2. Rassurer.

L'article "Critique et tradition" avait été écrit avant le voyage ad limina. Mgr Mignot en avait eu l'idée dès novembre 1903 en même temps qu'il avait décidé de se rendre à Rome pour tenter une ultime démarche. Il en avait informé Loisy :

‘De tous côtés on me demande de parler, de mettre les choses au point, de rassurer la foi des fidèles ; on s'étonne de mon silence qu'on regarde comme une approbation de tout ce que vous écrivez. Ai-je besoin de vous dire - ce qui me peine vivement - que bon nombre de mes prêtres vous regardent comme un blasphémateur. On voit bien qu'ils ne vous ont pas lu et qu'ils ne vous connaissent pas. Je crois qu'il serait utile de mettre les choses au point et de monter que vous n'êtes pas un hérétique. Peut-être pourrais-je publier un article sur le Développement du dogme dans le sens de Newman pour montrer que le développement n'est pas transformation au sens de Sabatier. J'en profiterais pour dire quelques mots sur la critique historique et montrerais que l'Église n'a son origine ni dans les Évangiles ni même dans S. Paul, mais qu'elle existe d'une vie propre que lui donne N. S. bien avant la rédaction des Synoptiques 1383 .’

Il hésite alors entre deux options : envisager la question d'une façon générale sans parler de Loisy ou citer explicitement le travail de l'exégète. Cette seconde hypothèse le gêne un peu car, nous l'avons vu, il ne partage pas toutes les conclusions de l'abbé sur saint Jean. Même s'il accepte l'idée que le quatrième Évangile est en grande partie symbolique et qu'on ne peut l'attribuer à l'apôtre Jean, il croit "malgré les difficultés qu'il ne se dissimule pas - à la résurrection de Lazare en dépit même du silence inexplicable des Synoptiques". Il serait donc obligé de faire des réserves. Mais ces réserves sur "l'application des principes" étaient peut-être une manière habile de défendre la légitimité de la critique.

Commentant la décision de l'archevêque de se rendre à Rome et d'écrire un article, Loisy écrit dans ses Mémoires :

‘Ainsi, cet homme, si calme par tempérament, si modéré par réflexion, était dans l'occasion, courageux jusqu'à la témérité. Peut-être croyait-il trop à la puissance de l'intelligence auprès de gens qui, intelligents ou non, ne songeaient qu'à la domination… L'idée de cet article, même avec les tempéraments qu'il y voulait apporter, était aussi fort audacieuse 1384 .’

Mgr Mignot avait informé Pie X de l'existence de cet article lors de sa première audience avec le pape. Celui-ci lui avait demandé de surseoir à la publication dans l'attente de la décision du Saint-Office afin de voir si il y avait quelque chose à modifier. "J'ai dû m'incliner quoiqu'à regret", écrit l'archevêque à l'abbé Birot et il ajoute : "M. Vigouroux tout en faisant des réserves, le trouve opportun. Naturellement il veut que je lâche M. Loisy davantage" 1385 .

La mise à l'Index des livres de Loisy, loin de modifier le projet de Mgr Mignot, le rend à ses yeux, doublement opportun. Il lui semble d'une part urgent de "rassurer les consciences et les intelligences" 1386 : "J'ai fait un article qui a dû paraître hier dans le Correspondant, écrit-il au baron, j'ai voulu rassurer les esprits inquiets - et c'est le très grand nombre - en montrant que la religion de Notre-Seigneur ne repose pas directement sur les Évangiles" 1387 ; et à H. Loyson : "J'ai voulu rassurer les consciences inquiètes, sans sacrifier les droits de la critique" 1388 . D'autre part, comme il le dit à Mgr Lacroix, il n'est absolument pas possible "tout en faisant des réserves sur les théories de Loisy […] de lâcher (comme on m'en a supplié de bien des côtés) un homme de cette valeur" 1389 .

Pour Mgr Mignot la crise religieuse que traverse l'Église et qui se manifeste entre autres dans la question biblique du fait de l'usage de la critique, doit être replacée dans le cadre général de la culture moderne et de ce qu'il appelle "l'état des esprits de la génération contemporaine". Il a certes conscience que cette évolution des esprits ne touche pour l'instant que "les générations nouvelles" du "monde intellectuel" et celui des "catholiques instruits", mais leurs "exigences intellectuelles" ne sont pas pour autant un épiphénomène passager. Elles témoignent au contraire que l'on est en présence "d'un tournant de l'histoire", d'une "période de transition". Ce "mouvement des idées", il est vain de vouloir y résister tout comme il est dangereux de prétendre l'ignorer. Ce serait aller au devant d'une "faillite intellectuelle" grave pour l'Église.

