Le rejet de la conception « éduquer, c’est dresser »

Globalement, nous avons une propension à éviter l'emploi des verbes inculquer, dresser, apporter les conditionnements quand nous cherchons à caractériser l'éducation.

Mais en quoi ces actions s’opposeraient-elles à celle d’éduquer ?

Sans doute parce que ces verbes évoquent en nous des conceptions pédagogiques orientées vers l’exclusion de la critique que le sujet est en droit d’exercer à l’égard des situations éducatives dans lesquelles il est impliqué, et des activités qu’elles requièrent. Dans notre conception, l’éducation se donne comme projet de développer la capacité à exercer une critique, c’est à dire la capacité à porter un jugement d’appréciation relativement au beau, au bien, au bon, au vrai, au juste, au vraisemblable, au valide, la capacité à porter des jugements d’ordre esthétique, logique, éthique ou moral. Cependant à quel ordre appartient notre jugement d’appréciation porté à l’égard de ces verbes et des actions qu’ils supposent traduire ?

à vrai dire, il nous semble plutôt d'ordre éthique ou moral. Pour nous, inculquer, dresser, apporter les conditionnements, ce n’est pas bien, dans la mesure où nous y voyons une soumission — l'inculcatio est l'action de l'inculcator qui foule du pied, qui fait pénétrer dans les esprits — à laquelle nous ne destinons pas le sujet educandus. En conséquence, ils ne peuvent décrire de l’action d’éduquer.

A ce stade de notre propos, nous nous devons d’aborder la question du ‘«dressage’» et de son rapport à l’‘»éducation’».