Parvenir à la maîtrise de la menace, en l'occurrence celle d'incendie, encore qu'il faille utiliser le terme avec précaution, sous une définition qui n'est pas celle de la domination incontestée mais celle de la proposition de mesures de sûreté, laissant dès lors subsister une part d'impondérabilité à l'évaluation, se rapprochait bien d'une politique de gestion des risques ; tout au moins telle qu'elle pourrait se définir de manière moderne. Cette gestion, au fur et à mesure de l'avancée du XIXème siècle, si elle s'exerçait, en aval, par l'application de mesures de prévention, et, en amont, par une intervention face à l'incendie déclaré, pose la question de savoir si elle ne le sera pas, à terme, plus que dans la recherche de la maîtrise des événements majeurs ; ceux qui, s'ils représentaient une faible proportion2980, pouvaient prendre un caractère dramatique pour une ville, sa population, un secteur ou un outil économiques et sur lesquels il fallait, dorénavant, agir. Car l'évolution de la menace laissait, en effet, à présent subsister, pour une grande partie, le seul danger des débordements de la flamme. La société, urbaine, disposait, désormais, de moyens permettant de contenir la plupart des départs de feux, de limiter les préjudices alors que demeurait le danger de l'incendie prenant d'imposantes proportions. C'est sur ce dernier point que se focaliseront donc l'attention et la réflexion. L'observation et le constat des principes permettant d'aborder le risque sous l'angle d'une gestion de terrain, par l'intermédiaire des services de secours contre l'incendie, sont difficiles à apprécier comme tels, et pour cause, avant le XIXème siècle ; tout particulièrement avant la seconde moitié de ce siècle, période qui concentrera, à elle seule, la plupart des bouleversements qui peuvent être liés, de près ou de loin, avec le concours à la défense et à la sauvegarde des biens et des personnes contre les incendies. Même si certaines mesures, certaines organisations, voire certains procédés techniques, remontaient, pour quelques-uns, très loin dans l'histoire des civilisations et dans la chronologie prêtée à la lutte contre les incendies, ce n'est qu'avec le développement de l'unité de pouvoir et de l'autorité que, face aux besoins exprimés par le groupe social et les transformations socio-économiques, la proposition de garanties portera réellement ses bénéfices.
Avec le XIXème siècle, le risque devenait, en sus, le fruit des concentrations, quelles qu'elles soient, de populations, de l'espace urbain ou de l'outil économique. Face aux menaces, si des mesures étaient effectivement prescrites de manière à éviter que ne survienne une déclaration d'incendie, cela ne suffisait pas, surtout en fonction de cette propriété persistante d'imprévisibilité propre au phénomène. Parmi les nécessités, se fondait, catégoriquement, la disposition d'un service d'urgence, à caractère public, capable de répondre à toute réquisition se déterminant, à l'origine, sur la lutte contre les incendies, soit l'événement déclaré. D'ailleurs, et à cette fin, les régimes politiques qui se succéderont à la tête de l'Etat français ne cesseront de chercher à donner les impulsions nécessaires à la composition des corps de sapeurs-pompiers depuis les voeux qui furent exprimés par le contenu de la loi de 17902981. La préoccupation, la crainte face à l'événement et ses débordements, encore flagrants, suffisaient à témoigner de l'importance, capitale, qu'il y avait à protéger les espaces publics ou privés, la vie humaine et sociale des écarts de la flamme ; une protection que pouvait seule procurer, devant la manifestation concrète de l'événement, la réelle disposition d'unités de secours contre l'incendie ; des corps qui devaient être régulièrement, législativement, techniquement et efficacement organisés. Ce fut, en tout cas, la classe de motivations qui conduisit, par la suite, à la promulgation de textes tels que la loi sur la Garde Nationale de 18312982, puis le décret de 18752983 et, sous un angle légèrement différent, l'acte de 19032984 ; un ensemble de décisions législatives qui mènera au développement des corps de sapeurs-pompiers. Les incitations existaient donc mais plus que les créations répondant aux initiatives, ce fut, à Lyon, la conduite et l'évolution de l'institution qui, aujourd'hui, fondent des interrogations sur l'interprétation à donner à la gestion du risque à travers l'exercice rempli par le service d'incendie ; des interpellations auxquelles une autre réponse que celles issues des finances ou de la politique peut, en fait, être apportée, donnant la mesure d'une perception réelle et consciente du risque à gérer pour une ville alors en plein développement, malgré les oppositions, l'incompréhension de la presse ou de l'opinion publique. Il n'en demeure donc pas moins que ce fut une attitude qui laissait à penser que le danger de l'incendie était d'aucune préoccupation et qui, d'un autre côté, détermine une autre lecture au retard des réformes introduites au sein du service d'incendie.
