2. LES MOYENS D'ÉTABLISSEMENT EN EAU

Boyaux et tuyaux, nommés aussi colonnes, constituent l'autre aspect d'un parc classique, défini dans ce sens par une origine ancienne et celle de premiers moyens d'extinction des foyers d'incendie. Seulement, à l'inverse des pompes à bras qui, comme telles, ont disparu alors que le procédé mécanique, conservé, était adapté, les boyaux et tuyaux remplissent aujourd'hui un office identique, usant de matériaux qui ne sont pas si éloignés de ceux qui étaient déjà utilisés à la fin du XIXème siècle. Ces modes ou moyens d'établissement en eau sont apparus plus tardivement que les pompes à bras puisque, à la souche de l'alimentation des pompes, celle-ci ne se faisait pas par aspiration mais par un acheminement de seaux remplis d'eau versés dans le réservoir, alors que la lance était en fait fixée directement sur l'armature de l'engin. Ceux-ci ne se développeront donc que progressivement, au fur et à mesure de l'observation et de la mesure des progrès à introduire ou à accomplir dans les modes d'attaque d'un foyer d'incendie. Au début du XIXème siècle, les boyaux, vocable définissant d'ailleurs plus catégoriquement les moyens d'aspiration, soit de la source d'eau à la pompe, et les tuyaux, terme plus approprié aux moyens de refoulement3067, soit de la pompe à la lance, étaient généralement fabriqués en cuir, cousus au fil de ligneux, de cuivre ou de laiton, ou bien cloués ou rivetés3068. Graissés en permanence à l'huile de pied de boeuf pour leur permettre de conserver un indice d'étanchéité qui soit correct, ces modes d'établissement entraînaient, cependant, d'abondantes pertes de charge issues des frottements de l'eau contre les parois. De plus, ils avaient pour inconvénients un poids et un encombrement importants -facteurs qui caractériseront d'autre part les tuyaux en caoutchouc- mais offraient toutefois l'avantage de résister à de fortes pressions3069. C'est vraisemblablement cette qualité qui prolongera l'utilisation tardive de ce matériau dans la confection des boyaux et tuyaux malgré l'apparition des premiers tuyaux en toile, notamment le chanvre, sur le premier quart du XIXème siècle3070. Quoi qu'il en soit, le cuir fut, lui, apparemment utilisé par le service d'incendie de la ville de Lyon jusqu'au lendemain de la guerre franco-prussienne de 1870-1871 comme matière première dans la confection des moyens d'alimentation des pompes et des lances, bien que des tuyaux en toile et en caoutchouc soient néanmoins déjà en service et aient prouvé leur supériorité dans plusieurs domaines. Seulement, depuis l'acquisition par la ville de pompes à vapeur, travaillant à des pressions beaucoup plus importantes que les pompes à bras, l'urgence devenait caractéristique d'un équipement en boyaux d'aspiration et en tuyaux de refoulement de qualité et de matière différentes, offrant de meilleures propriétés. Ainsi, la décision fut-elle prise, dans un premier temps3071, d'augmenter l'équipement en colonnes de caoutchouc, d'un meilleur usage que les colonnes en cuir, et dont la propriété fondamentale s'établira à l'aspiration. En effet, la matière ne se comprimait pas sous la dépression créée au moment de cette opération, la résistance était donc meilleure.

