 (1966) 581 p, T 3 (1966) 347 p, Edition sous le patronage de la Société Amicale et Philanthropique "La Morvandelle".