Comme il l'a été évoqué en début de cet avant-propos, cette bible se fragmente en deux pôles fondamentaux. Le premier regroupe, schématiquement, l'information et son traitement annuel ; le second matérialise la transcription de toutes ces données annuelles et thématiques en données, courbes et graphiques périodiques. Cerner les paramètres et leurs enjeux, leurs restrictions d'usage comme les fondements de leurs interprétations nécessite, dès lors et avant de s'engager dans la lecture, une présentation descriptive et critique des principaux critères qui ont créé les bases de ce volume.
Incendies – Sapeurs-pompiers – Ville de Lyon – 1853-1913
L'incendie
Dans le comptage et la répartition des sinistres sur chaque année, la collecte provient d'un recoupement critique entre différentes sources. Ainsi, figureront fréquemment, en note de bas de page, plusieurs références qui renverront, notamment, aux rapports d'incendie, aux registres, qu'ils soient d'incendie ou de sorties, aux dépêches de service, aux Documents administratifs et statistiques de la ville de Lyon, au Bulletin Municipal Officiel, à des bulletins et avis distincts ainsi qu'aux chroniques du feu issues de sources journalistiques.
Les totaux dénombrant les embrasements et disponibles pour les années 1853 à 1880-1886 sont, pour partie, tronqués ou sous-évalués en nombre. Plusieurs raisons en sont à l'origine dont, néanmoins, quelques-unes percent plus communément tel que le manque de structuration de l'institution lyonnaise rapport au service d'incendie ; un exercice municipal particulier et un suivi d'activité encore peu qualitatif. Cela signifie, en conséquence, que jusqu'au milieu des années 1880, toutes les interventions du bataillon n'ont pas fait l'objet, systématique, d'un rapport et que, dans le cas où celui-ci était effectivement rédigé, l'administration n'en a pas toujours effectué le recensement3518. Aussi, en l'absence de ces documents, qui s'est parfois couplée avec un relatif dénuement des indications fournies par les autres sources, seuls un dénombrement et une répartition annuelle seront donc disponibles jusqu'en 1886. Quant à l'éventuelle correction à apporter aux chiffres, elle fera l'objet d'une analyse dans le chapitre III du volume I.
Les pourcentages, à l'image de la plupart des chiffres figurant dans les pages suivantes3519, seront présentés sous la forme d'approximation à une décimale.
Dans la répartition des incendies par nature, la classification correspondra, pour partie, aux informations descriptives fournies sur les lieux de déclaration. Le répertoire se fonde donc sur une interprétation qui a pu être aléatoire selon les éléments qui figuraient dans les documents.
Etablir une répartition des sinistres par arrondissement aurait pu rester, occasionnellement, difficile d'interprétation, spécialement lorsque la rue était seule notée sans mention de l'arrondissement. Seuls le recoupement selon des références distinctes, l'emploi d'un annuaire des rues lyonnaises et d'une carte ont permis d'éviter des erreurs de localisation.
La répartition des feux, par origine, s'est calquée sur une analyse interprétative des faits explicités. Par manque de précisions, nombreux sont les embrasements qui ont été classés de causes inconnues.
La répartition des sinistres, par heures de déclarations, a résulté du critère de la prise de garde dans les postes de nuit. Abstraction faite des saisons, qui jouaient d'environ 1/2 heure à 1 heure sur le commencement ou la fin d'une surveillance, et sur les 61 années couvertes par cette étude, la garde commençait, en général, entre 18h30 et 19h30. Elle ne s'achevait que 10 à 12 heures plus tard, entre 5h30 et 6h30. Aussi, par choix, parmi les déclarations d'incendie qui ont été inscrites sous la mention jour figure en fait le décompte des feux déclarés entre 6h00 et 19h00. Par conséquent et en correspondance, sous la mention nuit, ont donc été recensés les embrasements survenus entre 19h00 et 6h00 sachant qu'il s'agit bien là de l'heure à laquelle l'incendie s'est déclaré.
Sous la présentation des pertes approximatives figureront des estimations ou des évaluations. Celles-ci ont été faites, le plus couramment, de manière subjective par l'officier rédacteur du rapport de feu, un chroniqueur, parfois l'assureur. Il est, en conséquence, important de conserver à l'esprit cette remarque sur le procédé d'estimation, notamment pour toutes les lectures qui se rapporteront à ces éléments. Le fait étant spécifié évitera, ainsi, qu'à chaque expression de chiffres soit portée une note qui rappelle sans cesse que ceci est une appréciation. Quant au calcul des moyennes, l'approximation a été faite, par commodité, à l'unité.