Les boyaux et les tuyaux, d'aspiration, de refoulement, d'alimentation, qu'ils soient en caoutchouc, en toile, en cuir et toile caoutchoutée, s'ils avaient de différentes longueurs, étaient de 3 diamètres au raccord qui, en millimètres, établissent des colonnes de 45, de 65 et de 1003072. L'acquisition et l'équipement en longueurs de tuyaux correspondaient à d'imposants cahiers des charges car il importait, désormais, que les tuyaux résistent aux pressions de travail des agrès d'extinction, notamment des plus puissants à cette époque, soit les pompes à vapeur. Ainsi, après l'incendie du Théâtre des Célestins où plusieurs colonnes éclatèrent sous les charges de travail, une enquête de l'administration municipale fut commandée auprès d'un ingénieur civil, Mr BURELLE. Le rapport qu'il déposa établissait que plus d'un tiers des tuyaux en service, à cette date, était défectueux, soit prêts à se rompre sous la pression qui leur était communiquée par l'eau refoulée des pompes3073. L'homme revenait d'ailleurs sur les préconisations nécessaires à la garantie de la qualité et des propriétés techniques des boyaux et des tuyaux3074. Il mettait alors en avant que, en fonction des pressions d'aspiration, les boyaux employés à cette fin, soit à présent en caoutchouc, devaient être, à l'avenir, renforcés par des épaisseurs de toile noyées dans la gomme, évitant l'éclatement, et munis, à l'intérieur, d'une spirale en fer ayant pour but d'empêcher l'aplatissement des colonnes à l'aspiration. Ce renfort, hors la spirale de fer, devait également être appliqué aux tuyaux de refoulement des pompes à vapeur qui étaient à présent éprouvés jusqu'à des pressions de 10 atmosphères3075, quoique peu ou pas atteintes dans le cadre strict des interventions, de manière à ce que les sapeurs puissent compter sur leurs colonnes d'alimentation lorsqu'ils se lançaient à l'assaut des flammes. Entre les tuyaux mis au séchage au retour des interventions et les boyaux d'un usage effectif, il était impératif, à cette date, que l'administration municipale vote un crédit pour l'achat de nouvelles colonnes. Ceci fut fait par le vote d'une délibération, en décembre 1880, qui ouvrait un crédit de 25.000 francs3076, somme importante mais nécessaire au bon fonctionnement du service d'incendie, d'autant plus que se développera, graduellement, le mode opératoire d'extinction se fondant directement sur des établissements sur bouches. En vue des acquisitions à faire, une commission fut nommée pour l'essai des tuyaux des pompes à incendie de manière à garantir la qualité des tuyaux dont l'achat était projeté et également de ceux qui continueront d'être employés par les sapeurs-pompiers3077. Un cahier des charges, drastique, fut dressé, définissant la qualité de la matière à employer, les critères techniques à respecter et les modalités de résistance auxquels seraient soumises les colonnes avant leur acceptation définitive3078. Le projet allait même jusqu'à envisager deux épreuves, engageant le fournisseur, sa responsabilité et son savoir-faire, dont l'une aurait eu lieu à la réception et l'autre, un an après l'achat. L'abandon était, cette fois, clairement posé de l'usage du cuir alors que la supériorité des matières comme le caoutchouc et la toile, à condition de respecter les modalités de fabrication et de contraintes techniques exigées par l'exercice du service d'incendie, était couramment vérifiée.

