B. L'USAGE D'UN PARC MODERNE

1. LES POMPES À INCENDIE À VAPEUR : LE PREMIER CARACTÈRE DE LA PUISSANCE

Avant de résonner, éventuellement, en termes de rapidité de déplacement des pompes à vapeur, à traction hippomobile3128, le premier caractère de ces engins était celui de la puissance liée à la mécanique de fonctionnement, aux principes d'aspiration et de refoulement qui ne dépendaient plus du mouvement des balanciers mais de la production et du travail de la vapeur. Les premières pompes à incendie de cette classe ont été, en fait, mises au point en Amérique du Nord, sur la première moitié du XIXème siècle. Elles y occupaient alors une place prépondérante dans la lutte contre les destructions par le feu en plus d'un fonctionnement concomitant avec des brigades humaines très précisément organisées pour répondre à cette mission3129. Ces machines iront ensuite en se développant, certes un peu plus tardivement, d'abord en Angleterre avant de gagner, par la suite, la France sous le triple jeu du libre-échange, des expositions universelles et de la manifestation du besoin de sécurité des populations urbaines et du concours à la défense de la propriété publique et privée contre les incendies. Le développement du libre-échange datait de 1860 et du projet de NAPOLÉON III d'ouvrir le marché français, notamment à la concurrence anglaise. Malgré les caractères d'une politique et d'un régime jusque là autoritaires, l'homme était acquis au principe de la doctrine économique du libre-échangisme, désireux de sortir l'économie nationale d'un protectionnisme jugé responsable du retard industriel de la France3130. Ainsi, des négociations secrètes aboutirent-elles à un traité commercial signé en janvier 18603131. L'acte, en lui-même, n'était pas un traité de libre-échange mais il réduisait les taxes douanières sur plusieurs produits. Le résultat allait être une modernisation de l'industrie française et le développement progressif des échanges, permettant, par exemple, l'acquisition, par des villes françaises, comme ce fut le cas pour la cité lyonnaise, de pompes à vapeur de fabrication anglaise3132. D'autre part, l'influence dans l'équipement des services d'incendie en machine de ce type, sans parler de la manifeste préoccupation de réponse efficace aux demandes de secours, furent également celles des présentations et des manoeuvres effectuées pendant les expositions Universelles. Ainsi, l'Exposition, qui ouvrit ses portes à Paris le 1er avril 1867, constituera-t-elle un point de départ à l'équipement des premières villes françaises en agrès d'extinction des incendies de la classe des pompes à vapeur.

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Document n° 45 : Bataillon des sapeurs-pompiers de la ville de Lyon - Pompe à vapeur et son équipage - Fin XIXème siècle

L'achat initial d'un engin de cette classe, que fit la ville de Lyon en 18673133, parmi donc les toutes premières agglomérations du pays à s'équiper d'une telle machine, fut autant le fruit de l'exigence de service que le résultat des observations de démonstrations, concluantes, relevées, en effet, au moment de l'exposition de 1867. Ainsi, dans une séance du conseil d'administration du corps de sapeurs-pompiers de la ville de Lyon, de mai 1867, fut adopté à l'unanimité le projet de doter le service d'incendie de la cité d'une pompe à vapeur, de fabrication anglaise, soit du constructeur MERRYWEATHER and SONS de Londres3134. Au moment de cette acquisition, aucun industriel français, constructeur mécanique, n'était capable de concurrencer le matériel anglais, au moins jusqu'à ce que A. THIRION développe un premier engin dans les années 1870, mais copiant, en fait, les principales caractéristiques des machines anglaises3135. Le projet était celui de l'achat du modèle le plus petit, d'un poids de 1.250 kg, se caractérisant par des propriétés d'aspiration et de refoulement, un débit maximum de 1.200 l/mn, l'atteinte d'une hauteur de jet supérieure à 40 mètres, et capable de produire de la vapeur en une dizaine de minutes à compter de sa mise en route pour une pression pouvant atteindre 12 atmosphères3136. En fonction de ces critères, la correspondance s'établissait avec la hauteur des constructions lyonnaises mais avant tout avec le besoin d'équiper la ville en un réseau d'adduction des eaux capable de supporter l'alimentation de ces engins3137, de soumettre les colonnes en service à des épreuves de résistance ainsi que de faire, désormais, l'acquisition de tuyaux supportant les pressions communiquées par la machine3138 et de disposer de chevaux pour sa traction3139. Le modèle que souhaitait acquérir l'administration municipale de la ville de Lyon, pour l'exercice de son service d'incendie, n'était que le plus petit de la gamme du constructeur qui proposait différents engins dont une pompe, vendue 29.750 francs, d'un débit plus de 3 fois supérieur à celle alors présentée3140. Le conseil d'administration avançait plusieurs arguments convaincants qui tous se ramenaient à l'incontestable utilité de la machine pour conserver à la ville de Lyon ses richesses3141. Aussi, l'ouverture, au budget de fonctionnement du service d'incendie, d'un crédit additionnel de 14.000 francs, fut-elle adoptée suivant une délibération de juin 18673142. Ce crédit se décomposait en fait en deux sommes, l'une de 10.000 francs devant couvrir l'acquisition de l'engin, et l'autre de 4.000 francs, devant couvrir les frais d'accessoires mais aussi d'acheminement et de douanes3143. Une fois le traité passé entre la ville et le constructeur anglais, la pompe fut remisée au Dépôt Général des pompes à incendie de l'agglomération lyonnaise dans le courant du mois de juillet 1867 pour une réception effective, notamment vis-à-vis de ses accessoires, en septembre de cette même année3144.