Il faut au contraire admettre que les frontières du croyable se sont déplacées et que certains récits de la Bible sont des obstacles à la foi :

‘Elle contient un certain nombre de faits, de récits humainement parlant invraisemblables, qui vont contre l'expérience, contre les lois de la nature et sont plus propres à nous faire douter du contenu du livre qu'à établir sa véracité. Un serpent qui parle, un arbre qui donne la science du bien et du mal, un autre capable de donner l'immortalité, un déluge universel qui couvre toute la terre et détruit tout ce qui a vie, une mer qui s'ouvre sur l'ordre de Moïse, le soleil qui s'arrête à la parole de Josué… ce sont là des faits qui, par eux-mêmes n'entraînent pas la conviction 1390 . ’

Il faut donc rappeler que la foi ne repose pas d'abord sur l'Écriture, mais sur le témoignage de l'Église 1391 . Mgr Mignot s'emploie ainsi à démontrer, sans avoir recours à aucune citation des Évangiles, que la foi en la divinité du Christ a toujours été la foi de l'Église. Et dès lors que "l'Église existe indépendamment de l'histoire évangélique qui la raconte" 1392 ; les conclusions de la critique, si déconcertantes qu'elles puissent paraître, ne sont pas de nature à atteindre la foi. En effet un critique sérieux se doit seulement "d'étudier les faits, les dégager de tout alliage et de toute altération, les mettre en lumière, en saisir l'enchaînement visible et s'en tenir là".

Qu'en est-il alors du surnaturel ? La "réserve méthodique" que doit observer le critique face à l'extra-humain, son "agnosticisme provisoire" ne risquent-ils pas d'établir une cloison étanche entre sa science et sa foi chrétienne ? Pour Mgr Mignot la réponse est négative et pour deux raisons. D'abord parce que le critique catholique n'exclut pas a priori, comme le font les critiques rationalistes, l'existence du surnaturel. Ensuite parce qu'il y a toujours une issue qui permet "de sortir de l'impasse prétendue, de concilier notre science et notre foi sans rien sacrifier ni de l'une ni de l'autre" 1393 . Cette issue c'est l'interprétation et c'est là le travail des théologiens.

Mgr Mignot propose, comme cadre au travail d'interprétation, la théorie du "développement de la révélation". Nous avons vu, en étudiant les Lettres sur les études ecclésiastiques, que c'était pour l'archevêque la seule voie disponible pour résoudre les difficultés. En 1901, informant l'abbé Birot qu'on le sollicitait de poursuivre la série de ses Lettres, il lui confiait : "Il me semble qu'on pourrait aborder carrément la question du développement de la doctrine révélée dans l'Ancien Testament" 1394 . Newman avait présenté un Essai sur le développement de la doctrine, c'est-à-dire un modèle interprétatif de l'histoire du christianisme depuis l'Évangile. Mgr Mignot estime prudent d'aborder la notion de développement par étapes et de commencer par montrer qu'il y a eu développement de la révélation. C'est qu'il pense rencontrer moins d'opposition à l'acceptation de ce fait de la part des théologiens et qu'il prépare ainsi les esprits à accepter d'envisager plus sereinement la question du développement du dogme. Il prend toutefois la précaution de dire qu'il s'agit encore d'une hypothèse, même s'il n'en est pas moins convaincu, à titre personnel, que ce sera "la vérité de demain". Mais pour ses lecteurs il semble ainsi se rallier à l'idée développée par Loisy dans "Le développement chrétien d'après le cardinal Newman" paru dans la Revue du clergé français le 1er décembre 1898 : "Pour donner à la théorie du développement toute l'ampleur qu'elle comporte […] on devrait en étendre expressément le principe […] à toute l'histoire de la religion depuis les origines de l'humanité" 1395 .

Si la foi ne repose pas d'abord sur l'Écriture, mais sur le témoignage de l'Église, le critique ne saurait avoir la prétention de donner le fin mot de la vérité à partir de la seule l'interprétation des textes qu'il étudie. Et Mgr Mignot qui cite à plusieurs reprises L'Évangile et l'Église entend bien montrer dans cet article que telle n'est pas la prétention de Loisy :

‘M. Loisy n'ignore aucune des sources de la vérité, bien qu'il n'ait puisé qu'à quelques-unes. S'il ne trouve pas dans les synoptiques tout ce qu'on y a mis, il sait que ce qu'on y a mis se trouve quelque part et possède une réalité objective ; c'est l'ensemble des vérités chrétiennes. Il ne les trouve pas où on les place quelquefois ; il les retrouve ailleurs sans qu'il en manque une seule. Il sait que si la critique a des droits - et elle en a beaucoup - , la pensée chrétienne incarnée dans la tradition vivante a aussi les siens 1396 .’

L'exégète a explicitement dit dans son introduction qu'on ne connaît le Christ que par la tradition et que c'est tenter "une entreprise à demi réalisable" que de vouloir définir l'essence du christianisme "d'après le pur évangile de Jésus en dehors de la tradition". C'est donc lui chercher une mauvaise querelle que de lui reprocher de n'en avoir pas tenu compte dans son livre qui ne vise qu'à réfuter Harnack en se plaçant sur le même terrain.