Selon le cahier des charges, le projet d'acquisition était donc celui de 2.400 mètres de tuyaux en caoutchouc d'un diamètre de 45, divisés en longueurs de 10 mètres, et de 900 mètres de tuyaux en toile d'un diamètre de 65, divisés en longueurs de 30 mètres3079. Sans parler des contraintes de fabrication3080, l'exigence était explicitement posée, par l'intermédiaire de dépôts d'échantillon soumis à des essais3081, d'une résistance à une épreuve de pression portée à 10 atmosphères, plus importante en développement qu'un travail courant à la lance3082. Seul le passage avec succès de ce test valait admission, pour un fabricant, à se présenter à l'offre de marché3083. Sans compter que pour concourir, il fallait encore le dépôt d'une déclaration d'engagement, d'un certificat de moralité et de solvabilité, en cas de litige, et d'un acte constatant la fourniture d'un semblable équipement dans d'autres grandes villes3084. Ces documents n'étaient, bien évidemment, à produire que dans le cas d'une admission à soumissionner tout en sachant que le refus d'un cinquième des tuyaux, dans les deux fournitures demandées pour concourir, entraînait, de plein droit, la suspension de ce droit d'engagement3085. L'acceptation de participation demandait un dépôt de garantie de 1.000 francs, soit rendu à l'issu de la séance d'adjudication aux manufacturiers n'étant pas déclarés adjudicataires, soit conservé pour ceux admis au titre d'un cautionnement3086. Le fabricant admis comme adjudicataire devait, enfin, verser à la caisse municipale 3.000 francs en numéraires ou rentes au porteur sur l'Etat, capital affecté à la garantie du marché3087. Ce cahier des charges était parfaitement conforme aux normes imposées à cette époque par la législation commerciale concernant les marchés publics mais renforçait surtout l'exigence de qualité technique qui ne devait être aucunement négligée, quel que soit d'ailleurs le caractère du marché, et dans le cas présent, celui de la sécurité des biens et des personnes. Les adjudicataires furent les manufacturiers Vve FICHOT et Cie, pour les tuyaux en toile, et MENIER, pour les colonnes en caoutchouc3088. A la lecture des adjudications, les contraintes de marché étaient légèrement différentes de ce qu'exprimait, à l'origine, le cahier des charges. Sous l'exemple du marché remporté par la société Vve FICHOT et Cie, la fourniture était de 1.000 mètres de tuyaux en toile dont le prix, au mètre, était de 2,90 francs, soit une somme totale de 2.900 francs3089. Les conditions étaient l'utilisation d'un chanvre de première qualité, le respect du diamètre en vigueur sans l'admission d'aucun écart et la division des tuyaux en longueurs de 50 mètres, soit, pour ce marché, 20 longueurs. En revanche, les conditions à la livraison demeuraient identiques. Les tuyaux réceptionnés étaient immédiatement soumis à l'examen de la commission nommée à cet effet3090. Selon les mêmes modalités que le cahier des charges, si un cinquième des tuyaux était refusé dans la fourniture de ce marché, celui-ci était résilié de plein droit3091. Les colonnes encore à fournir sur la quantité arrêtée seraient alors acquises par le service d'incendie auprès d'un autre fournisseur et, dans le cas d'une différence de prix, cet écart serait supporté par le fabricant en défaut3092. Quant à la garantie de l'exécution à la convention passée, elle était basée sur un cautionnement se montant, dans le cas du marché Vve FICHOT et Cie, à 300 francs3093.

Au fur et à mesure du développement du réseau d'adduction des eaux permettant de procéder à des extinctions au moyen d'établissement sur bouches et de l'extension de l'usage des dévidoirs contenant, pour la plupart, 300 mètres de tuyaux, de nouvelles acquisitions furent nécessairement exprimées, d'ailleurs dès 1889-1890. L'exigence était, en outre, celle imposée par le besoin de sécher ces colonnes pour éviter leur détérioration obligeant à la disposition de boyaux de réserves pour réarmer les agrès. C'était aussi sans compter les nombreuses longueurs réformées à la suite des différents essais chargés de les éprouver, notamment après chaque incendie, induisant donc le renouvellement permanent des moyens d'établissement en eau à disposition du service d'incendie de la ville de Lyon. Selon un état dressé en 1889, au moment d'une nouvelle adjudication, 1.264 mètres de boyaux de refoulement en cuir d'un diamètre de 45, soit le plus usé puisqu'il permettait la mise en manoeuvre des petites lances, étaient encore utilisés mais il convenait de les réformer3094. Selon ce même état, 2.530 mètres de boyaux en toile caoutchoutée d'un diamètre de 45 étaient en service et 180 mètres pour les raccords de 653095. Quant aux colonnes en toile, 5.150 mètres étaient en service, pour les tuyaux de 45, et 2.900 mètres, pour les boyaux de 65. Selon une délibération du 22 octobre 18893096, répondant à un cahier des charges établi le 15 du même mois3097, la décision était celle d'une adjudication restreinte sur soumissions cachetées en un seul lot concernant la fourniture de 2.500 mètres de tuyaux en toile pour des raccords de 45 et de 36 mètres de tuyaux en caoutchouc avec des raccords de 653098. L'offre la plus avantageuse émanait, cette fois, d'un manufacturier lyonnais, Mr GUINAND3099. La fourniture des moyens d'établissement en eau changeait donc de main, sous la recherche de l'économie de prix, multipliant le nombre des adjudications publiques, ce qui n'était pas particulièrement un atout pour améliorer la qualité des colonnes employées par le service d'incendie de la cité lyonnaise ; un état de fait que dénonçaient et regrettaient, d'autre part, certains conseillers, par exemple, en 1895, principalement sous le critère de l'exigence de sécurité3100. Devant de nouveaux besoins d'équipement, sur 600 mètres de colonnes, en 1892, la proposition fut celle de passer par des fournitures de 200 mètres de tuyaux réalisées auprès des trois principaux fabricants français reconnus à cette date, la maison JEANSON, à Armentières, la maison RAIMBAULT, à Angers, la maison LORET, à Paris, de manière à mettre ceux-ci en concurrence3101. Ces sociétés proposaient respectivement, dans l'ordre de leur présentation, des prix, au mètre, allant du simple au double, soit 1,60 francs, 2,15 francs et 3,15 francs3102. Les commandes furent donc passées auprès de la société JEANSON jusqu'en avril 1893 où le maire, responsable du service d'incendie, notait le prix intéressant de ce fabricant mais la qualité moyenne des colonnes fournies3103. Seulement, l'intérêt financier semblait un facteur prévalant au détriment de la sécurité car, dans une adjudication de 1894-1895, concernant la fourniture de 1.500 mètres de colonnes en toile de 45 et 1.000 mètres de colonnes en toile de 65, ce même manufacturier remportait le marché3104. En fait, le choix n'était guère laissé puisque la logique commerciale voulait que le marché soit confié au soumissionnaire présentant la meilleure offre, faite, à cette date, par la maison JEANSON, soit de 1,23 francs pour des tuyaux de 45, et de 1,71 francs pour des boyaux de 653105. Le cahier des charges de cette adjudication comportait, de plus, à l'origine, une clause qui imposait, pour être admis à soumissionner, d'être un industriel français3106. Le projet était alors autant celui d'une perspective d'ouvertures commerciales que de la reconnaissance de la qualité de l'industrie française.

