3. Trouver une situation honorable pour l'abbé Loisy.

Le baron von Hügel arrive donc à Fréjus tout préoccupé par la destitution de Loisy de l'Institut catholique de Paris.

Pour comprendre la décision prise par les évêques protecteurs de l'Institut catholique de Paris à l'encontre de l'abbé Loisy, il faut remonter quelques mois en arrière. L'abbé Loisy qui enseignait l'hébreu et l'assyrien s'était vu chargé en 1889 du cours d'Écriture sainte. Très vite son enseignement inquiète d'autant plus que les articles qu'il en tire et qu'il publie dans la revue qu'il fonde à cet effet, diffusent sa pensée à l'extérieur du cercle restreint de ses étudiants 680 . Le chanoine Magnier 681 , qui s'emploiera à empêcher une éventuelle nomination de Mgr Mignot à Soissons, attaque dans l'Univers la thèse de Loisy, Histoire du Canon de l'Ancien Testament. Plus grave, M. Icard, supérieur de Saint-Sulpice, inquiet des opinions exégétiques du professeur interdit à la rentrée 1892 aux séminaristes de Saint-Sulpice de suivre le cours de Loisy. Tout ceci jetait une suspicion sur l'orthodoxie de l'enseignement exégétique à l'Institut catholique de Paris et Mgr d'Hulst estime devoir rassurer l'opinion. Il le fait dans un article intitulé "La question biblique" publié dans Le Correspondant du 25 janvier 1893 682 .

Pour résoudre la difficulté de la thèse de l'inspiration restreinte défendue par "l'école large", Mgr d'Hulst proposait de distinguer l'inspiration qui s'étend à toute l'Écriture, de l'inerrance qui ne concerne que la foi et les mœurs. C'est que pour lui la finalité de la révélation et de l'Écriture qui en est l'expression est "d'instruire les hommes des choses du salut" 683 . Loin d'apaiser les esprits cet article suscita au contraire de vives polémiques. Mgr Mignot intervint à cette occasion auprès de Louis Veuillot pour protester contre la virulence des attaques dont Mgr d'Hulst a été l'objet dans l'Univers. Celui-ci se sentit obligé d'aller se justifier à Rome en avril. C'est là semble-t-il, qu'il prend la décision d'en revenir, en ce qui concerne l'enseignement de Loisy à la situation d'avant 1889. En effet il écrit de Rome, le 15 avril à son ami Paul Pisani : "Je suis bien d'accord avec vous qu'il faut parer au danger Loisy. […] Seulement je ne crois pas à la possibilité de brider Loisy ; c'est un esprit trop vigoureux, trop original, trop entier pour modifier ses conceptions. Je pense qu'il faudra le faire changer de voie, le cantonner dans les langues orientales, dans la science pure et lui retirer l'exégèse" 684 .

Mgr Mignot avait été tenu au courant des péripéties de la question par le recteur de l'Institut catholique. Le 5 septembre 1893, ce dernier lui avait écrit pour appeler son attention sur les problèmes que posait à l'Institut catholique l'enseignement de l'Écriture sainte : "Avant même que de récentes controverses eussent été soulevées sur les tendances latitudinaires en matière d'exégèse biblique et plus encore depuis ces controverses, vous avez sans doute entendu reprocher à notre jeune et savant professeur M. Loisy, ses idées trop hardies touchant l'inspiration des livres saints. […] La réputation qu'on lui fait est nuisible à la Faculté de théologie. Les évêques fondateurs et d'éminents personnages à Rome sont d'avis qu'il faut faire quelque chose". Il informait l'évêque de Fréjus de la proposition qu'il avait faite à Loisy "de s'en tenir à la philologie, aux langues hébraïque et assyrienne" tandis qu'il confierait l'exégèse à M. Fillion 685 et il lui demandait son avis à ce sujet.

La publication en novembre, dans l'Enseignement biblique, de la leçon de clôture de l'abbé Loisy pour l'année 1893 remit en cause cette combinaison. Il s'expliquait à son tour sur "La question biblique et l'inspiration des Écritures" 686 .