L'abbé Bricout, qui consacre une page de sa revue des périodiques à l'article, estime que "ces pages seront remarquées et discutées" et qu'il est "probable que certaines affirmations de l'éminent archevêque n'échapperont pas à la critique". On doit cependant "le féliciter et le remercier d'avoir attiré l'attention sur un point de vue très important que d'aucuns ont eu le grand tort de négliger" 1397 .

Mais de Rome, M. Vigouroux l'informe que l'accueil est réservé, pour ne pas dire hostile. L'archevêque se justifie :

‘J'ai voulu, vous le savez bien, dégager la foi de toutes les controverses textuelles, sans toutefois condamner la critique si indispensable aujourd'hui malgré les abus qu'on en fait. Mon but n'était pas directement de m'occuper de M. Loisy… ; je suis convaincu que mon article aurait réuni tous les suffrages s'il avait été publié six mis plus tôt. Par malheur on n'y cherchait pas la vérité abstraite et sereine, mais on s'attendait à une controverse que je voulais éviter ; j'ai voulu surtout établir le dogme de la divinité de N. S. au point de vue historique et indiquer les bases de notre credo. Je suis étonné que certaines gens s'y soient mépris. Heureusement vous êtes là pour mettre les choses au point 1398 .’

Les critiques en effet ne manquent pas. Le P. Pègues, dans un article qui fait le point sur les problèmes soulevés par l'affaire Loisy, consacre quelques pages à Mgr Mignot 1399 . Il centre ses objections sur la notion de révélation qu'il juge inacceptable. La conception d'une révélation relative à la capacité des hommes de la recevoir lui semble très dangereuse. Dire comme Mgr Mignot que Dieu mesure sa révélation "à la dose où chaque génération a pu l'assimiler", n'est-ce pas se laisser entraîner à penser que la révélation n'est pas close avec le dernier apôtre et donc que Dieu "continue de la 'doser' encore". Certes, le prélat estime que l'Évangile n'est pas nécessaire pour prouver l'Église et il se retranche derrière la tradition. Mais il en a une conception originale. Pour lui il s'agit "moins d'un corps de doctrine ou d'enseignement précis que la vie même de l'Église". Dès lors comment présenter cette "action vivante" en étant certain de ne pas lui donner un sens différent que celui que lui donnent "les faits et les discours relatés dans l'Évangile" ? Le "principe de la relativité ou du relativisme en matière d'autorité scripturaire" touche en fait à la foi même de l'Église "en ce qu'elle a de plus précis, de plus accessible, de plus essentiel".

Le même point de vue est défendu par le P. Merklen 1400 . La part faite du point de vue où s'est placé Loisy dans ses petits livres, peut-on accepter les conséquences théologiques de ses idées ? Ce qui est en cause, c'est la valeur actuelle de l'Écriture sainte sur laquelle l'Église, depuis des siècles, "appuie la divinité de son fondateur et la sainteté de ses institutions". Mgr Mignot semble ainsi se désintéresser totalement de la seule et unique question à résoudre au sujet de M. Loisy et que "par charité et par affection (il) ne s'est pas posée : le lecteur se demande seulement pourquoi alors il a pris la plume". Le seul point positif de l'article est de montrer que de toutes les crises qui atteignent l'Église celle de la critique "est actuellement la plus grave et la plus vraie de toutes".

Ces critiques sont parfaitement résumées par l'abbé Fontaine qui estime qu'en voulant sauvegarder la méthode de Loisy, "le plus autorisé de ses amis" est conduit à fausser les rapports essentiels en la Tradition et l'Écriture. "On exalte la première au détriment de la seconde à laquelle M. Loisy refuse à peu près toute autorité vraiment historique. On nous dit que les preuves les plus démonstratives de la divinité du christianisme se tirent de l'existence même de l'Église […]. Au moins aurait-il fallu ne point ébranler indirectement l'apostolicité de cette Église en affaiblissant ou même en ruinant les preuves qui l'établissent" 1401 .

Son article vaut également à Mgr Mignot un important courrier. Paul Sabatier, l'un des premiers, tient à exprimer "la joie, l'émotion, le réconfort" qu'il a éprouvé à la lecture du Correspondant. "C'est un grand acte d'intelligence et de courage qui portera je l'espère beaucoup de fruit" et il demande à l'archevêque de lui faire parvenir une douzaine de tirés à part qu'il se propose de faire parvenir "à de bonnes adresses à l'étranger" 1402 .

Le plus sincèrement admiratif est le baron von Hügel qui s'excuse d'avoir tardé à écrire

‘Non que je n'ai, plus que jamais, pensé à cet homme si cher, parce que si viril, si loyal et bon, que Dieu en sa miséricorde, nous a donnés comme de notre officialité, afin qu'après tout nous ayons au moins quelque part un homme obligé à commander qui connaît réellement la situation réelle, les nécessités immanentes de ces hautes et profondes et délicates questions ; et un homme […] qui a effectivement, et tout à fait sincèrement, comme motif et mesure de ses actions, la sincérité, la droiture, le courage et la générosité d'un gentilhomme chrétien 1403 .’