Au fil des perfectionnements introduits et de la qualité des matières premières, la toile supplantera donc progressivement, hors les boyaux d'aspiration, l'usage du caoutchouc3107. Les quantités en service et celles commandées devenaient importantes pour l'exercice du service d'incendie dans la cité lyonnaise. Dans un inventaire du matériel de 1897, les tuyaux en toile en usage déterminaient un total, tous diamètres confondus, de 10.780 mètres contre 2.030 mètres de colonnes en caoutchouc et encore 340 mètres de boyaux en cuir3108. A elles seules, les longueurs de tuyaux en chanvre d'un diamètre de 45, à la base du service d'extinction et de la plus grande partie des opérations, représentaient 73,3 % du total de cette classe de colonnes. Au début des années 1900, dans un souci de qualité des produits, l'objet de la fourniture des moyens d'établissement en eau, boyaux et tuyaux, se fera sur des marchés généralement engagés pour 5 ans, au moins jusqu'à la veille de la Grande Guerre, et ce, principalement avec la société anonyme des filatures, corderies et tissages d'Angers3109. Dans le projet d'adjudication de 1905, le cahier des charges portait sur 10.000 mètres de tuyaux en toile, décomposés en 5.000 mètres pour chacun des diamètres 45 et 653110. L'adjudication portait sur des prix, au mètre, de 1,08 francs, pour les colonnes de 45, et de 1,59 francs, pour les colonnes de 653111. Les tuyaux en toile déterminaient différentes qualités et avaient l'avantage d'imposer moins de contraintes techniques à leur confection, qui font que le prix des tuyaux au mètre était relativement peu important à la différence des colonnes en caoutchouc. Selon le marché de 1905-1906, le projet d'acquisition portait également sur 200 mètres de tuyaux en caoutchouc de diamètre, au raccord, de 453112. Le prix était alors de 7,10 francs, au mètre, mais néanmoins presque 4 fois moins que le prix, au mètre, des tuyaux d'aspiration, soit 27,25 francs3113. Le marché fluctuera d'ailleurs en fonction des facteurs et de la conjoncture économiques, avec des prix à la hausse à la veille de la guerre de 14-18. Ainsi, dans l'adjudication de 1911, le prix, au mètre, de la colonne en toile était désormais de 1,32 francs, pour les tuyaux de 45, et de 1,80 francs, pour les boyaux de 653114. L'augmentation des achats effectués par le service d'incendie de la ville de Lyon était également le résultat de l'exigence d'exercice dont l'épreuve des colonnes était désormais portée à la résistance de pressions, non plus de 10 atmosphères, mais de 15 bars3115 ; soit des pressions imposantes, à cette époque, pour le matériel. Malgré des techniques de confection qui ont cherché à développer l'application d'autres matières comme le lin3116, le chanvre présentait les meilleures garanties. Toutefois, comme toile, il imposait, après chaque intervention, un temps de séchage devant éviter sa détérioration. Comme les pompes à bras révisées après chaque sortie, il importait que le service dispose donc de longueurs de réserve pour réarmer les agrès3117, imposant une rotation perpétuelle des moyens d'établissement en eau entre intervention, séchage, épreuve, réforme et acquisition.