Les essais publics de cette première pompe à vapeur, mise en service dans les rangs du corps de sapeurs-pompiers de manière à lutter efficacement contre les incendies les plus importants, eurent lieu sur la Place des Terreaux le 18 septembre 18673145. Dirigées par l'un des fils MERRYWEATHER, exécutées en présence des autorités administratives et techniques de la cité, des membres de l'Etat-major du corps et du bataillon, les manoeuvres attirèrent une foule de curieux3146. Les conclusions de l'observation furent bien celles mises en avant par le constructeur. En travaillant à des pressions de 6 à 8 atmosphères, au maximum, soit celles généralement admises dans les interventions à la lance sur les foyers d'incendie, le jet, d'une élévation supérieure à 40 mètres, présentait l'avantage d'être régulier3147. La pompe pouvait, en outre, être mise en marche dès le départ de l'engin et alors prête à produire son action à l'arrivée sur les lieux, sans attendre3148.
La pompe était également capable de monter jusqu'à des pressions très hautes, soit de 12 atmosphères3149. Quant à assurer pleinement son bon fonctionnement, la sortie de l'engin devait s'accompagner d'un fourgon ou d'un char contenant le combustible et les accessoires propres à sa manoeuvre. A propos de l'engin en lui-même, Le Salut Public du 19 septembre 1867 écrivait : ‘"L'extérieur de l'appareil ne manque pas d'une certaine élégance et traduit son origine britannique par les couleurs éclatantes et le vernissage soigné qui la revêtent’". Seulement, derrière cette note d'observation d'une identité anglo-saxonne, et au-delà de la légitimité et des atouts techniques de ce genre de matériel d'incendie, pouvant de plus, par le jeu de divisions, multiplier le nombre de lances mises en batterie, le quotidien se posait la question de la puissance de l'engin, et donc des éventuelles détériorations par l'eau, et surtout de la disponibilité d'un réseau capable de l'alimenter3150. A cette dernière question, la seule réponse que la ville puisse apporter fut de produire, en 18683151, une enquête devant recenser les points et les sources d'eau auprès desquels la pompe à vapeur pourrait s'alimenter. A terme, l'obligation était celle de l'extension du réseau municipal d'adduction des eaux et du développement d'un réseau spécialement affecté aux opérations du service d'incendie3152. En attendant, l'alimentation imposait, par exemple, soit de recourir à la réunion de plusieurs bouches d'arrosage pour former un batardeau dans lequel les boyaux d'aspiration étaient plongés, soit de s'appuyer sur les cours d'eau, Rhône et Saône, avec parfois l'imposition de très longs établissements en eau. Qu'à cela ne tienne, la machine rendait déjà d'utiles services aux yeux de l'administration et de l'état-major du corps. Elle proposait une garantie, néanmoins d'ailleurs pas toujours suffisante, plus notable que les pompes à bras, notamment face au danger de communication et à la conséquence de dommages importants, en se basant dès lors sur sa puissance d'action. Le bénéfice était suffisamment important, malgré l'absence d'un réseau d'eau capable d'alimenter correctement l'engin et l'existence de certaines difficultés dans son transport, pour que la ville projette deux nouvelles acquisitions.

