5.2.1 Donnéesgénérales.

Tableau 1 : Répartition du courrier par période

Périodes	Total	nbre/an
1890-1899	128	13
1900-1918	473	26

Pour grossière que soit cette statistique, l'indication qu'elle fournit n'est pas dénuée d'intérêt. Le doublement du volume moyen de la correspondance entre Fréjus et Albi montre que, si l'on rend moins visite à l'archevêque, on lui écrit beaucoup plus. Certes, cela ne remplace pas les entretiens de vive voix. Plus d'une fois Mgr Mignot indique qu'il ne peut confier au courrier tout ce qu'il a envie de dire, soit parce que ce serait trop long, soit parce qu'il redoute l'exploitation qu'on pourrait faire de ses propos. Ainsi, au moment de l'affaire Perraud, il dit son inquiétude à Mgr Lacroix devant le risque d'utilisation, à des fins polémiques, de la correspondance privée :

‘La réponse des Oratoriens n'a pas fait pleine lumière dans mon esprit, mais elle a montré combien le correspondant ⁷⁸⁹ de l'abbé Charles Perraud a agi d'une façon impardonnable. La sympathie que l'on a montré à ces messieurs n'aboutirait-elle qu'à une duperie dont nous serons les victimes ? Les billets que nous leur écrivons pour leur montrer qu'on ne les rejette pas, qu'on ne les traîne pas aux gémonies doivent-ils leur servir à nous démonétiser nous-mêmes ? Ce serait plus que de la déloyauté ⁷⁹⁰ .’

Quand on annonce la publication d'une vie du P. Hyacinthe par Houtin, il écrit à l'abbé Naudet : "Comme l'auteur n'a aucune retenue, je crains qu'il n'abuse de certains passages de lettres isolées de leur contexte. Ce qu'on a écrit par charité pour le P. Hyacinthe, pour ramener ce pauvre homme, sera exploité contre de braves gens" ⁷⁹¹ .

Loin de se restreindre, le cercle des relations de Mgr Mignot s'est au contraire élargit à partir du moment où il a été archevêque d'Albi, en particulier grâce au chanoine Birot qui a joué un rôle d'intermédiaire important.