La question du séchage des tuyaux a parfois été réglée singulièrement au sein du service d'incendie de la ville de Lyon mais néanmoins de manière pratique en utilisant les vents de la vallée du Rhône et, particulièrement, à hauteur des cours d'eau. Ainsi, en 1895, une demande fut formulée par l'état-major auprès de l'administration municipale afin d'obtenir l'autorisation de faire sécher les tuyaux du service en les faisant pendre au tablier du Pont La Fayette3118. Cette méthode était présentée comme la seule capable d'avoir des colonnes sèches en 8 heures alors que plusieurs jours étaient nécessaires en usant de la pièce servant de séchoir. Au moment de la description du projet de construction de la future caserne RABELAIS, qui comportait une tour destinée au séchage des colonnes et tuyaux3119, La Construction Lyonnaise donnait du séchage des boyaux du service d'incendie cette image : ‘"Nous ne les verrons donc plus, en rangées interminables, accrochés au long du glacis du quai des Brotteaux le lendemain d'un sinistre attendant que le soleil bienveillant vienne les sécher"3120.’ La nécessité de disposer d'un séchoir à tuyaux s'est révélée indispensable au fur et à mesure de l'utilisation, de plus en plus étendue, des colonnes en toile, soit concrètement, pour le corps de sapeurs-pompiers de la ville de Lyon, à partir de l'adjudication de 1881 mais surtout celle de 1889-1890 consacrant définitivement cet usage. Ed. THIERS portait, dans son ouvrage3121, la référence à l'utilité du séchoir dans le maintien de l'état de qualité des tuyaux et la première proposition fut de construire une pièce, permettant cette opération, en surélévation du bâtiment du Dépôt Général3122. Seulement, la construction n'appartenant pas à la ville, il était difficile d'entreprendre, même dans le sens d'un bénéfice pour le service, un aménagement des lieux, surtout à bâtir. La modalité retenue fut donc l'offre d'un entrepreneur de l'industrie du secteur textile, Mr BARBIER, qui proposait de mettre ses locaux d'usine à disposition pour l'installation d'une chambre chaude qui servirait au séchage du matériel des pompes à incendie3123. Conformément à une soumission établie par l'industriel3124, l'engagement était l'autorisation accordée à la ville de Lyon de construire et d'installer, à ses frais, cette chambre qui userait en fait de la chaleur dégagée par le traitement industriel du textile dans cette manufacture. L'engagement de l'entrepreneur était donc la fourniture du local et du moyen devant permettre le séchage des tuyaux. La jouissance de cette chambre était dès lors concédée à la ville pour 10 ans. Ce mode ne répondit néanmoins pas aux attentes du fait d'une chaleur humide, si bien que les colonnes étaient mises à sécher dans une structure disposée à l'air libre en face du Poste Central3125. Seulement, cette structure fut supprimée au moment de l'aménagement de cette partie du 3ème arrondissement où était localisé le Dépôt Général3126. Le meilleur moyen de procéder à l'opération devenait donc de suspendre les longueurs de tuyaux au Pont La Fayette ou de les étendre sur le glacis du Quai des Brotteaux jusqu'à disposer d'une tour de séchage. Du fait d'une opération qui pouvait prendre du temps, il était en conséquence important de pouvoir disposer de réserves suffisantes de colonnes, surtout l'hiver, de ces moyens d'établissements en eau les plus manifestes auxquels se rajouteraient les lances, dernier maillon de l'établissement. Car, à la différence des pompes, qu'elles soient à bras ou à vapeur, acheminées sur les lieux mais pas forcément mises en batterie, à moins d'utiliser des seaux pour l'extinction, les tuyaux étaient, eux, couramment mis en eau. Il devenait essentiel qu'ils soient maintenus en état surtout lorsqu'ils étaient établis sous la pression des pompes à vapeur3127.