Le projet de ces deux nouveaux achats correspondait, en fait, à la crainte manifestée au moment de l'éclatement du conflit entre la France et la Prusse, en juillet 1870. Ce projet était, par ailleurs, celui de disposer, par essence, de gros agrès d'intervention sur les théâtres des incendies qui suppléeraient, en quelque sorte, la déficience d'une structure humaine qui n'était pas encore organisée sur le mode d'un personnel permanent3153, bien qu'une petite division existe, à présent, avec la mise en service d'une pompe à vapeur. L'intention d'acquisition fut donc exprimée dans une délibération d'octobre 1870 qui votait également, à cette occasion, l'ouverture d'un crédit de 34.000 francs pour l'achat de 2 pompes à incendie à vapeur, à faire, de nouveau, auprès du constructeur anglais MERRYWEATHER and SONS3154. Le montant de cette somme fut en fait voté sur la proposition du comité de défense de l'agglomération lyonnaise mais le crédit était insuffisant. Si la ville avait payé sa première pompe à hauteur d'un crédit de 14.000 francs pour un achat finalement facturé un peu plus de 13.000 francs3155, les prix avaient maintenant augmenté du fait du rapport entre la production et la quantité de demandes dont les fabricants étaient saisis par les villes assiégées ou qui craignaient de l'être. Ainsi, l'ouverture d'un crédit additionnel au premier était-elle imposée à hauteur de plus de 10.000 francs3156. En fonction du contexte, entre conflit armé, bouleversements et épisode politiques, gestion municipale mouvementée, les archives ne gardent aucune trace solennelle de la réception de ces agrès. Seulement, lors du premier incendie du Théâtre des Célestins, survenu en avril 1871, le rapport de feu mentionnait la présence, sur les lieux, de 2 pompes à vapeur3157. Le constat de l'intervention de 2 agrès de cette classe était également fait lors de l'embrasement qui surviendra, peu après, Place Morand3158. A supposer que l'un soit la machine acquise en 1867 et sachant que le concours à des renforts matériels demandés par la cité lyonnaise à cette période ne fut que celui de pompes à bras, cela induisait que la ville disposait d'autres engins. En fonction également des épreuves que subissaient les agrès à chaque retour d'intervention, imposant une rotation, la ville pouvait donc posséder, à l'époque, plusieurs pompes à vapeur, au moins 2 dans tous les cas. Les rapports de feu ne mentionnant jamais plus de 2 pompes à vapeur sur les lieux d'un incendie et les inventaires de matériels restant partiellement incomplets à cette époque, la confirmation de la disposition de ces 3 agrès, qui était, néanmoins, toujours sous-entendue, y compris dans les délibérations du conseil municipal, viendra, en fait, du projet d'établissement d'un poste de pompe à vapeur dit de l'usine GILLET3159. La mention était alors portée de 2 pompes remisées au Poste Central et d'une pompe entreposée dans ce nouveau local. Ces possessions seront confirmées à la lecture du projet d'étude d'Edouard THIERS, y compris sur l'origine de leur fabrication3160.

