1.1 La vitalité des dogmes.

Dans son article de 1897, nous l'avons vu, Mgr Mignot considérait que c'était sur la question du dogme que l'opposition était totale avec le protestantisme libéral. Si, sur les autres points qu'il avait évoqués, il pensait qu'il "ne serait pas impossible de faire disparaître les malentendus" en adoucissant certaines expressions, il était obligé de dire sur ce point son total désaccord. Début 1899, Mgr Mignot revient sur la question du dogme dans une étude 2169 qui commence par un long exposé, repris en partie de son article de 1897, sur "la position claire, précise, très intelligible" de Sabatier dans laquelle il voit l'aboutissement du "protestantisme pur amené à sa conclusion logique, sans le moindre alliage étranger" et qui est, en tant que tel, "digne d'une étude respectueuse et attentive". Cette conception, Mgr Mignot la résume ainsi :

‘Dès lors qu'on regarde la foi comme un sentiment purement intérieur et non comme l'adhésion à l'autorité d'un maître infaillible, dès lors qu'on regarde la révélation comme l'éveil d'un sentiment et non plus une instruction de l'esprit, il faut en arriver à la conclusion que le Christianisme est une forme d'émotion, de sensation religieuse qui fait naître dans l'esprit des conceptions, théories, images qui n'ont pas de réalité objective quelconque. ’

Notes
2169.

La vitalité des dogmes, 24 mars 1899, ADA, 1 D 5 11-01.