Par la création des corps de sapeurs-pompiers était entériné le concours à la maîtrise du risque déclaré et des événements au travers de la mission et de l'exercice du service de feu. Cela renverra dès lors à une appréciation globale des services de secours et de lutte contre les incendies en allant de la distribution des moyens à l'entrée en usage des derniers progrès modernes et en passant par la mise en place d'un mode de surveillance ou l'application d'une théorie des incendies ; le tout, croisé avec l'évolution des déclarations de feux. L'orientation aurait alors progressivement été, en se plaçant uniquement, dans le cas présent, sous l'intervention des corps de sapeurs-pompiers en milieu urbain, le corps de la ville de Lyon au moins, d'une maîtrise du risque, sous ses effets portant à des conséquences faibles ou modérées. Ceci aurait alors permis de focaliser le travail de réformes, mêmes introduites sur le tard, sur le projet de contrôle des événements les plus importants2985. Lorsque l'attention est portée sur le graphique n° 14, figurant la proportion des incendies déclarés sur la surface de l'agglomération lyonnaise selon 4 classes de montant des dommages sur la période 1886-19132986, l'expression est celle d'une persistance des embrasements dont la somme du préjudice sera comprise entre 0 et 5.000 francs. Bien que la limite financière supérieure représente un total notable, quel que soit le revenu du ménage qui avait à souffrir d'une destruction par le feu à cette époque, la classification était, dès lors, faite en sinistres de faible à moyenne importance. La concentration restait alors généralement celle d'une dégradation dans un espace déterminé. Si bien que les sapeurs-pompiers trouvaient, à présent, la légitimité de l'exercice de leur service, par la maîtrise des techniques d'interventions et d'extinction, dans la préservation contre les accidents majeurs, ponctuels dans leur déclenchement, où à la peur des destructions se substituait la crainte de la désorganisation économique. Cela fonde d'ailleurs un argument supplémentaire, du fait de la faible proportion des grands incendies2987, à l'évolution des services de secours contre l'incendie vers des services d'incendie et de secours, au moins pour la ville de Lyon qui développa très tôt un service d'ambulance. Le danger était permanent mais le risque le plus appréhendé, au fil de l'achèvement du XIXème siècle et de l'arrivée du XXème siècle, était, concrètement, la survenue d'un accident majeur ; un événement dramatique qui continuera de maintenir la qualité du risque bien que la persistance soit celle de feux rapidement maîtrisables du fait de la disponibilité d'une structure capable de répondre à l'exercice du service d'incendie dans l'espace de la cité lyonnaise. Cet exercice devait surtout, à présent, pour maintenir cette évolution du contrôle des dangers ne laissant presque subsister que la crainte des débordements, aboutir à des critères, par exemple de rapidité ou de professionnalisation de la fonction, paramètres valables pour toutes les villes. La menace incendie devenait donc un risque concrètement contrôlable sous ses déclarations à l'aube des années 1900 à condition de disposer d'un corps de sapeurs-pompiers organisés efficacement et fonctionnellement. Le péril était dorénavant, pour une cité comme Lyon, de voir un feu, peu important à l'origine, dégénérer en un grand feu. Seulement, certains des principes, ramenés ici au seul exercice du service d'incendie, qui avaient pourtant été assimilés par les autorités administratives municipales lyonnaises, tarderont à se mettre en place pour garantir un cheminement plus rapide dans l'évolution du service de secours contre l'incendie de la ville, outil de protection, gage de sécurité.
