Notre conception pédagogique de l’enseignement des mathématiques en classe de seconde de lycée : une expérience pionnière de la pédagogie Freinet.

Ainsi que nous l’avons exposé, notre projet pédagogique, dès la première année d’enseignement, consista à mettre en place de manière réfléchie, régulée et contrôlée, une organisation qui transposerait celle préconisée par la pédagogie Freinet. Nous faisions œuvre de pionnier. En France, nous n’étions peu à envisager cette possibilité de travail en mathématiques en lycée. La pédagogie Freinet est connue par son origine au sein de l’école primaire rurale. La petite histoire raconte même que Freinet renonça à l’enseignement secondaire. Le cadre de la classe unique où un maître qui pouvait rester de nombreuses années dans le village, constituait les conditions initiales de cette pédagogie. Mais l’évolution du contexte scolaire en relation avec le développement urbain a contraint la pédagogie Freinet à des adaptations : par exemple chaque année scolaire, un élève rencontre un nouveau maître qui ne partage pas nécessairement les mêmes options pédagogiques. C’est la variable durée de la relation maître-élève qui est en jeu. L’apparition des classes de transition fut sans aucun doute la voie par laquelle la pédagogie Freinet investit l’enseignement secondaire. Certes très lentement, et plutôt dans les disciplines artistiques ou littéraires. Mais nous fûmes de ceux qui par intuition et conviction, considérèrent qu’il était possible s’emparer des techniques fondamentales pour en réaliser une adaptation en mathématiques au lycée, tout en conservant au mieux l’esprit.