Shakespeare en citant le nom de l’inégalable maître italien Giulio Romano, "who, had he himself eternity and could put breath into his work, would beguile nature of her custom, so perfectly he is her ape." (5. 2. 88-90) demande implicitement au spectateur de jouer le jeu , de ne pas figer l’univers ludique et merveilleux de son théâtre et de laisser l’art inonder le monde 620 . Cette démarche est une invitation à prendre conscience du pouvoir de la dramaturgie, du pouvoir de l'art à transformer le monde, en l'avilissant ou en l’améliorant, mais surtout en lui en forgeant de nouvelles réalités.
Cité par R. H. Wells dans Elizabethan Mythologies, p. 184.
Sidney , A Defence, p. 53.
Si Shakespeare fait appel à Giulio Romano ce n’est certainement pas une référence anodine. Le Pallazo Te de Mantoue, sur lequel l’artiste travaille de 1524 à 1546 est inondé de son talent et attire l’admiration des voyageurs aristocrates qui s’y rendent. Romano est maître du trompe-l’œil, de l’art taquin qui simule la nature. Romano emploie les lignes d’une architecture qui convient très bien à une perspective tragi-comique qui tend de toutes ses forces à conférer une tonalité douce-amère au tragique de la vie. Voir Annexe 20. Sala dei Cavalli, Pallazo Te, Mantoue, (cheval peint par Giulio Romano).