L'ensemble de ces trois pompes à vapeur était encore en service au moment où fut créée la section active du bataillon des sapeurs-pompiers de la ville de Lyon. Néanmoins, en même temps qu'était composée cette division, légitimant en fait la permanence déjà exercée par une certaine catégorie de personnel du Poste Central, le projet fut celui d'une nouvelle acquisition. Des renseignements furent dès lors pris auprès du constructeur KREBS-DURENNE, fournisseur du régiment des sapeurs-pompiers de la ville de Paris en engins de cette classe3161. Seulement, aucune suite ne fut donnée jusqu'à ce qu'une visite aux mines, effectuée en 1892, ne révèle l'état des actuelles machines3162. Le voeu fut donc réitéré, dès 1893, de pourvoir à de nouveaux équipements. C'était un point capital pour l'exercice du service d'incendie de la ville de Lyon car le Dépôt Général, qui sortait sur toutes les demandes de secours, décalait obligatoirement avec une pompe à vapeur. Cette dernière fondait donc, désormais, le support principal de l'intervention des hommes même si elle n'était pas mise en batterie à chaque déplacement et que seules les longueurs de tuyaux de ses dévidoirs étaient utilisées. En vue de cette acquisition, différents renseignements furent alors pris sur les propriétés des principaux agrès en usage, à cette date, notamment dans les rangs du service d'incendie parisien3163. Trois principaux modèles y fonctionnaient, soit des machines des constructeurs SHAND, MASON et Cie, THIRION, ainsi que DURENNE et KREBS3164. Plusieurs essais comparatifs furent menés qui conclurent à un manque de compétitivité manifeste des engins de marque française, soit deux pompes sur trois3165 ; ceci, au grand dam du conseiller AFFRE qui exprimait alors son "vif désir de favoriser les constructeurs français" mais qui était obligé de conclure à la supériorité de la machine anglaise3166. Ce manque de compétitivité fera d'ailleurs l'objet de nouvelles questions au moment d'un nouveau projet d'acquisition d'une pompe à vapeur, en 1896-1897. D'ailleurs, dans un courrier de juillet 1901, après que la ville de Lyon se soit dotée d'un engin auprès du constructeur français, et lyonnais, MIEUSSET, le commandant du corps concluait, sans ambages, à la précellence des pompes anglaises, décrivant les agrès français comme de "vulgaires copies"3167. Pour l'heure, la décision du conseil était prise de faire, en conséquence, l'achat d'une pompe auprès du constructeur anglais SHAND, MASON et Cie 3168. L'année suivante, l'industriel MIEUSSET, se basant sur l'âge de trois des pompes à vapeur, en service depuis plus de 20 ans, décrivait au maire de la ville de Lyon l'application qu'il avait mise à construire une pompe3169. Cette fabrication avait été en fait réalisée dans le but d'une présentation au congrès des sapeurs-pompiers qui aura lieu durant l'Exposition Universelle Internationale et Coloniale tenue en la ville de Lyon courant 1894. L'intention du constructeur était de vendre son matériel à l'administration municipale qui y répondra, dans un premier temps, par la négative, du fait de la possession de, déjà, 4 agrès de cette classe et estimant plus urgent l'achat d'une échelle aérienne3170. Toutefois, devant l'état des machines utilisées depuis 1867 et 18703171, notamment des chaudières, laissant craindre la survenue d'un accident à chaque mise en batterie, fut ouvert, par délibération d'août 1896, un nouveau concours entre tous les constructeurs français et étrangers en vue d'un nouvel achat3172.

Pour réaliser l'acquisition d'un matériel qui soit performant et avantageux, une commission de 16 membres fut nommée afin de déterminer, d'abord, le programme des épreuves puis mener, ensuite, les opérations du concours qui eut lieu les 08 et 09 mars 18973173. Le concours se basait alors sur un examen des pompes, de leur fonctionnement et des mécaniques, sur des essais d'aspiration et de refoulement, des essais de rendement, des essais sur bouche d'incendie et différentes autres expériences3174. Toutefois, ces épreuves, à cette date, n'avaient rien d'une mise en concurrence de manière à tirer profit des comparaisons pour faire l'acquisition du meilleur matériel qui soit puisque seul le constructeur lyonnais MIEUSSET se présenta. Cette unique présentation peut trouver une justification dans le manque d'intérêt d'autres industriels pour le projet de commande d'un unique engin. Surtout, la plupart des constructeurs implantés sur ce qu'il serait dès lors convenu d'apprécier comme un marché du matériel d'incendie et de secours étaient, à présent, en train de travailler à la production de machines automobiles. L'avenir n'était plus à la pompe à vapeur et les industriels préparaient l'avènement de nouveaux supports matériels. Sans concurrent, l'engin présenté par le fabricant MIEUSSET, répondant au cahier des charges, fut déclaré "susceptible de faire un bon service"3175. L'acquisition fut donc faite, face à l'exigence de service, mais sans réelle conviction sur les propriétés de la machine, ce qui pouvait donc alors revenir à nier cette exigence de service pour laquelle l'achat était commandé. La décision aurait été celle de favoriser une production nationale, et qui plus est locale, qui aurait pu avoir valeur de reconnaissance pour la ville au travers d'un produit industriel né de son économie. Car, à l'instar de discussions en conseil municipal, le regret était exprimé que seuls des matériels de fabrication étrangère soient proposés à l'acquisition et non pas ceux, textuellement, d'industriels lyonnais3176 ; ce à quoi venait cependant de répondre l'achat de la pompe MIEUSSET, établissant un lien de cause à effet.

