Un cadre conceptuel large et complexe.

De nombreux auteurs ont donné, à la problématique de l’organisation, une nouvelle approche, tantôt théorique, tantôt pratique, à partir d’un nouveau paradigme : celui de la complexité (Morin 1990 , Le-Moigne 1990, Le-Moigne et Bartoli 1996, Lorino 1989, Melese 1979, Genelot 1998, Etkin 1996 ).

La prise en compte de la complexité devient un impératif des différentes analyses de la réalité. L’entreprise n’échappe pas à cette exigence de l’évolution des faits : la montée de l’incertitude, la gestion de l’innovation, la gouvernabilité des organisations, la concurrence accrue, l’instabilité des marchés sont des aspects qui réclament une approche plus intégrale, tant dans la théorie que dans les outils de l’intervention.

Ces dernières années, l’entreprise a développé un discours de plus en plus riche. Il s’agit bien souvent de l’utilisation de vocables relatifs à des concepts parfois obscurs : les ressources humaines, la qualité, le reingeniering, le projet d’entreprise, l’information, la communication, la motivation, la participation, etc. (Allouche et Schmidt 1995).

On a assisté à un fort développement des théories et des outils de la pensée stratégique, comme un des éléments les plus importants des sciences de la gestion (Avenier 1988, Allouche et Schmidt 1995, Mintzberg, Ahlstrand et Lampel, 1999).

La littérature portant sur la théorie économique de la firme ne cesse de s’accroître : la théorie des contrats, des coûts de transactions, des jeux, de l’information, enfin la théorie de la propriété. On voit apparaître des articles de réflexion sur la pertinence de ces propositions et de leurs applications ( Salais, Chatel et Rivaud-Danset 1998, Orlean 1994, Gabrie et Jacquier 1994, Marechal 1999).

Les multiples discussions, à propos de phénomènes tels que les coopérations, les alliances stratégiques, les joint-ventures par exemple, vont nous servir de cadre de référence pour l’analyse de la gestion des hôpitaux, qu’il s’agisse d’articles originaux ou d’approximations récentes, dans la perspective de classification et de clarification conceptuelle (Coase 1987, Williamson 1985, Paturel 1996, 1997, Salgado 1998, Douge Barriol 1997).

Souvent, on constate un écart important entre le discours et les pratiques de gestion dans les entreprises. Mais de la même façon, on trouve des conceptions et des généralisations qui ne prennent pas en compte les différences de nature des organisations, ni les différences d’objectifs et d’activité entre les entreprises.

Il existe une présomption similaire pour ce qui concerne les différences entre entreprises privées et organisations du secteur public.

Les différentes logiques entre secteur public et secteur privé, mais aussi les différentes approches du sujet, en particulier, nous amènent vers d’autres réflexions : l’apprentissage organisationnel, l’action collective, l’analyse stratégique ou le New Public Management (Finger et Ruchat 1997, Crozier et Friedberg 1977, Crozier 1995, 1997, Friedberger 1997).