Lorsque le renvoi est fait à l'évolution du nombre des incendies s'étant déclarés sur la surface de l'agglomération lyonnaise sur la période 1886-19132988, le mouvement s'exprime à la hausse en fonction des différents arguments qui ont été mis en avant dans le chapitre III2989. Lorsque le rapport est cependant fait avec les classes de montant des dommages résultant de ces incendies sur la même période2990, la proportion des préjudices ne variera quasiment pas. La persistance du danger était fondée mais, si les déclarations d'incendie avaient tendance à augmenter, le maintien des dommages dans des proportions identiques signifiait, bel et bien, que l'évolution était celle d'un aboutissement à la maîtrise progressive des départs de feu sous l'exercice d'un service d'incendie efficace. L'attention devait donc être, à présent, portée sur le maintien de la dispense des garanties dans la perspective du concours à la réduction des sinistres engendrant les plus fortes conséquences. Ceci était réalisable en jouant sur les caractères propres de fonctionnement et d'organisation du service d'incendie de la cité. Les points à prendre en considération étaient nombreux et parmi lesquels ceux de la communication, du développement technique, de la rapidité d'intervention et de la composition d'une structure de sapeurs-pompiers permanents et casernés. C'était là les points essentiels devant permettre de parvenir à la maîtrise graduelle des événements par l'intermédiaire de l'exécution du service d'incendie. Ce furent en fait des éléments sans cesse rappelés à l'administration depuis la fin du Second Empire et jusque, parfois, à la veille de la Grande Guerre, malgré l'orientation professionnelle définitive de l'unité et les progrès accomplis. Le rappel était, soit le fruit de l'opinion publique, soit de la presse, mais surtout issu des personnes qui dressèrent un état de la situation et du risque incendie à l'échelle de l'agglomération ou qui travaillèrent sur les réformes à introduire dans l'organisation du corps de sapeurs-pompiers de la cité lyonnaise, que ce soit M. DEGABRIEL2991, Ed. THIERS2992, le maire A. GAILLETON2993, le rapporteur GRINAND2994 ou le capitaine JATOWSKI2995. Par cet intermédiaire du service d'incendie, faisant dès lors abstraction des autres progrès, la gestion du risque était celle, exclusive, du secours d'urgence qui renvoie à tous les paramètres mis en avant jusqu'ici et particulièrement ceux qui viennent d'être abordés dans les précédents points de ce chapitre. En fonction de l'évolution du risque, l'adaptabilité sera de circonstance, révélant, une nouvelle fois, la transition qui conduira le service d'incendie vers un service de secours. Le souci, quelle que soit l'autorité, garante de la cohésion sociale par les pouvoirs qu'elle détenait, sera donc d'établir une correspondance manifeste entre l'exercice du service de feu, l'évolution de la société et des risques. Ceci était à garantir en assurant une distribution des secours appropriée, une rapidité de réponse à une alerte, la disposition d'un personnel constamment formé et permanent, le bénéfice de moyens modernes d'intervention, soit un ensemble de notions toutefois définitivement arrêté, pour la sécurité de la ville de Lyon, seulement à compter de la délibération de 19072996.