De telles discussions ramenaient, avant tout, à l'observation de la qualité technique des pompes à vapeur d'origine étrangère et du manque de compétitivité, voire d'identité, des produits français. L'unique exemple de la pompe MIEUSSET, achetée en 1897 par la ville de Lyon, dépeinte en 1901 comme une copie de la pompe anglaise de 1893, ne peut avoir valoir de référence. Seulement, la lecture des procès-verbaux de séances du conseil d'administration du corps de sapeurs-pompiers de la cité, précisément en 1901, révélait l'absence de fiabilité de l'engin par les nombreuses et imposantes réparations qu'il fallait alors porter à cette pompe3177. Un rapport rédigé après avoir procédé à des essais simultanés et concurrents, sur un temps très long, entre la pompe SHAND et MASON et la pompe MIEUSSET, concluait, à propos de la première, sur une ‘"machine bien équilibrée, (...), d'une marche régulière, (...), sans trépidations, (...)"’, et, à propos de la seconde, sur des qualificatifs strictement opposés3178. A cette date et selon les mots du rapport, à la vue de l'état des engins acquis avant 1893 et de l'achat de 1897, seule une pompe était déclarée apte au service3179. Les engins décalant à chaque réquisition et à tour de rôle, ce qui permettait de vérifier les machines entre chaque sortie, imposaient de nouvelles acquisitions. Néanmoins, comme le rappellera une séance de 19043180, rapport aux discussions de 1897 sur l'origine des agrès, si le projet d'achat fut donc mis à l'ordre du jour en 1901, il ne reçut aucune suite au regard des imposantes divisions qui s'exprimaient, à cette date, au sein du conseil, sur l'origine de la future machine. Malgré les observations maintes fois faites sur les différences de fonctionnement, la décision fut toutefois prise, dans cette séance de 1904, de traiter, de gré à gré, avec l'industriel MIEUSSET pour la fourniture d'une nouvelle pompe à incendie à vapeur3181. Cet engagement allait être le dernier de la ville de Lyon dans l'équipement de son service d'incendie avec un engin de cette classe, la perspective de la disposition prochaine de voitures automobiles se confirmant catégoriquement. Cependant, jusqu'à de telles acquisitions, la ville se devait, impérativement, d'acheter un nouvel engin pour permettre une rotation avec le seul encore déclaré en état de fonctionnement à cet instant. Aussi, après avoir procédé aux essais nécessaires à l'appréciation de la valeur de la machine, en l'occurrence, une pompe à vapeur MIEUSSET, la commission nommée pour les épreuves proposait cet engin à l'achat3182. Pourtant, cette commission faisait remarquer, à qui de droit, que les performances de cette pompe se maintenaient comme manifestement inférieures aux pompes de fabrication anglaise3183. Au moment de la délibération du conseil municipal de la ville de Lyon, intervenue en 1907, définissant la réorganisation du corps de sapeurs-pompiers, le service d'incendie ne s'appuyait plus dorénavant que sur deux pompes à vapeur. Dans tous les cas, la délibération n'exprimait plus, surtout en fonction du manque de fiabilité des engins acquis, en 1897 et en 1906, et plus encore de l'avènement des matériels automobiles, la préoccupation de disposer d'un engin de cette classe. Le projet était, maintenant, celui de la rapidité des déplacements et de la mise en manoeuvre tout en disposant de la puissance ; un ensemble de paramètres que ne proposaient pas, de manière flagrante, les pompes à vapeur puisqu'il fallait disposer d'un attelage pour leur transport et qu'il fallait, généralement, une dizaine de minutes pour que soit produite la vapeur, malgré la mise en place de réchauffeurs3184. Seule leur était déjà acquise la puissance. En revanche, ces trois facteurs étaient des caractéristiques que présentaient les agrès d'incendie modernes par l'intermédiaire des autopompes.

