4. Le transfert à d'Albi : entre satisfaction et déception.

Mgr Mignot a souhaité assez rapidement quitter Fréjus. Dès 1892, à l'occasion de la vacance des sièges de Beauvais et d'Amiens, des interventions ont lieu auprès du ministre des Cultes afin qu'il songe à Mgr Mignot pour ces évêchés. Ainsi un sénateur et ancien préfet de l'Aisne, plaide-t-il pour que l'on confie un grand diocèse à Mgr Mignot "homme distingué, madré et prudent" 707 . Le Journal de Saint-Quentin annonce d'ailleurs le 10 août que successeur de Mgr Jacquenet à Amiens sera Mgr Mignot. La nouvelle est reprise par la presse parisienne et l'évêque de Fréjus est obligé de la démentir 708 .

En janvier 1897 nouvelles interventions, cette fois-ci pour l'archevêché de Bourges laissé vacant par le décès de Mgr Boyer. Parmi les recommandations, celle de l'évêque de Clermont-Ferrand, Mgr Belmont, qui rappelle au ministre qu'il y a peu d'évêques "dont le zèle soit aussi éclairé que le sien pour les progrès des sciences ecclésiastiques" et qu'il est "sur ce sujet en relations intimes avec M. l'abbé Duchesne" 709 .

Mgr Mignot lui-même écrit au Sous-Directeur des Cultes, M. Magny, pour lui rappeler que le Directeur des cultes lui avait laissé entendre, lors d'une conversation qu'ils avaient eue l'année précédente, qu'à la première occasion il s'emploierait à lui faire "quitter Fréjus dignement".

L'insistance de Mgr Mignot s'explique pour une part par sa volonté de se rapprocher de son pays natal dont on sait l'attachement qu'il lui portait, pour une autre part, non négligeable, par ambition personnelle, non pas tant de faire carrière, que de disposer d'une autorité supplémentaire au sein de l'épiscopat français et peut-être d'une protection plus grande contre d'éventuelles menaces romaines.

En réponse à Loisy qui lui avait signalé une campagne entreprise contre lui dans la Vérité française 710 par l'abbé Maignen 711 ,il écrit : " Ayez la bonté de me tenir au courant et si l'incident prend de l'importance j'écrirai au Cardinal Mathieu et même à l'Archevêque de Paris. Mais - je vous le dis tout bas - je préférerais être archevêque moi-même, afin de le faire avec plus d'autorité" 712 .

Ses amis les premiers d'ailleurs, à commencer par Loisy, lui conseillent de ne pas compromettre, par ses prises de position, les chances qu'il a d'être nommé archevêque : "Si j'osais, Monseigneur, écrit Loisy, je vous dirais : Devenez archevêque ; mais ne vous fourrez pas dans ce guêpier (la question biblique)" 713 . Quand Loisy fait part au baron von Hügel de ses doutes quant à l'efficacité du mémoire de Mgr Mignot au pape, il ajoute : "Ce n'est pas cela qui aidera ce bon évêque de France à devenir archevêque" 714 .

De son côté le baron von Hügel forme des vœux pour le "seul évêque biblique de la France - que la Providence le fasse bientôt et archevêque et cardinal !" 715 Avant même que la nomination à Albi ne soit officielle, il écrit à Mgr Mignot pour le féliciter et lui dire ce qu'il en attend :

‘[…] enfin, vous voilà archevêque : et cela est bon et très bon. Nous avons toujours encore, malheureusement, si peu d'hommes d'Église, si peu, du moins relativement au nombre des autres, de tournure d'esprit, de votre compétence soutenue, de votre courage, de votre pleine et parfaite loyauté de vue et de tenue : et tout semble indiquer que l'Église aura besoin de plus en plus, plutôt que de moins en moins, de ces qualités, soit que la réaction continue, soit qu'enfin la voie s'élargisse comme il est tant à souhaiter 716 .’