Après avoir évoqué l'article de Mgr d'Hulst et les polémiques qu'il avait suscitées, l'exégète s'employait à montrer que la question biblique ne devait pas seulement être envisagée d'un point de vue théologique. La question de "savoir si le dogme de l'inspiration permet ou ne permet pas de croire qu'il y a des erreurs dans la Bible" n'aboutit qu'à un problème "irritant et insoluble". Répondre oui c'est se séparer de la tradition théologique, répondre non c'est mettre le dogme en contradiction avec les faits. La vraie question biblique est celle posée par "la composition et l'interprétation historique des Livres saints", c'est une question d'histoire à examiner selon la méthode historique. De ce point de vue l'inerrance de la Bible doit s'entendre relativement : "Les erreurs de la Bible ne sont pas autre chose que le côté relatif et imparfait d'un livre qui, par cela même qu'il était un livre, devait avoir un côté relatif et imparfait". Au passage l'abbé Loisy indiquait un certains nombre de points qui lui semblaient désormais acquis : le Pentateuque ne pouvait pas être attribué à Moïse, les premiers chapitres de la Genèse ne contenaient pas une histoire des origines, la doctrine religieuse contenue dans la Bible avait connu un développement réel.

Mgr d'Hulst se crut obligé de signaler l'article à l'archevêque de Paris 687 et les évêques protecteurs de l'Institut catholique décidèrent lors de l'assemblée du 15 novembre de révoquer Loisy et, pour atténuer le scandale, d'user de la fiction commode de la démission.

De cela Mgr Mignot n'était pas encore au courant. Le baron von Hügel raconte l'entrevue à Loisy :

‘L'évêque quand je lui ai dit que j'étais l'ami de Mgr d'Hulst et encore plus de vous et de l'abbé Duchesne, et de vos idées […] parla avec une si pleine franchise de l'état arriéré de la science ecclésiastique et surtout de la science biblique parmi le clergé et les évêques de France ; il s'exprima si chaleureusement à propos de la finesse d'esprit, profondeur et netteté d'idées qu'il trouvait dans vos écrits ; il exprimait si spontanément et si fortement son regret à propos des tracasseries que vous aviez […] que remarquant bien qu'il n'avait encore nulle connaissance du dernier acte de la tragédie, j'ai cru devoir lui montrer votre lettre 688 . ’

La lecture de cette lettre et la nouvelle qu'elle contient atterrent l'évêque de Fréjus. La mesure lui semble complètement injustifiée. Il connaît l'article de Loisy qu'il a "lu bien attentivement" et s'il y a remarqué des propositions "prématurées dans notre état d'esprit si arriéré en ces matières", il n'y a rien trouvé "qui fut contre la foi ou contre l'esprit le plus filialement dévoué à l'Église" 689 .

Sans autres précisions du baron von Hügel, on ne peut faire que des hypothèses sur ce que Mgr Mignot considère comme prématuré. Sans doute l'affirmation que sont désormais acquises le fait que Moïse ne pouvait pas être l'auteur du Pentateuque et que les premiers chapitres de la Genèse n'étaient pas historiques (nous verrons que sur ce point lui-même semble encore hésiter sur la position exacte à prendre) ; sans doute aussi certaines formules de Loisy : "Il ne s'agit plus de savoir si la Bible contient des erreurs, mais bien de savoir ce que la Bible contient de vérité" ; "Un livre absolument vrai pour tous les temps serait, s'il pouvait exister, inintelligible pour tous les temps"; "Les erreurs de la Bible ne sont pas autre chose que le côté relatif et imparfait d'un livre"; "La vérité des Écritures est une vérité que l'on peut dire, à certains égards, économique" 690 , toutes formules qui peuvent être interprétées comme des concessions dangereuses à la critique rationaliste.