Notes
3128.

Voir le document n° 45, page III-568 : Bataillon des sapeurs-pompiers de la ville de Lyon - Pompe à vapeur et son équipage - Fin XIX ème siècle. AML, 2.Ph.28/1 à 28/38 – Crédits photographiques : Archives des sapeurs-pompiers de l'agglomération lyonnaise ; Véhicules et exercices ; 1867-1932 (2.Ph.28/5). La pompe présentée est identique à la machine SHAND, MASON et Cie exposée dans la salle du Musée des sapeurs-pompiers du Grand Lyon.

3129.

THIERS Ed. - La réorganisation des sapeurs-pompiers de Lyon, Lyon, Association Typographique, 1881,
118 p. Description du système américain.

3130.

BERSTEIN S. / MILZA P. (sous la direction de) - Histoire du XIX ème siècle, Paris, Hatier, 1996, 538 p. ;
p. 375.

3131.

Signature du 23/01/1860.

3132.

AML, 1270 WP 019 – Sapeurs-pompiers : Demandes, acquisitions et essais de matériels : - Pompes, voitures et échelles ; 1859-1897.

3133.

Idem 120.

3134.

AML, 1270 WP 019 – Sapeurs-pompiers : Demandes, acquisitions et essais de matériels : - Pompes, voitures et échelles ; 1859-1897. Séance du 25/05/1867.

3135.

PETIT M. - Les grands incendies, Paris, Hachette et Cie, 1882, 302 p. ; pp. 253 et suiv. / AML, 1270 WP
015 – Sapeurs-pompiers : Matériel, équipement et habillement : Offres de service de fabricants ; 1869-1939.

3136.

Idem 122. Séance du 25/05/1867. Présentation de l'engin.

3137.

AML, 1270 WP 022 – Sapeurs-pompiers : Installations d'avertissement et de sécurité : - Bouches d'incendie ; 1859-1898.

3138.

AML, 1270 WP 017 – Sapeurs-pompiers : Matériel : Tuyaux pour pompes à incendie ; 1801 ; 1869-1913.

3139.

AML, 1270 WP 023 – Sapeurs-pompiers : Interventions et incendies : - Transport des pompes et du personnel sur les lieux du sinistre ; 1863-1898.

3140.

AML, 1270 WP 016 – Sapeurs-pompiers : Matériel, équipement et habillement ; Documents publicitaires ; 1822-1910. Documents MERRYWEATHER and SONS.

3141.

Ibidem 124.

3142.

Idem 122. Délibération du 28/06/1867 après l'adoption d'un rapport émis par l'administration préfectorale le 14/06/1867.

3143.

Ibidem 130.

3144.

Idem 122. Courrier du commandant au préfet le 10/07/1867. Présentation publique du 18/10/1867.

3145.

Le Salut Public du 19/09/1867.

3146.

Le Salut Public du 19/09/1867.

3147.

AML, 1270 WP 019 – Sapeurs-pompiers : Demandes, acquisitions et essais de matériels : - Pompes, voitures et échelles ; 1859-1897. Essai de la pompe à vapeur - 1867.

3148.

Ibidem 135.

3149.

Ibidem 135.

3150.

Idem 134.

3151.

AML, 1270 WP 022 – Sapeurs-pompiers : Installations d'avertissement et de sécurité ; - Bouches d'incendie ; 1859-1898. L'enquête fut menée par chaque commissariat de police de quartier afin de connaître les lieux susceptibles d'alimenter la pompe à vapeur.

3152.

Idem 139. Ce point a été abordé dans le chapitre VII.

3153.

Cela fournirait d'autres éléments à l'essai d'interprétation développé dans le chapitre VIII.

3154.