Il est intéressant de noter que les correspondants de Mgr Mignot ont été sensibles à des aspects bien différents. M. Branchereau, son ancien professeur de Saint-Sulpice, maintenant au grand séminaire d'Orléans, voit dans l'article de l'archevêque un plaidoyer pour le juste milieu entre l'école traditionnelle et l'école progressiste. C'est là "la solution vraie" et à ce titre une juste fin de non-recevoir aux "hardiesses de la néo-critique" et tout particulièrement à celles de Loisy dont "les formules […] sont vagues, obscures et donnent même le soupçon qu'il pense plus qu'il ne dit" 1404 . Paul Bureau, professeur à la faculté de droit de l'Institut catholique de Paris, dans une lettre co-signée par l'abbé Boudinhon, le P. Laberthonnière et le P. Rousselot, retient principalement de l'article la reconnaissance du travail scientifique. Il remercie Mgr Mignot d'avoir montré "que des vérités puissantes et fécondes avaient été mises à jour par les travaux des savants et pieux exégètes dont on demande aujourd'hui la condamnation", et il demande à l'archevêque de redoubler d'efforts pour éviter cette condamnation car "une nécessité primordiale exige que l'on respecte dans leur plénitude et les droits de la Foi et les droits de la Science, et il n'est pas possible qu'une contradiction s'élève entre ces deux devoirs essentiels" 1405 . Un certain abbé Couillaud, professeur au grand séminaire de Nantes et qui se présente comme faisant partie du "trop petit groupe des soldats d'avant-garde", exprime sa reconnaissance pour avoir trouvé dans l'article un rappel de "cette vérité élémentaire que la foi est libre et que les raisons qui poussent à l'acte de foi ne sont pas nécessitantes, mais simplement déterminantes". Cet exposé est de nature à redonner un peu de calme à ceux qui ressentent "combien il est dur, terrible même quand on est prêtre, quand surtout on est loyal, de constater que plus on avance dans la connaissance scientifique […] plus on s'éloigne des conceptions que nos professeurs nous exposaient sur les bancs du collège ou du séminaire" 1406 .

L'abbé Frémont est plus critique. Il reprend avec l'archevêque les principaux arguments que, dans les longues lettres qu'il venait d'échanger avec l'abbé Birot 1407 , il avait opposés à son ami qui admettait volontiers que la méthode de Loisy était sans doute discutable "d'une certaine position philosophique et théologique", mais qui en constatait néanmoins la "fécondité spirituelle" sur les esprits contemporains. La thèse de Mgr Mignot (l'Église ne repose pas sur le Nouveau Testament) "est la vérité même".

‘Mais alors, puisque Votre Grandeur est convaincu de ce point majeur, comment a-t-elle laissé l'abbé Loisy l'oublier sans cesse, dans les déplorables ouvrages que Rome a condamnés ? Et pourquoi, dans votre article : "Critique et tradition" essayez-vous de pallier ce vice rédhibitoire des écrits du cher abbé, en le citant à l'appui de vos dires et en laissant supposer que ses erreurs ne sont pas d'une gravité absolue ?’ ‘Croyez-moi, Monseigneur, […] n'accordez pas le bénéfice de votre protection épiscopale à des théories qui sont le renversement même des bases rationnelles de notre foi. […]’ ‘Et que sont donc ces prétendues méthodes modernes qu'on nous prône, comme une découverte inouïe ? Il n'y a pas de méthode moderne, il n'y en a qu'une et que l'esprit humain a toujours suivie, lorsqu'il a voulu apprendre quelque chose : je la ramène à ces trois termes ; constater, analyser, expliquer.’ ‘La critique d'un livre, par exemple, était-elle différente à l'époque d'Aristote de celle qu'elle est aujourd'hui ? Comment s'y prendrait-on pour le prouver ? Aristote pour établir que l'Iliade était d'Homère avait-il une méthode qui fût autre que celle que nous avons encore ?’ ‘Nous nous dupons de mots sans significations, cher Monseigneur. Ah ! que nous établissions qu'à l'égard de la Bible on n'a pas toujours appliqué la méthode de critique littéraire et qu'on a exagéré la perfection relative dont elle est douée, - à la bonne heure : un travail de restauration est ici nécessaire. Mais parler pour cela de mentalité moderne et de nouvelles méthodes : c'est pure chimère.’ ‘L'abbé Loisy vient de nous en donner la démonstration, dans les quatre ouvrages que Rome répudie. Sa mentalité et sa pseudo-critique aboutissent à supprimer tout le côté rationnel de l'acte de foi, en éliminant les motifs qui nous avons de croire, et c'est ainsi qu'il nous jette dans l'illuminisme. […]’ ‘Quelles preuves nouvelles et prépondérantes toute cette jeune école de pseudo-critique a-t-elle substituées aux arguments anciens qu'elle réprouve ? Je n'en vois aucune. Elle démolit ou elle ébranle : mais qu'a-t-elle bâti ? 1408

La démarche de l'archevêque qui cherche "par une interprétation bienveillante, sinon de justifier, au moins d'expliquer la position" 1409 de Loisy n'est pas mieux comprise à l'Institut catholique de Toulouse où Mgr Batiffol a, depuis son arrivée, pris la tête d'une opposition systématique aux thèses de Loisy.

