De nouvelles compétences et connaissances pour plus d'autonomie de l'étudiant

Nous avons déjà un certain nombre de résultats issus des travaux pour le mémoire de maîtrise que nous avons encadrés et dont nous avons déjà parlé (voir partie 1-2.2.4)

Pour les étudiants auxquels nous nous adressons, l'usage des documents pédagogiques traditionnels comme les supports de cours sous forme de manuels ou de polycopiés, s'inscrit dans leur longue expérience de vie d'apprenant. Chacun s'est construit par lui-même des compétences à se documenter et à apprendre des connaissances à partir de documents écrits sur des supports en papier, en fonction de la ou des discipline(s) à la (aux)quelle(s) se rattachent ces connaissances.

À partir des observations directes que nous avons conduites auprès de ces étudiants, il appert que l'usage des documents numérisés ne se réduit pas à un simple transfert des compétences précédentes. D'autres compétences sont sollicitées dont la première est celle liée à l'usage de l'outil informatique en tant que non-spécialiste du domaine informatique. C'est donc le premier obstacle rencontré dont le dépassement nécessite la rencontre avec l'ordinateur et un engagement dans une action impliquant cet ordinateur. Nous avons constaté que l'étudiant franchit d'autant mieux ce premier pas de novice qu'il a pu bénéficier, au cours de son expérience tâtonnée, d'un accompagnement par un pair plus expert ou un formateur. Le second obstacle est l'usage de quelques logiciels — que nous nommerons logiciels de base 200 — dont la fonction dominante doit être clairement identifiée par l'étudiant. L'affrontement se fait dans le même temps que le précédent. Toutefois, il n'est pas investi des mêmes représentations de la part des étudiants. L'ordinateur est davantage perçu dans sa matérialité à laquelle sont parfois attachés des pouvoirs magiques, mélange d'une pensée animiste et anthropomorphiste, mais reste un instrument produit par le travail humain. Les logiciels avec leur immatérialité restent à un niveau d'abstraction plus élevé qui donne une plus grande prise à la pensée magique. Sur le plan du développement cognitif, nous ne sommes pas en mesure, à ce jour, d'expliciter précisément le niveau de conceptualisation requis permettant de franchir le seuil et de placer l'étudiant à un niveau suffisant d'autonomie à l'égard de l'ordinateur et des logiciels, et à l'égard du médiateur accompagnateur, pour poursuivre son auto-formation assistée, cette fois, par les multiples documents d'aide intégrés aux logiciels. Ce que nous avons recueilli comme indices de ces compétences, ce sont déjà les propres propos des étudiants rendant compte de leur performance  : ‘« ça y est  ! Cette fois, sans aide extérieure, je suis parvenu à télécharger des documents déposés sur le site, puis à les ouvrir, et enfin à les imprimer’.» ou encore la performance de nous adresser un courrier électronique — contenant systématiquement la phrase jubilatoire associée à l'acte réussi après une expérience tâtonnée ‘« ça y est’  ! » — avec un document joint. Par le biais d'un dossier élaboré par les étudiants dans le cadre du cours de maîtrise Nouvelles technologies et éducation, dont nous avons déjà parlé ( voir partie 1-1.7.2), nous avons recueilli une cinquantaine de témoignages écrits. L'objectif était, par l'intermédiaire d'un travail universitaire, faire expliciter leurs difficultés rencontrées et la stratégie personnelle adoptée dans la réalisation des tâches suivantes  :

à l'issue d'un premier niveau de traitement, nous avons pu en tirer les premières orientations ci-dessus. Mais surtout, nous avons pu mesurer l'importance d'un niveau de connaissance suffisant associée à la question technique de savoir avec quel logiciel tel ou tel document peut-il être ouvert.

Les trois cas typiques que nous avons identifiés, concernent  :

à quel niveau de conceptualisation cette vigilance peut-elle être efficace  ?

Notre parti pris est que la réponse à ces deux questions passe par une formation en informatique, sans intention de former des informaticiens, intégrée à la formation même à l'usage des TICE.

L'autre catégorie de logiciels à laquelle nous nous intéressons, est celle des logiciels de traitement statistique. À côté des compétences du domaine informatique, des compétences issues de la formation en statistique vont être requises. L'usage de ces outils, comme nous avons eu l'occasion de dire, dispense des tâches fastidieuses d'effectuation des calculs, mais n'en requiert pas moins un niveau de conceptualisation suffisante pour comprendre le sens des opérations mathématiques réalisées et pour interpréter les résultats.

Nous voyons ainsi que l'usage des technologies de l'information et de la communication appliquées à l'éducation, à la formation et à la recherche en sciences de l'éducation, en particulier en relation avec le domaine de la statistique mais aussi en relation avec la tâche de réalisation par les étudiants, d'un mémoire de licence ou de maîtrise, requiert l'activation du processus d'instrumentation intégré au processus d'autonomisation du sujet (l'étudiant) apprenant.

Notes
200.

logiciels de base

fonctionexemplefonctionexempletraitement de texteWordnavigateur (browser)Netscape; Internet Explorertraitement de tableauxExceltéléchargement FTPFTPexpert, WinFTP,lire des documents PDFAcrobat Readertraitement de dessinMac Draw ; MS Drawtraitement statistiqueSPAD_N ; SPAD_T

CHADOCmise en forme de documentlangage HTML 4

201.

HyperText Transport Protocol

202.

File Transport Protocol