AML, 1270 WP 019 – Sapeurs-pompiers : Demandes, acquisitions et essais de matériels : - Pompes, voitures et échelles ; 1859-1897. Délibération du 18/10/1870. Ce fabricant deviendra, progressivement, un fournisseur de matériels incendie et de protection très influent sur la fin du XIXème siècle et le début du XXème siècle.

3155.

Idem 142. Acquisition de 1867.

3156.

Idem 142. Autorisation préfectorale du 28/10/1870.

3157.

AML, 1270 WP 024 – Sapeurs-pompiers : Incendies : - Rapports ; 1852-1879. Rapport du 03/04/1871.

3158.

Idem 145. Rapport du 11/04/1871.

3159.

AML, 1270 WP 013 – Sapeurs-pompiers : Bâtiments : - Postes-casernes, dépôts de matériel : Création et fonctionnement ; 1802-1911. Approbation préfectorale du 17/04/1877.

3160.

THIERS Ed. - La réorganisation des sapeurs-pompiers de Lyon, Lyon, Association Typographique, 1881,
118 p. Description de l'organisation et des moyens du service d'incendie de la ville de Lyon.

3161.

Idem 142. Projet d'acquisition de 1890. Suivant les documents, la dénomination est aussi à l'inverse, soit DURENNE et KREBS.

3162.

Idem 142. Avant d'être soumises à des passages aux mines, les pompes à vapeur étaient éprouvées par des ingénieurs mécaniciens désignés par l'administration.

3163.

AML, 1270 WP 019 – Sapeurs-pompiers : Demandes, acquisitions et essais de matériels : - Pompes, voitures et échelles ; 1859-1897.

3164.

Idem 151. Enquête du 04/03/1893 réalisée par le conseiller AFFRE, le commandant RANGÉ et un mécanicien du bataillon.

3165.

Ibidem 152.

3166.

Ibidem 152.

3167.

Idem 151. Courrier du commandant du 12/07/1901 en réponse à une demande de renseignements formulée par la ville de Calais sur le parc matériel et technique du service d'incendie de la ville de Lyon.

3168.

Procès-verbaux des séances du conseil municipal – 1893 ; vol. 3, séance du 06/06, pp. 481-500 / Voir le document n° 45, page III-568 : Bataillon des sapeurs-pompiers de la ville de Lyon - Pompe à vapeur et son équipage - Fin XIX ème siècle.

3169.

Idem 151. Courrier du 01/11/1894.

3170.

Idem 151. Réponse du 05/11/1894.

3171.

Une pompe était d'ailleurs réformée à cette date.

3172.

Idem 151. Délibération du 03/08/1896.

3173.

AML, 1270 WP 019 – Sapeurs-pompiers : Demandes, acquisitions et essais de matériels : - Pompes, voitures et échelles ; 1859-1897. Cette commission était formée de 8 membres, conseillers municipaux, et de 8 membres issus des personnels administratifs de l'agglomération et du corps de sapeurs-pompiers.

3174.

Idem 161.

3175.

Idem 161. Conclusions du 18/03/1897.

3176.

Procès-verbaux des séances du conseil municipal – 1897 ; vol. 2, séance du 16/12, pp. 422-424.

3177.

AML, 1270 WP 002 – Sapeurs-pompiers : Conseil d'administration du bataillon : - Comptes-rendus de séances ; 1863-1928 / ASPL, n° 409 – Conseil d'administration du bataillon des sapeurs-pompiers ; 1901-1927.

3178.

Idem 161. Rapport du 28/10/1901.

3179.

Ibidem 166.

3180.

Procès-verbaux des séances du conseil municipal – 1904 ; vol. 1, séance du 24/03, pp. 117-121.

3181.

Procès-verbaux des séances du conseil municipal – 1904 ; vol. 1, séance du 24/03, pp. 117-121. En août 1905, la société des établissements MIEUSSET se substituera à l'industriel MIEUSSET.

3182.

Procès-verbaux des séances du conseil municipal – 1906 ; vol. 1, séance du 06/03, pp. 51-52.

3183.

Idem 170.

3184.

Ceux-ci firent leur apparition sur les pompes à vapeur lyonnaises en 1880.