A première vue pourtant, les positions que le futur recteur de l'Institut catholique de Toulouse avaient défendues en 1897 étaient assez proches de celles de Mgr Mignot. Il avait en effet plaidé dans un article de La Quinzaine 1410 pour la reconnaissance par les théologiens de la nécessité de prendre en compte l'histoire et pour la nécessaire collaboration entre la critique et la théologie contre l'idée qu'il y aurait, selon un mot de Renan, "une cloison étanche entre les questions d'histoire et les questions de théologie".

Si Mgr Mignot s'est cependant très précocement démarqué de Pierre Batiffol c'est sur la stratégie à adopter pour parvenir à cette reconnaissance de la critique dans l'Église. Dès avant l'arrivée du recteur à Toulouse et celle de l'évêque à Albi, celui-ci en réponse à une lettre du baron von Hügel qui se réjouissait de ce que Mgr Duchesne accepte de collaborer à un projet de Bibliothèque de l'enseignement de l'histoire ecclésiastique sous réserve "que M. Batiffol change de ton et d'attitude vis-à-vis de lui-même et de M. Loisy" tout en doutant qu'à "la longue Batiffol (tienne) parole, même s'il promet ce qu'on lui demande" 1411 , lui avait écrit :

‘M. Batiffol a eu grand tort de laisser de côté M. Duchesne et M. Loisy : je pense que ça a été pour lui une question de tactique. Il a sans doute craint de compromettre l'avenir de la Revue biblique. Il faudrait une bonne et franche réconciliation ; il faudrait que l'abbé Loisy pût écrire, dans la Revue des articles, sans qu'on lui causât l'humiliation de les retoucher 1412 , ce à quoi l'abbé L[oisy] ne peut évidemment se soumettre 1413 .’

Mgr Mignot faisait donc sien le reproche d'opportunisme que Loisy adressait à l'abbé Batiffol. La détermination du recteur et de l'équipe de Toulouse à contester les présupposés méthodologiques et doctrinaux de Loisy et des collaborateurs de la Revue d'histoire et de littérature religieuses accentuera la divergence.

Dans son discours de rentrée en 1900, Mgr Batiffol vise à mots couverts la revue de l'abbé Loisy et la Revue du clergé français de l'abbé Bricout :

‘Pour les théologiens protestants [...] ce qui est véritablement la foi n'est pas de l'ordre intellectuel, et par conséquent est indépendant des faits et ne se reconnaît pas dans les dogmes ; la religion ainsi conçue ne s'adresse qu'au cœur, elle n'est plus une vérité... Ainsi se concilie pour le protestantisme ce qu'il nomme l'antinomie de la vie chrétienne et de la théologie scientifique. Or, Messieurs, c'est l'étonnement de ces derniers mois, que pareille abdication ait été proposée par des écrivains ecclésiastiques dans des revues ecclésiastiques, inaugurant parmi nous une attitude non pas expectative, mais agnostique 1414 .’

Ces propos relayés par le Bulletin de littérature ecclésiastique qui entreprend, pratiquement dès sa naissance 1415 , de mettre en garde contre les dangers de la "tendance" à séparer de façon trop radicale la critique et la théologie exaspèrent Mgr Mignot qui prend fait et cause pour les auteurs mis en cause. Loisy n'arrangeait pas le tableau :

‘Un homme de ce caractère ne mérite pas qu'on lui réponde ; mais il ne devra pas trop s'étonner s'il reçoit un jour l'expression publique du mépris qu'il inspire à plusieurs 1416 .’

Il accuse en effet Mgr Batiffol de l'avoir dénoncé auprès de M. Captier "comme attirant chez (lui) les élèves de Saint-Sulpice et organisant dans le séminaire même un enseignement secret" 1417 . Mgr Mignot répond à Loisy qu'il a "été mal impressionné du discours de rentrée de Mgr Batiffol" et il ajoute : "Après la séance, je le lui ai dit que je craignais qu'il n'eût visé l'école critique catholique dont vous êtes le représentant le plus autorisé : il m'a répondu que non" 1418 .