La nécessité flagrante, pour l'agglomération lyonnaise, en fonction de l'exercice d'un service d'incendie adapté à la cité, était celle de la composition d'un corps de sapeurs-pompiers formé d'un personnel permanent. Cette constitution aurait pu être déterminée, sans attendre, au moment où furent réunies à la ville de Lyon les communes suburbaines de La Guillotière, de Vaise et de La Croix-Rousse, soit en 18522997. L'organisation d'une structure de secours d'urgence contre l'incendie, au moins sur le noyau d'un premier effectif permanent, Ch. CRÉPET, officier de la compagnie de La Guillotière et futur commandant du bataillon de la ville de Lyon, officiellement nommé en 18582998, en formulait l'exigence dès 18512999. Le projet qu'il présentait était étayé par de nombreuses constatations et plusieurs observations que l'homme, architecte, avait faites sur les meilleurs moyens d'assurer la sauvegarde et la défense des biens contre des destructions par le feu3000. Le projet s'appuyait surtout sur cette perspective, déjà préparée avant 18523001, de réunion des communes préfigurant d'une occasion à saisir en termes de propositions à la garantie de sécurité contre les manifestations, les effets et les conséquences d'un départ de feu. L'idée était donc de doter la future agglomération d'un service d'incendie qui soit à la hauteur, techniquement, structurellement et fonctionnellement, des missions qui lui étaient confiées3002. Si le besoin déterminait une liaison à l'importance de la cité, ce n'était pas sous la défense d'un rang de représentation mais d'une impérative utilité. L'obligation était celle de la concentration des populations, de la particularité de la topographie de la cité, de la spécificité du cadre bâti, souvent de hautes constructions, de la surface, à présent étendue, du territoire communal, de l'influence du développement économique et de l'importance des implantations industrielles. Cependant, la future unité qui fut constituée n'était qu'une simple fusion des compagnies fonctionnant dans les anciennes communes, aboutissant à la création d'une structure, volontaire, à la dimension d'un bataillon3003. Si bien que fut sans cesse porté à la réflexion, pour être évoqué ou préparé, le passage à une organisation permanente de soldats du feu dont le premier noyau, comparativement assimilable à des caractéristiques de permanence, sera formé des membres de l'atelier de réparations, à dater de 18653004. A la survenue de sinistres qui frapperont la cité lyonnaise en entraînant des conséquences dramatiques, le mouvement était couramment réamorcé mais n'aboutissait jamais sous l'évocation des contraintes financières. C'est alors que perce la question, pertinente, de la conscience des autorités autant face à leurs devoirs qu'à la responsabilité qui leur incombait en matière de sécurité des personnes par la mise à disposition d'un service de sécurité publique, de son passage d'un exercice exécuté volontairement à un exercice rempli professionnellement ; une interrogation à laquelle, en outre, le difficile exercice des franchises municipales relatives à la ville de Lyon, avant 18813005, ne peut déterminer, à lui seul, un unique autre mode d'explication.
Ainsi, parmi les hypothèses à l'organisation tardive d'un exercice du service d'incendie sur une structure permanente, dans la cité lyonnaise, se place donc, assurément, celle relative à la perception, déjà consciente à l'époque, de l'évolution du risque incendie entamée depuis le début du XIXème siècle3006. Ce discernement n'était pas le seul fruit de l'interprétation des dangers mais également d'une observation scientifique et statistique. La menace se transformera indéniablement et aurait alors progressivement abouti à déterminer, à présent, l'exécution du service de feu par la recherche de la maîtrise de l'événement ; une notion ramenée à la valeur du fait marquant, possiblement identifiable sous le caractère des incendies ayant entraîné plus de 100.000 francs de dommages3007. Au regard des chiffres produits et des proportions mises en avant par le document n° 43, les sinistres aux fortes conséquences représentaient un maigre rapport, fonction du total des incendies déclarés, confortant le postulat de la permanence des feux de faible ou de moyenne importance. C'était à présent sur