Notes
3067.

Le terme était également approprié pour de simples moyens d'alimentation exercés sans aucune propriété physique d'aspiration.

3068.

AML, 1270 WP 016 – Sapeurs-pompiers : Matériel, équipement et habillement : Documents publicitaires ; 1822-1910. Parmi les différents prospectus publicitaires que contient cette liasse d'archives, certains, tel que celui émanant, par exemple, de l'ingénieur constructeur THIRION, Rue de Vaugirard, à Paris, présentent des longueurs de tuyaux en cuir, cloués, avec leurs raccords.

3069.

THIERS Ed. - La réorganisation des sapeurs-pompiers de Lyon, Lyon, Association Typographique, 1881,
118 p. Présentation du matériel.

3070.

AML, 1270 WP 017 – Sapeurs-pompiers : Matériel : Tuyaux pour pompes à incendie ; 1801 ; 1869-1913.

3071.

Idem 58. Délibération du 05/12/1872 ouvrant un crédit de 4.000 francs.

3072.

Les services d'incendie contemporains usent de tuyaux d'aspiration ayant des diamètres identiques et de tuyaux de refoulement ayant la même mesure au raccord, soit 45, 65 et 100 mais un diamètre sensiblement supérieur, le tuyau de 65 étant mesuré à 70 et celui de 100 à 110, mais la dénomination est généralement demeurée inchangée.

3073.

AML, 1270 WP 017 – Sapeurs-pompiers : Matériel : Tuyaux pour pompes à incendie ; 1801 ; 1869-1913. Rapport du 05/10/1880.

3074.

Ibidem 61.

3075.

La mesure moderne est le bar qui correspond approximativement à une atmosphère sachant que le bar équivaut à 105 pascals et l'atmosphère à 1,01x105 pascals. Le pascal est une unité mécanique de contrainte et de pression équivalant à la contrainte ou à la pression uniforme qui, agissant sur une surface plane de 1 mètre carré, exerce, perpendiculairement à cette surface, une force totale de 1 newton. Le newton est une unité de mesure de force équivalant à la force qui communique à un corps ayant une masse de 1 kilogramme une accélération de 1 mètre par seconde carrée.

3076.

Idem 61. Délibération du 02/12/1880.

3077.

Idem 61.

3078.

Idem 61. Cahier des charges dressé le 12/04/1881 comportant 21 articles.

3079.

AML, 1270 WP 017 – Sapeurs-pompiers : Matériel : Tuyaux pour pompes à incendie ; 1801 ; 1869-1913. Cahier des charges dressé le 12/04/1881 comportant 21 articles. Article 2.

3080.

Ibidem 67. Article 3.

3081.

Ibidem 67. Article 4.

3082.

Ibidem 67. Article 5.

3083.

Ibidem 70.

3084.

Ibidem 67. Article 12.

3085.

Ibidem 67. Article 7.

3086.

Ibidem 67. Article 13.

3087.

Ibidem 67. Article 16.

3088.

Idem 67.

3089.

Idem 67. Adjudication du 12/11/1881 ayant reçu son approbation le 21/11/1881. Article 1.

3090.

Ibidem 77. Article 2.

3091.

Ibidem 77. Article 3.

3092.

