Mise en pratique de l'évaluation formative intégrant une pratique auto-évaluative

Cette information était aussi communiquée aux élèves dans un document de type programme, objectifs de référence et méthodes de travail sous une forme adaptée.

Au départ de chaque thème de travail, il convient de maîtriser un minimum de notions mathématiques ou de méthodes sur lesquelles le travail va s'appuyer plus ou moins ouvertement sans pour autant en reconsidérer l'apprentissage. C'est pourquoi une évaluation de la maîtrise des prérequis en début de chaque thème permet d'une part à chaque apprenant de savoir où il en est, d'autre part à l'enseignant de connaître la situation dominante de la classe à l'égard de la maîtrise de ces prérequis et d'utiliser cette information pour réguler le déroulement du thème.

Au cours de chaque thème, il convient de s'informer sur l'état d'avancée de chacun et de la classe. Les contrôles ont alors pour but de faire apparaître les obstacles rencontrés pour guider l'enseignant dans son action pédagogique.

A l'issue de chaque thème, il convient de mesurer le degré d'atteinte des objectifs. C'est le but du "test final hétéro-corrigé"- (T.F.H) - ainsi nommé parce que le correcteur-évaluateur est l’enseignant. Toutefois pour guider l'élève et l'aider à se repérer, un "test préliminaire auto-corrigé" -(T.P.A.)- lui est fourni par l'enseignant. Sur la base de ces informations chaque élève peut solliciter une aide ponctuelle de la part de l’enseignant.

Dans ces diverses situations, l'évaluation a une fonction d'aide à la formation correspondant à la désignation d'évaluation formative. Ses résultats restent à l'intérieur de la classe. Cependant, d'une part l'appréciation globale de fin de trimestre est fondée en partie par les informations que ces procédures d'évaluation font ressortir, d'autre part la majorité des "notes" issues des tests de fin de thème est transcrite sur le bulletin scolaire trimestriel. C'est pourquoi en cas d'échec massif, après une séance de re-médiation une seconde épreuve finale peut être proposée à la classe ou seulement aux élèves volontaires afin de tempérer le caractère définitif et public des jugements figurant sur ce document scolaire.

La nécessité de prendre la capacité d’auto-évaluation comme un des objectifs de formation suppose alors le développement de stratégies d'apprentissage bien adaptées. La conjecture pédagogique est que le savoir-s'auto-évaluer permet à l'individu d'acquérir de manière autonome avec efficacité d'autres connaissances.

Le travail proposé vise à la fois le développement de cette capacité et l'intégration d'une habitude qui fera que spontanément l'individu cherchera à contrôler, corriger et évaluer par lui-même ses productions ou ses conduites afin de mieux gérer ses savoirs, savoir-faire, savoir-être ou savoir-devenir.

Le dispositif pédagogique proposé comporte de multiples situations didactiques incitatrices à la pratique de l'auto-évaluation. Il prévoit même une tentative d'évaluation du niveau de développement de cette capacité à s'auto-évaluer.

Pour illustrer ces propos, nous renvoyons aux deux outils d'incitation à une pratique auto-évaluative, que nous avions élaborés : une fiche Bilan individuel de travail et une grille d'auto-évaluation associée à un test final, et publiées dans [1991a pp.31-34]