La gestion des établissements de soins : un défi incontestable.

Depuis toujours, dans le milieu entrepreneurial colombien, qu’il soit public ou privé, la gestion des organisations a été sans conteste dominée par l’orthodoxie traditionnelle : « le taylorisme ».

A l’exception d’un petit nombre d’entreprises (pour la plupart des grands groupes économiques du pays, mais aussi des multinationales), qui ont mis en place des outils et des pratiques modernes de management, l’ensemble des organisations continue à être géré selon des méthodes traditionnelles (Weiss 1994 Interman 1996).

Le secteur de la santé a connu à plusieurs changements depuis 1975, année de la création du Système National de la Santé. Parmi tous ces changements, la loi 100 est la première à avoir constitué un cadre normatif faisant appel formellement à la gestion des institutions de soins et du secteur de la santé en général.

Il est donc question d’établir quels sont les éléments qui caractérisent actuellement la gestion et quels sont les outils dont se servent les gestionnaires pour développer leurs organisations et atteindre leurs objectifs. Il est nécessaire, en particulier, de rechercher les caractéristiques de la culture organisationnelle des établissements de soins.

Parmi ces éléments, il convient d’exposer l’état actuel du processus de décentralisation dans le domaine de la santé, ses rapports et possibilités de développement vis-à-vis de la problématique de la gestion.

Depuis la Constitution de 1991, il est question de mettre en place un système de contrôle de gestion pour l’ensemble du secteur public. La modernisation des institutions publiques est ainsi devenue une obligation constitutionnelle, mais le changement des organisations ne se limite pas à l’existence d’une loi, il suppose des actions plus complexes qu’une modification législative et que la bonne volonté des acteurs (Croizier et Friedberger 1977, Crozier 1995).