Des activités d’enseignement en tant que formateur IUFM

Durant l’année 91-92, nous avons assuré un demi-service à l’IUFM de Bourgogne, à Dijon. Ce travail venait dans le prolongement de celui conduit l’année précédente en CPR. Nous avons vécu l’expérience de l’opérationnalisation des modules transversaux sur les thématiques de l’évaluation, du travail autonome et de la pédagogie de l’autonomie et du travail en équipe pédagogique. Nous avons pu mesurer l’ampleur des difficultés qui surgirent très rapidement dans le cadre de la formation initiale des professeurs du second degré. Ainsi l’excessive référence à la ajoutée au poids de l’exigence de la pratique — ‘« préparer et faire la classe’ » selon le jargon professionnel — chez l’enseignant novice constituait un obstacle à l’échange et à la formation pédagogique que nous visions au travers de ces thématiques que nous estimions fondamentales. Depuis 1972, nous avions assumé, à de très nombreuses reprises, une fonction de formateur d’enseignants et de formateurs, voire de formateurs de formateurs, tant dans le cadre de l’I.C.E.M. que dans celui de l’Institution éducation nationale : DL2, DLC, IREM ou CRDP. Les stagiaires étaient alors des enseignants ou des formateurs qui, dans la plus grande majorité, étaient volontaires. Dans cette posture de formateur d’enseignants novices, nous avons réalisé combien nous étions démuni face à ce qui s’avérait être un obstacle à la compréhension même du lien entre théorie et pratique. Nous étions confronté à la question récurrente du concret et de l’abstrait, à la demande que nous interprétions peut-être trop rapidement comme une quête de simples recettes pédagogiques. Cette expérience de vie professionnelle nous a mieux sensibilisé aux questions que soulevait l’alternance en formation. Toutefois, à la différence de Patrice Pelpel 67 qui s’est emparé de cette thématique et a su fort bien la traiter, nous n’avons pas pris ces questions comme sources de nos objets d’étude et de recherche. Cependant à la suite d’une communication que nous avons faite à un Forum des travailleurs sociaux, nous avons été amené à réfléchir à la question de l’alternance dans la formation et à écrire l’article [1998b] intitulé Des évidences de la formation en alternance qui posent questions. Dans ce domaine de la formation des enseignants et des formateurs, nous sommes resté un simple praticien.

Dans ce cadre, nous avons eu l’opportunité de diriger un mémoire qui relevait d’un double sceau : mémoire professionnel pour l’IUFM et mémoire pour une maîtrise de mathématiques à l’Université de Bourgogne. Ce second volet constituait une réelle nouveauté dans un cursus d’étude de deuxième cycle universitaire de mathématiques.

Tableau 1.6 - 1 des Mémoires de recherche et d’étude dirigés et soutenus : mémoire professionnel IUFM et mémoire de maîtrise de mathématiques
Date de soutenance Nom Prénom Titre du mémoire et thématique mention
2-Autonomie, hétéro-évaluation, auto-évaluation et autocorrection 68
Mai 92 Duboux Marc L’auto-évaluation : instrument de motivation pour les mathématiques B

Nous reviendrons sur les résultats de cette étude en seconde partie.

Notes
67.

Pelpel, P., (1999), Apprendre et Faire, Note de synthèse pour HDR, 201p.

68.

à partir de ce niveau de notre propos, nous avons pris le parti de tenter de situer nos travaux ou ceux que nous avons encadrés selon les catégories qui ont servi à organiser notre thématique générale. Ces catégories nous servent à définir les axes selon lesquels s’organisent nos propres écrits fournis en annexe documentaire.