Mais pour avoir le cœur net sur les sentiments de Mgr Batiffol, l'archevêque le fait sonder par l'abbé Birot. S'il manifeste quelque agacement devant la "monomanie de persécuté" de Loisy, Mgr Batiffol se défend de procédés déloyaux. Il n'a pas entretenu M. Captier des erreurs de M. Loisy, il a seulement mis en garde M. Bricout sur le "tort que faisait à la Revue du clergé français l'expression de ces erreurs dans la Revue". Pour autant, il ne s'est pas retiré du comité de rédaction comme l'a fait "bruyamment" Mgr Péchenard 1419 en octobre 1900. Il ajoute :

‘Mais si j'ai jusqu'ici ménagé la personne de M. Loisy, je ne me défendrai pas de m'être nettement affirmé sur le compte des erreurs de son groupe. Soit dans le discours que j'ai prononcé à la rentrée de l'Institut, soit dans mon article sur Richard Simon, j'ai dit ma part de ce que je pensais de ces erreurs. Ces erreurs qui portent sur la méthode théologique et sur le traité de la foi, ont été analysées et combattues en plusieurs cours de notre faculté de théologie […] Notre article sur Richard Simon qui m'a valu tant de colères à Paris dans les milieux où ces erreurs ont toute leur vogue, m'a valu dans notre Midi […] les félicitations et les adhésions les plus chaudes. Il y va de savoir si nous, théologiens officiels du clergé de France, nous nous laisserons déclarer en faillite, pis encore accuser de banqueroute frauduleuse devant ce clergé même par une école de foi équivoque 1420 .’

Face à "l'anarchie intellectuelle qui travaille le clergé de France dans son aristocratie pensante et chercheuse", il craint - et "Mignot sait que ces craintes ne sont pas nouvelles chez moi : je les lui témoignais en 1897 déjà" - que des prises de positions inconsidérées ne fassent, de fait, le jeu "des curialistes, les Méchineau, les Brucker, les Mazzella et tutti quanti".C'est pourquoi, tout en admettant que "la théologie est une synthèse qui doit progresser sans cesse" et en restant "un théologien progressiste", il refuse catégoriquement "d'avoir pour dogmatisme qu'il n'y a plus de dogme et que la foi n'est plus une vérité".

En juin 1901, le Bulletin ayant publié une recension mitigée 1421 des Études bibliques, Loisy explose contre "la grande école de Toulouse" et ses "grands docteurs" qui au lieu d'éplucher ses textes devraient produire "les chefs d'œuvre de science orthodoxe dont leur docte cerveau est tout plein. L'univers attend". Puis il s'en prend directement à Mgr Batiffol, "pourfendeur des hérésies imaginaires" qui estime "que l'Église, vers le milieu du second siècle, ne savait pas encore si les péchés commis après le baptême pouvaient être remis".

‘Je veux bien, poursuit-il, que cela s'accorde avec les définitions du concile de Trente ; mais tout ce que j'ai pu écrire sur la Bible s'accorde au moins aussi facilement avec les définitions du concile du Vatican. Le concile de Trente dit que Notre-Seigneur a institué le sacrement de Pénitence […] et si l'on ne tient pas compte en histoire d'une définition si autorisée en théologie, je me demande quelles de mes opinions l'on a le droit de trouver téméraires 1422 .’

Pour Loisy, il est évident que le recteur cherche par tous les moyens à obtenir une condamnation. S'il n'y parvient pas c'est surtout par maladresse : "On prétend que l'amour est aveugle ; mais la haine aussi, par bonheur, manque souvent de clairvoyance", conclut-il sa lettre à Mgr Mignot. Rien n'indique que l'archevêque ait partagé jusque ce point l'opinion de Loisy, mais il a incontestablement regretté que tous ceux qui s'opposaient à l'immobilisme des conservateurs n'arrivent pas à faire front commun, car il lui semblait que ce n'était pas tant des différences doctrinales que des oppositions de personnes qui les divisaient. Il évitait d'ailleurs d'évoquer la question avec Mgr Batiffol. Au moment de la publication de L'Évangile et l'Église, il écrit à Loisy : "Je n'ai pas causé de votre livre avec Mgr Batiffol, ou plutôt il ne m'en a pas parlé" et il ajoute de manière elliptique : "mais il en a dit quelques mots à M. Birot dans le sens, je suppose, que je vous indique" 1423 , à savoir, nous l'avons vu, de prêter le flan au reproche de ne pas tenir compte de la révélation. Néanmoins l'archevêque n'attache pas plus d'importance à l'article contre L'Évangile et l'Église 1424 dans lequel Mgr Batiffol interrogeait Loisy sur sa conception de l'évolution dogmatique, qu'aux articles polémiques parus dans la presse et il écrit à Loisy : "Vous n'avez à tenir compte ni des Gayraud, ni des Sédillot 1425 , ni de Mgr Batiffol, comme l'insinue ridiculement l'Univers qui se mêle de ce qui ne le regarde pas" 1426 . C'est que, comme il le dit au baron, il estime que les critiques de Loisy ne comprennent pas son parti pris méthodologique :

‘Loisy répondant à un historien rationaliste ne pouvait se placer que sur le terrain historique ; que son but n'était et ne pouvait pas être de traiter de la question du surnaturel, ce qu'il laisse entendre clairement dans sa préface. […] Oui, dans quelques années, nos idées seront celles de l'Église, acceptée par tout le monde, mais en attendant c'est nous qui recevons les coups ! 1427

