1.3 Une première alerte

Durant la semaine de Pâques 1927, du 19 au 22 avril, se déroule à Paris, au Collège de France, un Congrès d'histoire du christianisme, réuni à l'occasion du Jubilé d'Alfred Loisy qui fête cette année là ses soixante dix ans.

A la séance de clôture, après l'exposé de Miss Petre 60 qui avait pour titre : G. Tyrrell et F. von Hügel , un modernisme de croyants catholiques, Loisy prend la parole. Pour la première fois, il s'exprime en public 61 , dans "une sorte de confidence aux personnes amies qui (l') entouraient à cette heure" 62 , sur ce qu'avaient été ses relations avec ces deux hommes évoqués par la conférencière auxquels il joint Mgr Mignot. Il pouvait se le permettre dix ans après la mort de ce dernier, deux après celle de von Hügel.

Notes
60.

Maude Dominica PETRE (1836-1942), catholique anglaise entrée en 1890, après des études de théologie à Rome, dans une congrégation religieuse : la Société des Filles du Cœur de Marie dont elle fut supérieure une dizaine d'année. Elle fit la connaissance du P. Tyrrell en 1900 et commença à correspondre avec le baron von Hügel. Seule femme à qui on demanda de prêter le serment anti moderniste, elle refusa et fut privée de sacrements dans son diocèse

61.

Et quel public ! Parmi les étrangers : Harnack, Frazer, Pettazoni; parmi les français : Reinach, Guignebert, Couchoud...

62.

Mémoires, III, p. 534.