Or Mgr Mignot a le sentiment d'être victime d'un certain ostracisme de la part du gouvernement. Il craint en particulier que M. Dumay, le tout puissant Directeur des Cultes, "n'ait quelques préjugés à son endroit et qu'on ne l'ait présenté à lui sous des couleurs assez noires ou tout au moins sous un faux jour". Comment ne pourrait-il pas interpréter ainsi le fait que plusieurs évêques de sa génération ont eu une carrière plus rapide que la sienne ? Mgr Hautin nommé à Evreux en 1890 alors que lui-même espérait y être nommé plutôt qu'à Fréjus, est archevêque depuis longtemps, son successeur aussi 717 . L'archevêque de Toulouse 718 a quitté Angers où tout semblait devoir le retenir longtemps. Mgr Renou nommé à Amiens, où Mgr Mignot serait volontiers allé, est depuis archevêque de son diocèse d'origine 719 .

"‘Je suis loin de blâmer ces choix, conclut-il, je les constate et mes amis du clergé les constatent aussi… Je me demande s'il n'y aurait pas à mon endroit un fâcheux préjugé’" 720 . M. Ardoïn se fera plus tard l'écho de ce soupçon en estimant que si Mgr Mignot "n'a été nommé qu'à Albi, c'est parce qu'on avait l'impression que, très correct, il n'était pas ardent pour le régime" 721 . Rien dans son dossier ne permet d'étayer que telle était la raison de la réserve du gouvernement, si réserve il y a eu. Le seul reproche que le gouvernement avait à adresser à Mgr Mignot était l'attitude qu'il avait eue au moment de l'affaire Gouthe-Soulard 722 . L'évêque de Fréjus avait envoyé à son métropolitain une lettre de soutien qui avait été en partie publiée par l'archevêque d'Aix avec l'ensemble des témoignages qu'il avait reçus 723 . En août 1892, Mgr Mignot crut nécessaire d'envoyer au ministre une copie intégrale de sa lettre avec un mot d'explication :

‘On a dit que j'avais adhéré sans réserve 724 . Mon adhésion a paru insuffisante aux sectaires qui ont retranché ce qui pouvait mettre ma pensée dans son vrai jour […] Mon profond respect pour M. Fallières 725 m'aurait au besoin empêché de m'associer pleinement à une lettre dont le ton était peu mesuré 726 .’

Il est peu vraisemblable que cette manifestation de solidarité à laquelle seule une quinzaine d'évêques se dérobèrent, ait été interprétée comme le signe évident de la réserve de l'évêque de Fréjus à l'égard du régime. D'autant plus que l'année suivante, comme nous le verrons 727 , il se révéla un ardent défenseur de la politique de ralliement. Il faut bien plutôt chercher la cause de l'attente prolongée de Mgr Mignot du côté ecclésiastique. D'une part, il ne bénéficie pas d'une protection épiscopale influente et déterminante pour les carrières comme l'a montré J.-O. Boudon. Or c'est le cas pour tous les prélats qu'il cite : Mgr Hautin a fait partie du cercle de Mgr Dupanloup ; Mgr Renou et Mgr Sueur étaient proches du cardinal Meignan 728 . N'est-ce pas Mgr Servonnet, évêque de Digne, lui aussi protégé de Dupanloup, qui obtient l'archevêché de Bourges convoité par Mgr Mignot ?

D'autre part, et le gouvernement ne l'ignorait pas, Mgr Mignot était l'objet d'une hostilité non dissimulée de la part de certains membres du clergé, tout particulièrement dans son diocèse d'origine. Dès le moment où il a été question d'un évêché pour l'abbé Mignot, Mgr Thibaudier en avait signalé l'existence et au Directeur des cultes et au Nonce. "Mis à Soissons, avait-il écrit au premier, M. Mignot dont les études ont suivi une direction un peu spéciale, aurait quelques préventions contre lui" 729 . L'évêque de Soissons avait été plus explicite avec le second, expliquant qu'une fâcheuse habitude "d'essayer sur quelques hommes naïfs la force de certaines objections" avait valu à l'abbé Mignot une réputation de rationaliste.