Pour le moment Mgr Mignot ne voit rien d'autre à faire que d'attendre, sans se décourager, que le calme revienne. Il estime en effet qu'il "serait déplorable qu'une valeur comme celle de Loisy soit enfouie à jamais", et il veut garder espoir qu'elle "ne le sera pas" 691 .

En cette fin 1893, l'évêque de Fréjus se trouve donc, pour la première fois, brusquement confronté à la question des possibilités d'action que lui donne sa fonction épiscopale mais aussi à celle des limites qu'elle lui impose. Il va désormais s'investir dans la tâche d'acclimater dans l'Église, à la fois auprès de l'opinion et auprès du pape, l'idée de la légitimité du recours à la critique historique et celle de la nécessaire liberté de travail des chercheurs. Mais il n'ignore pas les oppositions que de telles idées soulèvent. La seule stratégie qu'il estime possible est celle du lent grignotage des positions adverses. La provocation lui semble vouée à l'échec. On le voit très bien dans la manière dont il réagit aux explications qu'il a demandées à Mgr d'Hulst, surpris qu'il est par une décision dont le recteur lui avait dit en septembre qu'il ne saurait l'envisager.

L'article de Loisy a produit une fâcheuse impression. "On fut effrayé, écrit-il au baron, de son audace, on trouva que cet article était presque la négation de l'Inspiration, que l'enseignement de M. Loisy aurait pour résultat de jeter les jeunes intelligences dans le pur rationalisme [...]. Mgr d'Hulst, je puis vous l'assurer, a fait tout ce qu'il a pu pour sauver M. Loisy. Celui-ci a eu le tort d'être trop pressé. Il aurait dû attendre la publication de l'Encyclique" 692 . Mgr Mignot fait totalement siens les arguments de Mgr d'Hulst. L'abbé Loisy aurait dû faire preuve de plus de prudence pour une quadruple raison : ne pas compromettre "l'Institut dont il était l'une des gloires" ; ménager la personne du recteur "qui en janvier dernier s'était jeté pour lui dans la mêlée" ; ne pas entraver le "succès de ses idées" ; ne pas donner prise aux "très nombreux adversaires qu'il a dans le clergé et parmi les Jésuites des Études religieuses". L'évêque de Fréjus rajoute un argument personnel qui le caractérise bien : cette prudence Loisy la "devait à certaines âmes dont la foi se trouble et s'inquiète".

Du coup Mgr Mignot manifeste vis-à-vis de l'article de Loisy une réserve qu'il ne semble pas avoir manifestée auparavant. Répondant au baron qui lui avait dit qu'il ne trouvait dans le texte de Loisy "rien que du vrai, que de ce qui s'impose à l'esprit s'il veut bien et travailler ces matières et ne point s'enfermer en des partis pris" 693 , il écrit :

‘Je ne puis vous donner mon avis motivé sur son article, attendu que je l'ai lu très vite et que je l'ai de suite communiqué à mon vicaire général Ardoïn, que vous avez vu. A première lecture je l'ai trouvé hardi et ai deviné les attaques dont il allait être l'objet, mais je n'y ai rien trouvé de contraire à la doctrine catholique. C'est assurément une manière nouvelle d'envisager l'Inspiration, mais je ne la blâmerai pas avant que le Saint-Office ait parlé. Mais encore une fois je ne vous donne qu'une impression. Une lecture plus attentive modifiera peut-être ce que je dis plus haut 694 . ’

Il annonce toutefois au baron que le cardinal Richard a l'intention d'offrir une aumônerie à l'exégète, lequel pourra ainsi continuer ses études en attendant des jours meilleurs.

Cette attitude de temporisation exaspère Loisy qui estime que Mgr Mignot n'a fait qu'adopter, sur l'affaire de son éviction de l'Institut catholique, le point de vue de Mgr d'Hulst et qu'il n'y a rien à attendre de lui. Il demande au baron de ne pas lui parler du ressentiment qu'il nourrit à l'encontre du recteur et même de l'empêcher d'intervenir à Rome 695 .