Après la censure du cardinal Richard, alors que Mgr Mignot conseille à Loisy d'écrire à l'archevêque, l'exégète lui répond : "Si j'écrivais […] ce serait pour protester contre de tels jugements et la façon dont on les prépare ; contre la coalition d'ignorance, de haine et de jalousie qui a provoqué celui-ci. Mgr Batiffol était à Paris et s'y est employé activement. Je méprise profondément tout ce monde-là, chacun à son rang et selon ses capacités" 1428 . Et en avril : "L'article 1429 du P. Lagrange part de la même inspiration. Ne vaut-il pas mieux laisser tout ce monde, jaloux et impuissant, patauger dans son orthodoxie ?" 1430

Mgr Mignot était conforté dans sa manière d'appréhender le problème par l'abbé Birot. Après la publication d'Autour d'un petit livre, Mgr Batiffol donne une série de conférences en décembre 1903 pour réfuter les positions de Loisy. La seconde s'intitule Jésus et l'histoire 1431 . "Je ne suis pas content de votre discours" écrit l'abbé Birot au recteur à qui il présente onze points de désaccord. Nous reviendrons sur le fond du débat, arrêtons-nous pour le moment sur la conclusion :

‘Plus que jamais, je suis convaincu de la vérité de ce que je vous disais au début de cette affaire : "Votre tactique est mauvaise ; il ne faut pas repousser Loisy ; il faut le corriger et le compléter".
Votre discours, aussi bien que les articles que vous avez publiés dans la Bulletin, me confirment dans cette pensée. La nécessité que vous vous êtes faite de repousser et de combattre Loisy vous amène inconsciemment, le P. Lagrange et vous, à être inexacts et injustes à son égard. […] J'aurais voulu vous voir jouer un autre rôle, plus grand et plus fécond. Vous le pouviez. […] Mais il n'aurait pas fallu faire le jeu des Gayraud, des Maignen et même du P. Portalié dont la solidarité est, je vous l'avoue, une lourde chose 1432 . ’

Albi - la conviction de l'abbé Birot exprime ici celle de Mgr Mignot - ne conteste pas qu'il y a sans doute dans les positions de l'exégète des points à corriger et surtout à compléter, mais retourne l'argument d'opportunité à l'envoyeur : ce n'est pas Loisy, mais Mgr Batiffol et ses amis qui, aveuglés par un parti pris anti-Loisy, font le jeu des conservateurs en adoptant une tactique d'opposition systématique. Ils affaiblissent ainsi le camp des progressistes et l'abbé Birot n'écarte pas l'hypothèse que dans un avenir prochain, la "conscience scientifique" du recteur n'ait à souffrir de cette attitude intransigeante.

Notes
1383.

Lettre du 21 novembre1903, BN, Naf 16565, f°196-197.

1384.

Mémoires, t. II, p. 274.

1385.

Lettre du 20 décembre 1903, ADA, fonds Birot, 4 Z 4.

1386.

"Critique et Tradition", Le Correspondant, 10 janvier 1904, repris in L'Église et la critique, pp. 91-144.

1387.

Mgr Mignot au baron von Hügel, 11 janvier 1904, ms 2802.

1388.

Mgr Mignot à H. Loyson, 25 janvier 1904, in Houtin, Le P. Hyacinthe, t. 3, p. 284.

1389.

Mgr Mignot à Mgr Lacroix, 15 janvier 1904, f° 16.

1390.

Op. cit., p. 99.

1391.

Mgr Mignot cite à ce propos saint Augustin : "Je ne croirais pas à l'Évangile si l'autorité de l'Église enseignante ne me contraignait pas".

1392.

Op. cit., p. 102.

1393.

Op. cit., p. 138.

1394.

Lettre du 20 août 1901, ADA, fonds Birot, 4 Z 4.

1395.

Mémoires, I, p. 451.

1396.

Le Correspondant, art. cit. Ce passage n'a pas été repris dans L'Église et la critique. Il est remplacé par ce triste constat : M. Loisy, dont la pensée s'est, hélas ! depuis, séparée de la nôtre…", p. 125.

1397.

RCF, 15 janvier 1904, pp.441-442.

1398.

Lettre du 31 janvier 1904, ASS, fonds Vigouroux.

1399.

P. Pègues, "Autour de fondements de la foi", Revue Thomiste, mars-avril 1904, pp. 90-113, 105-109 en ce qui concerne "Critique et Tradition".

1400.

P. -F. M[erklen], "Critique et tradition", Revue Augustinienne, mars 1904, pp. 275-279.

1401.

J. Fontaine, "Exégèse catholico-protestante", Science catholique, mars 1904, pp. 292-293.

1402.

Paul Sabatier à Mgr Mignot, lettre du 13 janvier 1904, ADA, 1 D 5-01. Le 17 février il donne à l'archevêque la liste des personnalités à qui il a fait parvenir le tiré à part : P. Genocchi, abbé Fracassini, M. Wesch, correspondant du Daily Chronicle, M. Lavino correspondant du Times, Marquis Misciatelli, Rev. Fawkes "la bête noire des jésuites anglais", Rev. Jefferson, le Prof. Harnack, M. Steed, correspondant du Times à Vienne, Prof. James "le célèbre philosophe".