ce point que les pouvoirs publics avaient à agir. Or constituer un corps avec un effectif entier de permanents aurait incontestablement entraîné des dépenses d'investissement, par ailleurs précédemment mesurées, dont la rentabilité n'aurait pas été réalisée sous le seul exercice du service d'incendie, fondant dès lors une nouvelle référence à la diversification des missions qui furent confiées aux sapeurs-pompiers3008. Les autorités administratives de la cité auraient donc pu, dans un sens, volontairement attendre, préférant "jouer" sur le rapport à l'état du risque, latent mais de plus en plus concentré sur des déclarations d'incendie maîtrisables avec les moyens dont la cité disposait, pour composer un corps de professionnels ; et ce, malgré la survenue, ponctuelle, d'événements aux conséquences sérieuses et surtout le maintien de leur imprévisibilité. Les rapports THIERS et GRINAND déterminaient l'organisation qu'il était bon de composer pour fonder la garantie optimum3009, c'est-à-dire la maîtrise du risque mais aussi de l'événement. Or, la maîtrise du risque était en bonne voie et seul demeurait à conduire le contrôle de l'événement sérieux qui se révèlera, finalement, comme un but inaccessible. La proportion des incendies déclarés dans la ville de Lyon aux conséquences dommageables supérieures ou égales à 100.000 francs sur la période 1886-1913 ne dépassera, en fait, pas 3,8 %3010. Le support d'exécution du service n'était donc pas foncièrement défectueux en soi mais fondait, à présent, l'évolution nécessaire du service pour pallier les événements marquant les esprits. Cela signifierait que le projet de gestion du risque incendie à l'échelle de l'agglomération lyonnaise aurait été basé sur le franchissement d'étapes réfléchies devant répondre en priorité au risque de manière globale et permettre, d'un autre côté, à l'agglomération de poursuivre son essor, entre projets d'urbanisme et développement économique. Les autorités administratives de la cité auraient donc bien composé avec l'état du risque sous un mode de gestion spécifique et par une adaptation progressive de la structure. Lorsque l'évocation est portée d'une maîtrise en bonne voie, la référence est directe à l'organisation du service d'incendie à l'échelle de l'agglomération malgré les nombreuses imperfections qui le caractérisaient3011. Cette indication était celle de : la distribution des secours par l'implantation de postes et dépôts multipliant les points de garde ; l'adaptabilité du réseau ; le développement des moyens de communications ; l'extension du réseau d'adduction des eaux avec l'affectation d'un service spécial ; la formation théorique et pratique des hommes ; la petite base de soldats du feu permanents, entre ouvriers du Dépôt Général et mécaniciens des pompes à vapeur ; l'assimilation des progrès techniques ; le sens civique des hommes qui composaient les rangs de l'unité. Une profonde réforme du service aurait peut-être conduit, dans un premier temps, à une forte désorganisation du service, pouvant entraîner des conséquences graves, alors qu'une transformation permanente permettait de garantir un minimum d'efficacité et de fonctionnalité. Il reste que cette lecture, particulière, répond aux critères de l'hypothèse et n'était surtout d'aucune appréciation à l'époque. Cela expliquerait certaines des critiques formulées et certaines des surprises manifestées, par exemple, par le capitaine JATOWSKI au moment de la rédaction de son projet de 19123012, alors que la municipalité l'invitait, précisément, à réfléchir sur les modalités de la délibération de 1907 et l'achèvement de la recomposition structurelle du corps de sapeurs-pompiers de la ville de Lyon. Cela expliquerait également que, seule une partie des conclusions des rapports THIERS et GRINAND ait été à chaque fois adoptée, calmant du même coup l'opinion et la presse. Néanmoins, le doute subsiste quant à savoir si l'attente fut réellement l'interprétation de l'état du risque incendie à la vue du contexte historico-administratif de la cité entre 1852 et 1881. De nombreux éléments demeurent difficiles à apprécier laissant une part de subjectivité au raisonnement qui vient d'être conduit sous cet essai d'interprétation inhérent à l'analyse de l'exercice du service d'incendie dans la ville de Lyon.
