2.2.3. L’analyse des diverses forces présentes

L’analyse des forces en présence, dans l’environnement spécifique des ESE, nous montre leur importance relative. En utilisant la même échelle de classification de 0,0 a 10,0, elles ont été classées ainsi :

Les clients et leurs associations. (9,0). Plusieurs éléments expliquent l’avis des différents groupes consultés.

D’abord, le rôle que joue l’ISS dans l’existence actuelle des ESE et celui qu’il va jouer dans les prochaines années, avec ou sans changement dans l’ensemble du système de la sécurité sociale : l’Institut est le principal client des ESE, de plus à court terme une transformation radicale de cette situation n’est pas envisageable. Néanmoins, et à cause de cela, il faut absolument mettre en place une veille stratégique relative à l’existence de l’ISS en général et en particulier aux relations entretenues avec lui.

Les stratégies adoptées par les ESE devront forcément prendre en compte les évolutions de l’ISS dans tous ses domaines. Une grande partie du fonctionnement financier des ESE dépend étroitement des rapports avec l’ISS.

Au gré de ses politiques internes, l’ISS, dont les encours sont conséquents, n’a cessé de modifier tant la manière dont il entend régler ses dettes, que ses rapports mêmes avec les ESE. Ceci souligne l’importance stratégique de cet élément dans l’environnement spécifique.

Reste à considérer le pouvoir des autres clients, lequel croît de jour en jour, dans la mesure où les associations d’usagers informent ceux-ci de leurs droits et où elles prennent leur place dans les différents lieux de direction, qui leur ont été réservés par la loi.

Les administrations de rattachement (8.4). C’est la source des plus grandes perturbations et complications dans le fonctionnement des hôpitaux. Les diverses demandes (comptable, fiscale, administrative, etc.), en provenance des administrations, ont fini par être un véritable obstacle à la gestion à long terme, mais aussi à la gestion des activités courantes.

Les rapports, qu’entretiennent les ESE avec les administrations de rattachement, ont été traditionnellement négligés. Désormais, il faut développer de véritables politiques de relations publiques et de concertations, puisque les nouvelles données du secteur supposent des négociations accrues avec lesdites administrations.

Les hôpitaux sont maintenant jugés par rapport à leurs résultats, au soin qu’ils portent à leur gestion et à l’exécution des contrats et du budget négocié avec les administrations.

La veille stratégique est d’autant plus importante, en ce moment, puisqu’il s’agit d’un période de transition vers un régime au sein duquel la concurrence serait accrue.

Les fournisseurs et sous-traitants (8,2). L’importance de cette composante est associée au grand nombre de contrats que doivent passer les hôpitaux avec différents fournisseurs.

D’un côté, on trouve les fournisseurs de produits nécessaires. Parmi eux, se trouvent des entreprises de tailles variées. Les plus importantes, qui doivent être prises en compte de façon particulière, sont les grands laboratoires pharmaceutiques, qui fournissent régulièrement les ESE. Les chiffres en jeu montrent l’importance de ce commerce.

En dehors de ces fournisseurs, il existe l’ensemble des professionnels de la santé, avec lesquels les hôpitaux doivent traiter et travailler. On a montré dans les tableaux No.2.1 et No.2.2, les différentes formes de contrats qui ont coutume d’être passés avec ceux-ci.

Une autre composante importante est constituée par les différentes entreprises qui, depuis quelques années, offrent divers services aux établissements de soins. Il s’agit des entreprises spécialisées dans des activités particulières telles que le nettoyage, la restauration dans les hôpitaux, les conditions d’hébergement etc.

Mais il existe bien d’autres entreprises qui, aujourd’hui, offrent des services impliquant une forte valeur ajoutée, par exemple les services d’imagerie, les laboratoires d’analyses médicales ou bien, dans un autre domaine, des entreprises spécialisées dans des tâches administratives telles que la facturation, les supports informatiques, etc.

Cet ensemble de fournisseurs, si divers soient-ils, qui prennent une place grandissante dans la vie des hôpitaux (parfois ils deviennent de véritables partenaires, lorsque les enjeux économiques des contrats sont considérables), suppose une attention toute particulière et de grande importance stratégique.

Les concurrents et prescripteurs, (6,4) La concurrence, dans le secteur de la santé en Colombie, est liée au partage du marché entre secteur public et secteur privé.

Pour ce qui concerne la ville de Santafé de Bogota, on peut observer dans le tableau No. 7, le recensement des établissements de soins (IPS) . On remarquera le grand nombre d’établissements non classé parmi les trois niveaux de complexité du système général de la santé. Pour la plupart, il s’agit d’établissements qui correspondent au premier niveau de complexité. Il faut dire aussi que, dans l’ensemble, ces établissements offrent seulement certains services de soins (rarement l’hospitalisation) ou bien de produits utilisés par les autres IPS.

NIVEAUX NOMBRE %
I 1.118 16;71
II 49 0,73
III 21 0,31
AUTRES 5.504 82,25
TOTAL 6.692 100.00

De la même façon le recensement a montré la distribution d’établissements publics et privés dans la capitale.

NOMBRE %
IPS PUBLIQUES 213 3,18
IPS PRIVEES 6.479 96,82
TOTAL 6.692 100.00

A l’évidence, il existe une grande place pour la concurrence ; dans la mesure où la réglementation dans le secteur de la santé n’est pas encore suffisante pour garantir une offre de services de qualité, l’arrivée de nouveaux concurrents est une certitude.

De toute façon, les concurrents des IPS publiques (donc, les ESE étudiées) ne le sont que dès l’instant où ils offrent des services similaires à ceux offerts par les ESE. Souvent, il s’agit des services les plus rentables, ne demandant pas trop d’investissements, par exemple les consultations de médecins généralistes, les examens de laboratoire, de radiologie, etc.

Cette sorte de concurrence est entrain de s’accroître. Elle surgit près des ESE déjà existantes, dans les alentours géographiquement immédiats.

Les entrants potentiels. (5,6). Depuis la réforme de la loi 100, le secteur de la santé, a vu arriver de nouveaux investisseurs, en particulier dans le troisième niveau de complexité de soins.

Il y a eu d’importants investissements pour établir des hôpitaux dans certaines villes du pays. Souvent, cela a fait l’objet de négociations pour le rachat d’anciens établissements. Notamment, on peut se rappeler les investissements des groupes SANITAS (Chili) et MAFFRE (Espagne).

En général de l’avis des experts, les nouveaux arrivants touchent particulièrement dans le troisième niveau de complexité. Pour le reste, les entrants potentiels sont de petites entreprises autour des hôpitaux publics (ESE), qui offriront certains services déjà fournis par les ESE, mais sans grande importance stratégique, dans l’immédiat.

Néanmoins, les experts recommandent une veille stratégique dans ce domaine.

Les substituts. (5,0). Les produits alternatifs aux services offerts par les hôpitaux publics sont divers. Cet élément a été retenu, dans la mesure où il rappelle, aux ESE, l’urgence de développer un travail spécifique vis-à-vis de la population, dans le sens de l’éducation, donc, de la prévention en matière de santé.

Etant donnée la couche de la population la plus concernée par les services de santé offerts par les hôpitaux publics, il est important de prêter attention aux rapports entretenus avec ces usagers.