L’analyse des facteurs de l’environnement global des ESE et leur degré d’importance par rapport à l’analyse générale de l’environnement, et particulièrement par rapport à la veille stratégique qu’ils devront entreprendre, a fait l’objet de plusieurs réunions de leurs dirigeants, mais aussi d’experts indépendants, de consultants et d’universitaires.
Trois groupes de travail différents ont été développés pour parvenir à la hiérarchisation des composantes de l’environnement global des ESE :
Le résultat de cette démarche est un classement des composantes identifiées, devant être pris en compte lors de l’élaboration de la politique de veille de la part des ESE. Ce classement, établi à partir d’une échelle signalant l’importance de chaque facteur entre 0,0 et 10,0, a été le suivant :
L’environnement économique est le facteur identifié comme le plus important à prendre en compte (8,6). Le fait de la transition du système de santé n’enlève ni la responsabilité ni le rôle des hôpitaux publics à l’égard d’une grande partie de la population, qui n’a pas encore accès aux services de santé. En revanche subsiste l’ensemble des usagers traditionnels des services de santé, auprès desquels les établissements de soins publics demeurent le lieu de prestations par défaut.
Le profil économique de la population qui fréquente les hôpitaux publics va avoir une incidence lors de leur choix d’un établissement de soins y compris dans des circonstances d’ouverture et de libre choix.
Il faut retenir, qu’aujourd’hui encore, la plupart des personnes ne compte pas sur les services de santé.
Le cadre juridique est classé au deuxième rang parmi les éléments faisant partie de l’environnement global (8,0). Dans la mesure ou il existe un important débat autour de la loi 100 et de ses différents aménagements, de même à propos des différentes dispositions juridiques de la sécurité sociale, le cadre juridique est considéré comme très influent pour l’avenir des ESE.
Comme il a été signalé, il y a eu différentes initiatives de réformes à la Réforme. Actuellement est en cours un projet au Parlement de la République, afin d’introduire une réforme de la Loi 100 62 .
Ces éléments renforcent l’idée selon laquelle le cadre juridique est un facteur que doivent suivre attentivement les établissements de soins.
L’environnement politique, troisième dans le classement, joue un rôle non négligeable dans la mesure, entre autres, où le poids des politiciens, notamment dans les quartiers de la ville, au regard des différentes ESE peut être capital à moyen terme (7,6) ; mais particulièrement, parce que le rôle de l’Etat, dans le système de la sécurité sociale, est défini en grande partie par le jeu des différentes forces en présence dans le Parlement.
Le cadre psychosociologique, en quatrième position, demeure néanmoins important quant à la stratégie (7,2). Il s’agit de la légitimité des ESE, dans le contexte des nouvelles conditions d’existence des hôpitaux publics.
L’identité des hôpitaux publics, le rapport avec les usagers, ainsi que leur image face aux entités intermédiaires (EPS), sont à prendre en compte lors de la veille stratégique.
Il en sera de même, on le verra plus loin dans l’analyse interne des ESE, pour la marge de manœuvre des institutions, lorsqu’il s’agira de rapports avec leurs fonctionnaires.
L’environnement géographique est placé au cinquième rang (6,8). Même si la situation géographique des ESE est immuable, les experts estiment que des actions sont tout à fait envisageables pour améliorer, non seulement l’emplacement de certains établissements, mais particulièrement pour trouver les ressources nécessaires à des aménagements intérieurs.
Il s’agit de prêter attention aux éléments relatifs à la distribution territoriale dans la ville, mais en même temps, aux ressources pour réaliser des améliorations dans les locaux existants.
Le contexte technologique, au seizième rang (6,0) du classement des éléments faisant partie de l’environnement global, indique que l’importance donnée aux éléments technologiques n’est pas perçue comme fondamentale pour la démarche stratégique des ESE.
Effectivement, la plupart des experts consultants ne perçoivent pas, actuellement, le domaine technologique comme un facteur clef des défis des ESE. C’est un facteur à prendre en compte, mais il y en a bien d’autres plus essentiels.
Le cadre international est l’élément de l’environnement global classé au dernier rang (5,2). Le poids accordé à ce facteur est lié aux possibilités de trouver des ressources économiques pour développer certains projets particuliers. Il semble qu’il ne soit pas perçu comme un facteur susceptible de jouer un rôle prépondérant dans les conditions actuelles des ESE.
L’élaboration de stratégies de démarches manageriales collectives va permettre aux ESE de se mobiliser pour faire face à ces contraintes.
Journal « El Tiempo », novembre, décembre 1999.