L'exercice du service d'incendie ne correspondait, en aucun cas, à l'unique qualité de l'intervention sur les lieux d'une déclaration, ne fondant que la partie la plus significative du devoir des hommes engagés dans les rangs du bataillon des sapeurs-pompiers de la ville de Lyon. L'exécution de la charge était, d'abord, celle de l'astreinte et des gardes à assurer comme un déterminant de base à la garantie de pouvoir disposer de sapeurs, accompagnés de leurs moyens, aptes à répondre prestement à toute demande de secours. L'importance était de taille pour une ville comme Lyon. Seulement, sous l'aspect et l'exécution de la charge, s'opérait bien plus que ce discernement rapporté au caractère d'une surveillance, cependant obligatoire, proposée comme un instrument de protection. L'appréciation se déterminait en fait, plus manifestement, sur l'exercice de la fonction hors ou préalablement à une intervention sur le foyer d'un incendie, mission originelle à la constitution d'une unité d'urgence. La distinction établira, dès lors, le partage entre différents éléments se rapportant effectivement aux obligations de veille mais aussi à la diversification des services, à l'immersion dans la fonction, notamment par la formation des hommes et pas seulement par l'uniforme, ainsi qu'à la conduite proprement dite de l'opération menant à l'extinction des déclarations d'incendie. Ce n'est que sous l'ensemble de ces éléments que pouvait, en outre, se percevoir, au moins à l'échelle de l'agglomération lyonnaise, l'évolution du service de secours contre l'incendie vers un service d'incendie et de secours. C'était surtout là les points les plus fondamentaux correspondant concrètement à l'exigence de sécurité manifestée par la société face au risque déclaré ; un état devant lequel disparaissait n'importe quel modèle de prévision ou de prévention ; une situation face à laquelle seul l'exercice précis du service d'incendie, sous la significative manifestation d'une intervention des soldats du feu sur le brasier, entre théorie et stratégie, pouvait mettre fin. Sous cette référence à l'engagement des sapeurs, le renvoi n'était pas seulement celui de l'acquisition d'une maîtrise des techniques de lutte contre les flammes et des procédés d'attaque mais également de la disposition d'un parc matériel et technique, supports décisifs. Ce parc s'étoffera et se modernisera progressivement, voyant, sur la période 1852-1913, les agrès d'extinction, matériels principaux, passer, successivement, de la pompe à bras à l'autopompe, et avant elle, la pompe à vapeur, optimisant catégoriquement l'exercice du service d'incendie alors que dans le même temps se développait le matériel de sauvetage, échelle aérienne en tête.
Voir le document n° 43, page III-549 : Nombre des incendies déclarés dans la ville de Lyon aux conséquences dommageables supérieures ou égales à 100.000 francs sur la période 1886-1913.
ALLEMANDOU P. / FUSILIER R. - Traité sur l'organisation des corps et le statut des sapeurs-pompiers communaux, Paris, SERPIC/France-Sélection, 1968, XL-475 p. ; pp. 15 et suiv. Loi des 16 et 24/08/1790 prise par l'Assemblée Constituante et précisant, notamment, que, parmi les objets de police confiés aux municipalités, étaient également "(...) le soin de prévenir par des précautions convenables et celui de faire cesser par la distribution des secours nécessaires, les accidents et fléaux calamiteux tels que les incendies, (...)".
AML, 1270 WP 001 – Sapeurs-pompiers : Organisation et fonctionnement du service, budget, comptabilité ; 1803-1929. Loi sur la Garde Nationale du 22/03/1831.
Bulletin Officiel du Ministère de l'Intérieur – 1876 ; pp. 193-200. Décret du 29/12/1875 relatif à l'organisation et au service des corps de sapeurs-pompiers (7 chapitres et 35 articles).
Bulletin Officiel du Ministère de l'Intérieur – 1903 ; pp. 363-386. Décret du 10/11/1903 qui portait règlement d'administration publique sur l'organisation des corps de sapeurs-pompiers (7 chapitres et 73 articles), suivi du rapport au Président de la République.
Voir le document n° 43, page III-549 : Nombre des incendies déclarés dans la ville de Lyon aux conséquences dommageables supérieures ou égales à 100.000 francs sur la période 1886-1913.
Voir le graphique n° 14, page I-227 : Proportion et répartition des incendies selon 4 classes de montant des dommages sur la période 1886-1913.
Voir le document n° 43, page III-549 : Nombre des incendies déclarés dans la ville de Lyon aux conséquences dommageables supérieures ou égales à 100.000 francs sur la période 1886-1913
Voir le graphique n° 7, page I-192 : Evolution du nombre d'incendie sur la période 1886-1913.