C'est que, croyant bien faire, celui-ci avait demandé à l'évêque d'écrire au pape pour prévenir toute condamnation de l'abbé Loisy et d'obtenir qu'il puisse continuer à publier sans imprimatur :

‘Je n'entre nullement dans la question de la prudence de son travail. Supposé même qu'il est d'une grande imprudence : sa condamnation ne serait-ce point là une imprudence encore plus grande ? Je comprends bien que Monseigneur est préparé d'avance à approuver, à soutenir une sentence qu'elle soit pour ou contre lui. Mais cela n'empêche point qu'on fasse tout le possible pour empêcher qu'elle soit une condamnation. […] Monseigneur, j'ose vous le demander tout franchement : écrivez encore à Rome, dites des paroles qui vous feront un éternel honneur, usez de votre belle et grande influence pour empêcher qu'on étouffe, qu'on étrangle nos études si nécessaires pour les plus hauts intérêts de l'Église et des âmes. Le condamner, c'est nous frapper tous qui travaillons sérieusement à la science biblique ; c'est aussi prendre tout élan, tout courage à un homme, qui, au fond, ne fait que voir trop haut et trop profond, trop plein et trop nettement. Cela ne doit arriver qu'en dépit de nos efforts 696 .’

Aussi bien, le 2 janvier, il ne revient que sur l'attitude de Mgr d'Hulst et sur la situation qu'il faut faire à Loisy :

‘Je me permets aussi de préciser un peu plus ce que j'avais en tête et qui y roule toujours à propos de mon ami exégète. C'est au fond, s'il faut que je dise toute la pensée, que la conduite de Mgr d'Hulst, homme que du reste j'honore et admire depuis longtemps, m'a, sur ce point, peiné et décidément scandalisé ; que je ne puis croire tout seul dans ces impressions à moi ; et que je voudrais tant, tout autant pour que de nouveau je le puisse honorer aussi complètement que je l'ai fait avant cette affaire et que je le fais encore en dehors de cette affaire, que dans l'intérêt des études bibliques et celui de l'abbé Loisy, que Mgr d'Hulst se concertât avec le Cardinal Archevêque de Paris pour lui offrir un poste vraiment convenable.’

Mgr Mignot s'emploie alors à disculper Mgr d'Hulst : "Comme vous, je suis attristé de la disgrâce de l'abbé Loisy ; mais les lettres que j'ai reçues de Mgr d'Hulst et du Cardinal de Paris me persuadent que Mgr d'Hulst a fait ce qu'il a pu. Si M. Icard était mort 8 jours plus tôt, il est probable que les choses auraient tourné tout autrement !" 697 Mais les évêques fondateurs de l'Institut de Paris se défiaient beaucoup de l'abbé Loisy et aussi de Mgr d'Hulst qui l'avait soutenu au point de s'être compromis pour lui. Il ajoute : "Je suis convaincu que le cardinal, encouragé par Mgr d'Hulst fera ce qu'il pourra pour l'abbé Loisy. Que celui-ci accepte simplement ce qu'on lui offrira ; il pourra par là continuer à rendre d'éminents services".

En décembre 1894, quand Loisy qui a reçu l'aumônerie des soeurs dominicaines de Neuilly se demande si son ministère ne représente pas un véritable péril pour sa santé, Mgr Mignot lui offre immédiatement de venir s'installer sur la Côte d'Azur :

‘Mon rêve serait de vous voir tout à fait libre pendant quelques années : peut-être n'est-ce pas irréalisable. Je n'ai rien à vous offrir à Cannes, qui n'est plus dans mon diocèse ; mais je pourrais vous donner une hospitalité modeste dans ma villa d'Hyères pour tout l'hiver. Sans être à la hauteur de Cannes, Hyères ne laisse pas d'être habitable 698 .’

