2.3.2. La grammaire relationnelle

Nous avons vu que le verbe japonais suru (faire) peut entrer en composition avec son objet lorsque celui-ci n'est pas marqué par le morphème de l'accusatif. Dans la grammaire relationnelle, cette composition est expliquée par la nature du substantif: dans la structure profonde, le substantif est un prédicat. Pour arriver à la structure de surface, il y a d'abord l'introduction d'un "light verb" comme suru, ce qui met le substantif "en chômage" (il n'a plus de fonction syntaxique). Une des façons de résoudre ce problème est "l'incorporation" du substantif au verbe (Dubinsky, op. cit., p. 132). Ainsi, à la structure de surface nous aurons une phrase telle que:

(2-21) sono deeta ga wareware ni kare no ruron ga matigatteiru to syoomei-siteiru
(ce / donnée / NOM / nous / DAT / il / GEN / théorie / NOM / faux / complément / preuve-faisant)
Cette donnée nous prouve que sa théorie est fausse.
(Ibid.)

Ici, le substantif syoomei qui, par ailleurs, peut être l'objet de la phrase et recevoir le morphème de l'accusatif -o, est en composition avec le "light verb" suru. Là encore Dubinsky parle des substantifs "ergatifs" et de leur incapacité d'être marqués par le morphème de l'accusatif (Ibid., p. 143).