La référence portée est faite avec le point de la première partie du chapitre III intitulée : "Lyon brûle-t-il ?".
Idem 364.
DEGABRIEL M. - Notes sur la création et l'organisation d'un corps de sapeurs-pompiers à Lyon, Lyon, Vingtrinier, 1871, 16 p.
THIERS Ed. - La réorganisation des sapeurs-pompiers de Lyon, Lyon, Association Typographique, 1881, 118 p.
AML, 1270 WP 001 – Sapeurs-pompiers : Organisation et fonctionnement du service, budget, comptabilité ; 1803-1929. Rapport dressé le 05/11/1883.
VILLE DE LYON. - Sapeurs-pompiers - Commission d'études pour la réorganisation du bataillon des sapeurs-pompiers, Lyon, Association Typographique, 1885, 29 p.
Idem 371. Projet du 13/04/1912.
Procès-verbaux des séances du conseil municipal – 1907 ; vol. 1, séance du 24/06, pp. 183-187.
Décret impérial du 24/03/1852.
AML, 1270 WP 005 – Sapeurs-pompiers : Personnel : - Officiers : Nominations, mutations ; 1818-1939. L'homme, sous son grade de capitaine adjudant major, assura, officieusement, les fonctions d'officier commandant le bataillon des sapeurs-pompiers de la ville de Lyon à partir de la mise en dispense de
Mr GIROUD-D'ARGOUD, soit à partir de 1854. Ch. CRÉPET occupera sa charge de commandant du corps de Lyon jusqu'en 1864.
Idem 371. Projet de réorganisation de Ch. CRÉPET - 1851.
AML, 1270 WP 001 – Sapeurs-pompiers : Organisation et fonctionnement du service, budget, comptabilité ; 1803-1929. Projet de réorganisation de Ch. CRÉPET - 1851.
ADR, 1.M.87 – Modifications des limites communales : (dont parmi ces archives) - Troisième projet d'annexion à la ville de Lyon des communes de La Guillotière, Vaise et La Croix-Rousse ; 1849-1852. Le projet d'unification qui servit de base à l'arrêté de constitution de l'agglomération lyonnaise datait de 1849, mais les intentions étaient antérieures à ce propre plan.
Ibidem 378.
Idem 378. Arrêté du 01/09/1852 portant organisation du corps de sapeurs-pompiers de la ville de Lyon.
AML, 1270 WP 003 – Sapeurs-pompiers : Effectifs : - Services divers : Organisation et fonctionnement : Atelier de réparation ; 1863-1883.
BLANCHE Al. (sous la direction de) - Dictionnaire général d'administration, Paris, Dupont, 3ème éd., 1884-1885, 2 vol. ; pp. 1515-1516. C'est par la loi du 21/04/1881 que seront définitivement rendus à la ville de Lyon sa mairie centrale et l'ensemble des droits attachés à la gestion communale.
Cette transition est à l'origine de l'essai d'interprétation de la maîtrise du risque et de l'événement au travers de l'exercice effectif du service d'incendie de la ville de Lyon.
Voir le document n° 43 : Nombre des incendies déclarés dans la ville de Lyon aux conséquences dommageables supérieures ou égales à 100.000 francs sur la période 1886-1913. Les informations figurant dans ce tableau sont annuellement accessibles dans le volume V.
Ceci peut également expliquer le rôle social joué par les sapeurs-pompiers dans la vie associative et municipale de la seconde moitié du XIXème siècle.
THIERS Ed. - La réorganisation des sapeurs-pompiers de Lyon, Lyon, Association Typographique, 1881, 118 p. / VILLE DE LYON. - Sapeurs-pompiers - Commission d'études pour la réorganisation du bataillon des sapeurs-pompiers, Lyon, Association Typographique, 1885, 29 p.
Idem 385.
Celles-ci ont été analysées sous les différents chapitres constituant le corps de ce travail.
AML, 1270 WP 001 – Sapeurs-pompiers : Organisation et fonctionnement du service, budget, comptabilité ; 1803-1929. Rapport dressé le 13/04/1912.