Tout en admettant qu'il aurait "besoin d'une liberté à peu près entière pendant quelques années" pour mener à bonne fin ses travaux, l'abbé Loisy décline l'offre. Il estime en effet qu'il y aurait "quelque inconvénient à être sans aucune situation officielle". La seule solution qu'il peut envisager c'est qu'on lui fasse "à côté de l'Institut catholique, une situation honorable par le titre et sans obligations réelles, sauf à pourvoir ensuite à ma subsistance par une combinaison de ministère très réduit (quelque chapellenie) et d'enseignement (un cours à l'Institut catholique)". Si Mgr d'Hulst tient réellement à l'utiliser pour la Faculté de théologie, "un arrangement de ce genre était et reste encore le seul moyen d'obtenir le résultat voulu. Je ne puis vraiment pas, après avoir été professeur dans la maison, et mis à pied vous savez comment, accepter comme une faveur de revenir comme maître de Conférences". Ce n'est que si sa situation se réglait convenablement à Paris qu'il pourrait se demander "si un bout d'hiver passé près de Votre Grandeur ne (lui) serait pas très salutaire" 699 .

Mgr Mignot ne désespère pas de trouver un solution acceptable. De passage à Paris fin janvier il rencontre M. Captier 700 qui suggère de faire nommer l'abbé Loisy chapelain de Saint-Louis des Français à Rome. "Vous y verriez de près les professeurs du Collège romain, écrit-il aussitôt à Loisy, beaucoup de préjugés tomberaient et l'on ne tarderait pas à vous rendre justice. Vous pourriez travailler tout à votre aise sans grever votre budget et vous reviendriez avec une autorité scientifique incontestée 701 .

Nouvelle réponse négative de Loisy : "Aller à Rome afin de pouvoir rentrer à l'Institut catholique c'est tout simplement recommencer ma carrière. J'aimerais mieux admettre tout de suite qu'elle est finie" 702 . Mgr Mignot en convient et écrit au baron von Hügel :

‘M. Captier me disait qu'on pourrait lui offrir le titre de chapelain de Saint-Louis des Français. A Rome, il serait indépendant, il travaillerait, s'imposerait par sa valeur. M. Loisy n'accepte pas cette proposition pour des raisons de santé et aussi je pense par dignité personnelle. Je n'ose insister, car une fois rentré en France au bout de deux ou trois ans, il ne serait pas plus avancé qu'aujourd'hui. Pour le moment le mieux est qu'il reste à Neuilly où il a une position honorable aux yeux du clergé de Paris. Dieu nous aidera, quand il sera temps 703 . ’

Il revient pourtant à la charge en mai, car l'état de santé de l'abbé Loisy le préoccupe et il se demande s'il n'aurait pas mieux valu accepter d'aller à Rome : "Comme il est notoire pour tout le monde, écrit-il à l'exégète, que vous avez besoin de repos on n'y aurait vu, on n'y verrait rien de blessant pour votre dignité. La présence de M. Duchesne serait peut-être une raison d'accepter un poste de repos ? Il serait bien entendu qu'un séjour à Saint-Louis des Français ne serait pas autre chose pour vous" 704 .

Avec quelque impatience, Loisy s'étonne auprès du baron von Hügel de ce que Mgr Mignot revienne sur cette proposition de chapellenie et manifeste son agacement devant tant de prévenances qui se refusent finalement à regarder en face la réalité : "Au fond l'évêque, Mgr d'Hulst, M. Captier sont embarrassés de leur dévouement à ma cause, et ils offrent n'importe quoi, n'osant entreprendre rien de sérieux. Ce sont des politiques, et je soupçonne, entre nous, qu'ils se croient habiles" 705 .

Désormais, en dehors d'une intervention auprès de M. Captier en 1897, pour une éventuelle nomination de Loisy au Chapitre de Notre-Dame de Paris, Mgr Mignot se contentera de rappeler périodiquement à Loisy qu'il peut, dès qu'il le souhaite venir s'installer dans le Midi 706 .

Notes
680.

