2.4.2.3. La conclusion

A partir de ces quelques exemples, nous pouvons tirer plusieurs conclusions. En première lieu, nous constatons que la composition constitue un continuum allant de l'objet indéfini à l'objet totalement satellisé par le verbe, en passant par les objets partiellement satellisés (ou semi-coalescents). En effet il est difficile de tracer des limites entre les différents types de composition; une langue peut avoir les trois types d'objet. Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que l'objet partiellement satellisé peut montrer des propriétés syntaxiques différentes d'une langue à une autre: conserver une partie de son autonomie syntaxique ne veut pas dire que l'objet se comporte toujours de la même manière par rapport au verbe. En deuxième lieu, nous pensons que définir le rôle syntaxique exact du substantif pose quelques problèmes à partir du moment où il entre en relation de composition avec le verbe. Le seul argument que nous ayons pour définir le statut syntaxique du substantif satellite c'est le suivant: à partir du moment où l'ensemble objet-verbe peut fonctionner comme le prédicat de la phrase, c'est-à-dire à partir du moment où on a un autre constituant nominal en fonction d'objet, on peut raisonnablement dire que l'objet et le verbe forment un composé. Dans ce cas, le substantif n'est plus un argument de la phrase, il est totalement satellisé par le verbe. En revanche, dans le cas contraire, c'est-à-dire lorsqu'aucun autre constituant nominal ne peut occuper la position objet, nous ne pensons pas avoir suffisamment d'indices pour arriver à une conclusion.