AML, 1270 WP 017 – Sapeurs-pompiers : Matériel : Tuyaux pour pompes à incendie ; 1801 ; 1869-1913. Adjudication du 12/11/1881 ayant reçu son approbation le 21/11/1881. Article 3.

3093.

Ibidem 80. Article 6.

3094.

Idem 80. Etat des boyaux de refoulement, en cuir, caoutchouc et toile, en service dans les postes et dépôts à la date du 01/10/1889.

3095.

Ibidem 82.

3096.

Idem 80.

3097.

Idem 80. Cahier des charges du 15/10/1889 comportant 13 articles.

3098.

Ibidem 85. Article 2.

3099.

Idem 80. Adjudication de 1889-1890.

3100.

Procès-verbaux des séances du conseil municipal – 1895 ; vol. 3, séance du 07/05, pp. 26-28.

3101.

Idem 80. Adjudication de 1892.

3102.

Ibidem 89.

3103.

AML, 1270 WP 017 – Sapeurs-pompiers : Matériel : Tuyaux pour pompes à incendie ; 1801 ; 1869-1913. Courrier du 08/04/1893.

3104.

Idem 91. Adjudication de 1894-1895.

3105.

Ibidem 92.

3106.

Idem 91. Cahier des charges du 15/04/1894.

3107.

Le caoutchouc était également la matière qui composait les tuyaux utilisés avec les pompes à air.

3108.

Documents administratifs et statistiques de la ville de Lyon, Lyon, Imp. Vve L. Delaroche, 1898, 801 p. ;
pp. 422 et suiv.

3109.

Idem 91. Manufacture de Mr BESSONNEAU.

3110.

Idem 91. Cahier des charges du 18/11/1905, 25 articles. Article 3.

3111.

Idem 91. Adjudication du 30/01/1906.

3112.

Ibidem 98.

3113.

Ibidem 99.

3114.

Idem 91. Adjudication de 1910-1911. Soumission du 20/03/1911.

3115.

AML, 1270 WP 017 – Sapeurs-pompiers : Matériel : Tuyaux pour pompes à incendie ; 1801 ; 1869-1913. Cahier des charges du 18/11/1905, 25 articles. Article 5. Les mesures sont quasi équivalentes entre 1 atmosphère et 1 bar.

3116.

Idem 103. Les tuyaux en lin étaient également plus coûteux sans avoir fait leur preuve.

3117.

AML, 1270 WP 009 – Sapeurs-pompiers : Fonctionnement du bataillon : Registres d'ordres ; 1884-1892 ; 1892-1900. Rapport n° 23. Comme le montre le croquis que contient ce rapport, rouler les tuyaux après séchage pour le réarmement des engins était une technique déjà bien au point devant ensuite faciliter l'établissement.

3118.

AML, 1270 WP 014 – Sapeurs-pompiers : Bâtiments ; - Séchoir pour tuyaux ; 1881-1895. Demande du 29/08/1895.

3119.

Voir le document n° 34, page III-432 : Plan du projet de façade Sud, Rue RABELAIS, de la caserne des sapeurs-pompiers de la ville de Lyon (1903). La tour de séchage y est parfaitement visible.

3120.

La Construction Lyonnaise, n° 4, 16/02/1903, pp. 42-44.

3121.

THIERS Ed. - La réorganisation des sapeurs-pompiers de Lyon, Lyon, Association Typographique, 1881,
118 p.

3122.

Idem 106. Proposition du commandant au maire le 16/08/1881.

3123.

Idem 106. Proposition de l'entrepreneur du 02/11/1882.

3124.

AML, 1270 WP 014 – Sapeurs-pompiers : Bâtiments ; - Séchoir pour tuyaux ; 1881-1895. Soumission du 11/11/1883 approuvée le 18/01/1884.

3125.

Idem 112.

3126.

Idem 112.

3127.

Les fortes pressions pouvaient faire éclater les colonnes, ce qui était aussi le cas avec les phénomènes de surpression, déjà nommés "coups de bélier", notamment à l'ouverture ou à la fermeture trop brusques des vannes.