1403.

Baron von Hügel à Mgr Mignot, 20 janvier 1904.

1404.

Lettre du 15 février 1904, ADA, 1 D 5-01

1405.

Lettre du 1er février 1904, ADA, 1 D 5-01.

1406.

Lettre du 5 février 1904, ADA, 1 D 5-01.

1407.

Voir à ce sujet E. Poulat, Histoire…, pp. 420-435.

1408.

L'abbé Frémont à Mgr Mignot, 16 janvier 1904, ADA, 1 D 5-01.

1409.

P. Lecanuet, La vie de l'Église sous Léon XIII, p. 382. Il ajoute : "On a reproché au docte et pieux archevêque de pousser un peu loin des concessions, et de sacrifier plus que de raisons les Écritures".

1410.

"Les études d'histoire et les catholiques de France", La Quinzaine, 16 novembre 1897, pp. 185-205.

1411.

Baron von Hügel à Mgr Mignot, 19 février 1898.

1412.

Les relations entre Loisy et la RB avaient été interrompues à la suite des difficultés qui avaient marqué la publication en 1896 de ses articles sur "l'Apocalypse synoptique" dans lesquels il marquait quelque sympathie pour les thèses d'H. Schell sur la science humaine du Christ. Loisy avait peu apprécié une note de la rédaction - id est Batiffol, dégageant la responsabilité de la Revue sur cette opinion.

1413.

Mgr Mignot au baron von Hügel 27 février 1898, ms 2783.

1414.

Discours du 14 novembre 1900 : "L'enseignement supérieur et les intérêts de l'Église", BLE, 1900, p. 332 repris in Questions d'enseignement supérieur ecclésiastique, 1907, p. 73.

1415.

Voir à ce sujet Henry Donneaud, "Le Bulletin de littérature ecclésiastique, un siècle d'études théologiques et critiques au cœur de l'Église de France", BLE, 1999, 197-241.

1416.

Loisy à Mgr Mignot, 25 décembre 1900, BLE, 1966, pp. 81-83.

1417.

L'abbé Loisy à Mgr Mignot, 11 novembre 1900

1418.

Mgr Mignot à l'abbé Loisy 26 décembre 1900,f° 130-131.

1419.

Pierre-Louis PECHENARD (1842-1920) élève à l'Ecole des Carmes et aux Hautes Etudes, prêtre en 1860, docteur ès-lettres (1876). Vicaire général de Reims il succéda à Mgr d'Hulst comme recteur de l'Institut catholique de Paris en 1896. Il fut nommé évêque de Soissons en 1907.

1420.

Mgr Batiffol à l'abbé Birot, 3 janvier 1901, ADA, 1 D 5-01.

1421.

BLE, juin 1901 : "M. l'abbé Loisy […] est un écrivain dont il convient de ne parler qu'avec respect. Une valeur scientifique peu commune […], un talent d'exposition remarquable par sa souplesse […], la sincérité d'une âme religieuse […] ce sont là des traits qui expliquent l'autorité conquise par M. l'abbé Loisy […] et ce serait une petitesse de n'en reconnaître pas le bien fondé. Quant aux imputations dont une certaine presse a cru devoir charger le loyalisme ecclésiastique de M. Loisy, nous ne les mentionnons que pour le mépris qu'elles méritent. Mais, pourtant, le regret est chez nous sensible que l'œuvre de M. l'abbé Loisy soit dans l'ensemble une œuvre d'un caractère indécis". Et l'article concluait : Trop d'équivoque, trop d'individualisme, trop d'ironie auront pénétré l'œuvre de M. Loisy pour la rendre à jamais classique. C'est surtout en le contredisant que l'exégèse catholique progressera".

1422.

Loisy à Mgr Mignot, 21 juillet 1901, BLE, 1966, pp. 93-95.

1423.

Mgr Mignot à l'abbé Loisy 22 décembre1902, f° 174-175.

1424.

"L'Évangile et l'Église", BLE, 1903, pp. 3-15.

1425.

Félix SÉDILLOT (1849-1926), curé de Sainte Élisabeth à Paris.

1426.

Mgr Mignot à l'abbé Loisy , 22 janvier 1903, f° 179-180. "L'article de Batiffol est ignoble" lui répond Loisy le 2 février 1903, BLE, 1966, pp. 184-185

1427.

Mgr Mignot au baron von Hügel, 3 janvier 1903, ms 2793.

1428.

23 janvier 1903, BLE, 1966, pp. 182-183.

1429.

Compte-rendu de L'Évangile et l'Église, RB, 1er avril 1903.

1430.

Abbé Loisy à Mgr Mignot, 15 avril 1903, BLE, 1966, pp. 260-261.

1431.

Voir E. Poulat, Histoire…, p. 378.

1432.

Brouillon, s. d., 1 D 5-01.