De fait, en 1897, quand la santé déclinante de Mgr Duval laisse prévoir une vacance prochaine du siège de Soissons, l'éventualité de la nomination de Mgr Mignot rencontre l'opposition résolue d'un certain nombre de membres influents du clergé soissonnais. Les hostilités sont ouvertes à la suite de l'article sur "L'évolutionnisme religieux" paru dans le Correspondant d'avril 1897 et de la retentissante sortie de l'Église d'un prêtre du diocèse de Soissons, l'abbé Philippot 730 .

L'affaire a un retentissement national. La presse anticléricale se réjouit "du mouvement qui se manifeste dans le jeune clergé vers un christianisme plus simple et plus évangélique" 731 , tandis que la presse de droite dénonce "un dangereux mouvement, dont il ne faut ni exagérer ni méconnaître l'importance mais qui est la suite de cet esprit libéral et réformiste que l'on a vu poindre avec Lamennais […]. Il répond à l'état d'âme d'un plus grand nombre de prêtres épris de réforme et de renouveau et qui appelle de leurs vœux une nouvelle Église, un nouveau christianisme" 732 . Dans une brochure intitulée : "Quelques questions théologiques", le chanoine Magnier dénonce les erreurs du prêtre non sans rappeler que celui-ci justifie, par des citations de Mgr Mignot, les raisons qui lui ont fait perdre la foi et quitter l'Église.

L'attaque est indirecte mais elle ne trompe personne. Mgr Mignot écrit au vicaire général de Soissons pour protester contre la déloyauté du procédé : "J'assistais vendredi à une réunion de prêtres ; voici la note générale : M. Magnier fait semblant de viser l'abbé Philippot, mais en réalité il vise plus haut". Or non seulement l'évêque de Fréjus n'obtient pas de droit de réponse du Journal de l'Aisne où avaient paru les deux articles de l'ex-abbé mais Mgr Duval, "sous prétexte qu'il fallait faire silence", lui refuse le droit de s'expliquer dans la Semaine religieuse où il voulait exposer sa pensée, "rassurer à la fois les amis, les malintentionnés, les ignorants et aussi les âmes simples" 733 .

Dans le même temps un directeur du grand séminaire laisse diffuser un échange de correspondance dans laquelle il se dit n'être pas surpris de l'attitude de l'évêque, car "étant vicaire général il n'avait que de mauvais livres" et se demande si "le critique ne doit pas être considéré comme le complice" de l'ex-prêtre, tandis que son correspondant laisse entendre que Mgr Mignot ne croyait "ni à la création, ni à la révélation, ni à l'inspiration, ni à la prophétie etc.", et estime qu'il faut déférer les écrits du prélat à l'Index.

Pour Mgr Mignot c'est la preuve qu'on monte contre lui une cabale dans le but de le discréditer dans l'esprit des prêtres du diocèse. Il se plaint au vicaire général de Soissons des agissements de "la bande de sectaires qui commence par le Supérieur du grand séminaire et finit par M. Magnier" montant à tout propos 734 contre lui les esprits de ses anciens confrères du diocèse et le privant ainsi "de l'estime à laquelle (il) a droit comme Évêque et comme compatriote". Et il développe le même type de défense que trois ans auparavant : l'article du Correspondant lui a valu "les adhésions des plus hauts personnages, mêmes des évêques les moins suspects de hardiesses bibliques comme Annecy et Nancy" ; M. Vigouroux qui en a lu le manuscrit "n'y a rien trouvé que d'orthodoxe" 735 . L'abbé Cardon, "désolé de la peine de l'évêque" lui répond en lui demandant de "passer outre et d'être au dessus de cela" 736 . Même conseil de son ancien supérieur de Saint-Sulpice, M. Maréchal à qui Mgr Mignot avait rendu visite durant les vacances :

‘Je vous disais la tristesse que j'éprouve à voir dans l'Église […] tant de forces gaspillées. […] Cela console lorsqu'on voit, comme en V. G., la dignité soutenue par la science et la hauteur de pensée. Ne vous inquiétez pas des tracasseries sans importance. Vous avez avec vous tout ce qui pense dans l'Église, tous ceux qui au courant des développements de la critique et des inéluctables exigences de l'esprit moderne, veulent cependant garder au monde le sel nécessaire de l'Évangile. […] Nier les problèmes, fermer les yeux aux difficultés, c'est plus facile mais c'est dormir quand il faudrait vivre et agir 737 .’