En s'abonnant à l'Enseignement biblique, Mgr Mignot avait écrit à Loisy : "L'enseignement biblique, si j'en juge par le premier numéro, ne sera pas moins utile aux maîtres qu'aux étudiants, quoi qu'en pense votre modestie", Lettre du 10 février 1892, BN, Naf 16659, f° 67.

681.

Aristide MAGNIER (1829-1906), ancien professeur d'Écriture sainte au grand séminaire de Soissons.

682.

Sur cet article et ses répercussions, voir F. Beretta, Mgr d'Hulst…, pp.114-120.

683.

Sur cette position qui s'appuyait sur le concile de Trente voir les analyses de F. Beretta, "De l'inerrance absolue à la vérité salvifique de l'Écriture", Freiburger Zeitschrift für Philosophie und Theologie, 1999, pp. 480-484.

684.

F. Beretta, Mgr d'Hulst…, p. 397.

685.

Louis Claude FILLION (1843-1927), sulpicien, professeur d'Écriture sainte au séminaire de Reims puis de Lyon avant d'être appelé en 1893 à l'Institut catholique de Paris.

686.

L'Enseignement biblique, 1893, 6, pp. 1-16.

687.

"Le cardinal Richard n'avait jamais rien lu de pareil à mon article […] qui lui (parût) d'une hardiesse extravagante", Loisy, Choses passées, p. 145.

688.

Hügel à Loisy, 23 novembre 1893, BN Fonds Loisy, Naf 15655, f° 304-305.

689.

Idem.

690.

Art. cit., pp. 5, 11, 13, 16.

691.

Mgr Mignot au baron von Hügel, 4 janvier 1894.

692.

Lettre du 1er décembre 1893.

693.

Lettre du 29 novembre 1893.

694.

Idem.

695.

Lettre du 6 décembre 1893, BN, Fonds Loisy, Naf 15644, f° 337.

696.

Baron von Hügel à Mgr Mignot, 3 décembre 1893.

697.

Mgr Mignot au baron von Hügel, 4 janvier 1894.

698.

Mgr Mignot à l'abbé Loisy, 27 décembre 1894.

699.

Abbé Loisy à Mgr Mignot, janvier 1895.

700.

Arthur CAPTIER (1828-1903) Sulpicien, fondateur de la Procure de Saint-Sulpice à Rome en 1874, il venait de succéder à M. Icard à la tête de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice. En 1896, Mgr Mignot plaida auprès de Léon XIII pour qu'il soit créé cardinal de Curie. "J'aime Captier, aurait répondu le Pape, mais pour en faire un Cardinal il n'est pas assez grand, il n'a pas assez de valeur." Propos rapportés dans les notes de la visite ad limina de 1896, ADA, 1 D 5 .

701.

Mgr Mignot à l'abbé Loisy, 23 janvier 1895.

702.

Abbé Loisy à Mgr Mignot, 27 janvier 1895.

703.

Mgr Mignot au baron von Hügel, 8 février 1895.

704.

Mgr Mignot à l'abbé Loisy, 29 mai 1895.

705.

Abbé Loisy au baron von Hügel, 11 juin 1895, BN, Fonds Loisy, Naf 15644, f° 403.

706.

"Laissez-moi vous redire bien simplement que si vous avez besoin de passer un hiver dans le Midi, vous pouvez venir vous installer à Fréjus ou à Hyères", lettre du 7 octobre 1895. "En tout cas, si vous êtes fatigué, ma villa d'Hyères vous est ouverte ; je dis Hyères, parce qu'il n'est pas impossible que M. Vigouroux me demande ici l'hospitalité pour deux mois (Mgr Mignot n'ignorait pas qu'une des raisons pour lesquelles Loisy refusait de répondre positivement à ses invitations réitérées, était la crainte de rencontrer M. Vigouroux pour lequel il n'avait que peu d'estime : "Le Vigouroux est un être assez dangereux" écrira-t-il un jour au baron von Hügel , BN, Fonds Loisy, Naf 15644, f° 443), lettre du 6 septembre 1896.