Il y a donc tout lieu de penser que ce n'est pas tant un doute sur la qualité de la loyauté de Mgr Mignot à son égard qui a conduit le gouvernement à tarder à le proposer pour un siège archiépiscopal que le souci de ne pas donner le sentiment de prendre partie dans des querelles théologiques.

Aussi bien la nomination à l'archevêché d'Albi est-elle accueillie, tant par le nouveau titulaire que par ses amis, avec des sentiments partagés où se mêlent satisfaction d'amour propre et incontestable déception. Elle intervient au terme de longues négociations, à un moment de tension entre le gouvernement de Défense républicaine dirigé par Waldeck-Rousseau et le Saint-Siège en ce qui concerne la nomination des évêques, durant lesquels plusieurs combinaisons ont été tour à tour imaginées entre la mi-juin et la fin novembre 1899 pour sortir de l'impasse. Dans l'une d'elle Mgr Mignot se voyait attribué le siège de Toulouse ou celui de Rouen 738 . Et il a vraiment espéré être titulaire de l'un de ces sièges métropolitains, surtout du second.

Comme durant cette négociation, le bruit court que l'évêque de Fréjus refuserait Albi, Mgr Mignot s'empresse d'écrire à M. Magny pour démentir : "C'est là une pauvre manœuvre de gens à court d'imagination et inventée en vue de servir je ne sais quels intérêts […] Il n'entre en aucune façon dans ma pensée de refuser Albi". Il n'en profite pas moins pour indiquer l'ordre de ses préférences. Il aimerait assurément retourner dans le Nord et il accepterait donc volontiers Rouen. A défaut, le siège de Toulouse lui conviendrait aussi. Songeant peut-être à la présence de l'Institut catholique, il estime qu'il rendrait "là plus de service à l'État et à l'Église 739 .

C'est donc avec une pointe d'amertume qu'il accueille sa nomination à Albi. Elle transperce dans la manière dont il annonce, avec un ton désabusé, la nouvelle à l'abbé Loisy : " Hier j'étais à Paris pour m'entendre dire que je suis maintenu à Albi. Mgr Fuzet 740 , tout puissant, non content d'avoir Rouen, a fait donner Toulouse à son ami intime Mgr Germain 741 qui n'a que deux ans d'épiscopat ! Oui, bien étrange l'attitude de Léon XIII. Sous son impulsion l'Église tend à n'être plus qu'une immense machine politique" 742 . Si cette nomination déçoit aussi Loisy, il reste pour une fois optimiste et veut y voir un avantage possible pour l'avenir : "Albi n'est pas ce qu'on aurait pu rêver de mieux pour lui et pour nous, écrit-il au baron von Hügel. Mais cette nomination réserve beaucoup mieux qu'une autre (Toulouse - Rouen) les chances qu'il peut avoir de venir à Paris" 743 .

Notes
707.

Lettre du 21 mars 1892, AN, F 19, 2485, f° 39. Le 6 avril, une intervention dans le même sens provient de M. Derelle, à la Présidence de la République.

708.

La Croix du 26 août.

709.

Lettre du 3 janvier 1897, AN, F 19, 2485, f° 98.

710.

La Vérité française, journal né d'une scission avec l'Univers en juillet 1893 à propos du ralliement. Il était l'expression du courant intransigeant, opposé aux directives politiques de Léon XIII.

711.

Charles MAIGNEN (1858-1937), prêtre de la congrégation des Frères de Saint-Vincent de Paul, ancien aumônier du Cercle de Montparnasse. Polémiste intransigeant contre tout ce qui pouvait apparaître comme une nouveauté.

712.

Mgr Mignot à l'abbé Loisy, 17 juillet 1899, f° 111.

713.

Abbé Loisy à Mgr Mignot, 11 septembre 1896.

714.

Abbé Loisy au baron von Hügel, 26 décembre 1896, BN, fonds Loisy, Naf 15644, f° 436.

715.

Baron von Hügel à Mgr Mignot, 19 février 1898.

716.

Baron von Hügel à Mgr Mignot, 4 juillet 1899.

717.

Mgr Hautin a été nommé archevêque de Chambéry en 1893 et son successeur à Evreux, Mgr Sueur, nommé archevêque d'Avignon en 1896.

718.

Mgr Mathieu, évêque d'Angers en 1893, nommé à Toulouse en 1896.

719.

Nommé à Amiens en 1892, nommé à Tours en 1896.

720.

Lettre du 10 janvier 1897, AN, F19. 2485, f° 99.

721.

BN, fonds Lacroix, Naf. 24404, f° 558.

722.

A la suite d'un incident provoqué par des pèlerins français, le ministre des cultes avait demandé aux évêques de suspendre les pèlerinages à Rome. L'archevêque d'Aix publia une très maladroite fin de non recevoir qui provoqua son inculpation pour outrages au ministre. Sur cette affaire voir R. P. Lecanuet, Les premières années du pontificat de Léon XIII, pp. 478-485.

723.

Mgr Gouthe-Soulard, Mon Procès. Mes Avocats, Paris, Dentu, 1891.

724.

Note en marge du directeur des Cultes ou du ministre lui-même : "Mais certes, c'était autorisé".

725.

Idem : "Gros malin".

726.

Lettre du 29 août 1892, AN, F 19. 2485, f° 50.

727.

Voir infra p. 527.

728.

J.-O. Boudon, L'épiscopat…, pp. 261; 497.

729.

Lettre du 3 mai 1889, AN, F19. 2485, f°9.

730.

Voir supra p. 55.

731.

L'Eclair du 23 juin 1897 cité in Bourrier, Ceux qui s'en vont, p. 31.

732.

La Vérité, 21 juin 1897.

733.

Brouillon d'une lettre à M. Magnier datée du 25 juillet 1897, ADA, 1 D 5-07.

734.

Mgr Mignot tient ses comptes à jours : c'est la troisième fois que le groupe se manifeste. Après la Préface du Dictionnaire de la Bible, c'est une conférence donnée pendant les vacances qui avait retenu l'attention des censeurs. N'y avait-il pas dit que "les Hébreux ne vivaient pas seulement de manne au désert mais aussi de lait et de viande de leurs troupeaux !"

735.

Brouillon d'une lettre à l'abbé Cardon, vicaire général de Soissons, s. d., ADA, 1 D 5-10. Un autre brouillon de lettre destinée au supérieur du grand séminaire exprime les mêmes plaintes.

736.

Lettre du 14 juillet 1897, ADA, 1 D 5-07.

737.

Lettre du 7 août 1897, ADA, 1 D 5-07.

738.

Sur ces négociations de l'année 1899 voir ASV, fonds de la Secrétairerie d'État, Rubrique 248, année 1902, fasc. 5, f°2 à 97.

739.

Lettre du 9 novembre 1899, AN, F19. 2485, f° 123.

740.

Edmond-Frédéric FUZET (1839-1915), Professeur d'histoire ecclésiastique à la faculté catholique de Lille. Évêque de La Réunion (1888), de Beauvais (1893), archevêque de Rouen (1899). Son républicanisme affiché lui donnait une grande influence en même temps qu'il lui attirait des critiques. M. Dumay s'était opposé à son éventuelle translation à Albi car "c'était trop peu de chose pour lui".

741.

Évêque de Rodez (1897-1899). Le dossier de la Secrétairerie d'État ne permet pas de confirmer ce rôle de Mgr Fuzet. Il semble plutôt que le nom de Mgr Germain a été avancé par le nonce dans le cadre des transactions avec le gouvernement. Le nonce écrit à son sujet : "Je l'estime très utile à ce siège pour un meilleur développement de l'Université catholique à laquelle il porte une faveur illimitée", ASV, Rub. 248, année 1902, fasc. 5, f° 93. Sur cette première vague de nominations épiscopales du gouvernement Waldeck-Rousseau, voir J.-O. Boudon, L'épiscopat…, pp. 501-504.

742.

Mgr Mignot à l'abbé Loisy, 29 novembre 1899, f° 121.

743.

Lettre du 6 décembre 1899, BN, fonds Loisy, Naf 15645, f° 13.