La répartition des sinistres, selon le mode d'extinction employé pour l'étouffer, correspondra aux détails donnés par les rapports ou les chroniques du feu et aux recoupements opérés. L'attention devra surtout retenir qu'il s'agit du matériel employé dans l'extinction, ce qui n'a rien à voir avec les sorties d'agrès. Concrètement, par exemple, une pompe à vapeur présente sur les lieux d'un incendie ne signifiait pas que celle-ci était mise en batterie, auquel cas elle n'était pas comptabilisée comme mode opératoire.
Enfin, des informations, dites supplétives, suivront généralement ces différentes répartitions et présentations. Celles-ci auront, quoiqu'il en soit, soit un lien direct, soit indirect avec l'incendie ou les interventions du service de secours.
Dans tous les cas, les informations présentées sous ces articles, quel que soit l'intitulé, auront obligatoirement fait l'objet de recoupements critiques.
Lorsque des discordances flagrantes ou significatives auront été répertoriées, l'appui se sera toujours fait sur les sources les plus fiables. Masquer ou ne pas avoir admis d'éventuelles erreurs, administratives ou volontaires, pour l'époque, aurait été un manque d'objectivité. Aussi, lorsque des différences ont été observées, la présentation en a constamment été faite par l'intermédiaire d'une annotation fondant le renvoi à la source incriminée.
Dans le décompte des interventions et dans la comptabilité des embrasements sont parfois entrés des sinistres déclarés hors de l'agglomération lyonnaise. Quand ce fut le cas, un rééquilibrage a été opéré, principalement sous forme d'annotations, et sous le critère unique du territoire communal lyonnais.
Bataillon des sapeurs-pompiers de la ville de Lyon et service d'incendie
Sous cette tranche informative se démarqueront deux orientations. L'une sera liée, instantanément, aux corps de sapeurs-pompiers de la cité, l'autre, à l'office principal des hommes qui en composaient les rangs, soit la défense contre le feu et les moyens d'y parvenir. Tour à tour se trouveront ainsi approchés les chefs de bataillon, le budget, les effectifs, les réformes ou bien le parc technique, les moyens d'alerte, les hommes de garde, le tout sous une indication couramment concise et sommaire. Et lorsqu'il a été choisi de présenter une ou des informations, des sélections ont forcément été conduites. La lecture des chapitres constituant les tomes I à III apportera donc de nombreux et significatifs compléments aux renseignements fournis ici.
Ville de Lyon
La sauvegarde et la préservation des biens et des populations, quelles que soient leurs formes, ont été, et demeurent, le fruit de l'exercice des pouvoirs. Comprendre l'organisation, le fonctionnement, les progrès de la lutte contre le feu, passait, dès lors, par la connaissance de plusieurs bases. Il s'agissait principalement de celles qui ont régi la pensée politique, le régime, l'administration ou l'organisation municipale.
De manière logique par rapport au terrain d'étude, les renseignements fournis sous cette division s'attacheront à l'unique agglomération lyonnaise sans s'étendre sur le contexte national. Une présentation sera ainsi faite des recensements de population, des différents maires, préfets ou des lois qui ont dirigé le régime administratif de la cité, soit des principes importants puisque les sapeurs-pompiers, de par leur organisation, étaient directement soumis à l'autorité communale et départementale. De plus, leur effectif, leur structuration et l'exercice du service d'incendie dépendaient autant de l'accroissement de la population que des bouleversements qui frappaient la ville.
Transcription de données factuelles et annuelles en données, courbes et graphiques périodiques
L'ensemble des éléments présenté dans la 1ère partie de cette Bible d'informations a fait l'objet d'un traitement statistique et graphique. Ce traitement est accessible dans la seconde partie de ce tome. Tous les diagrammes ne sont exploitables qu'avec la prise d'un minimum de précautions. Quelques-uns sont donnés au titre d'un complément d'information tandis que les autres verront leur interprétation définitive portée dans les différents chapitres de cette thèse, parmi les tomes I, II et III. Par facilité, la présentation respecte la trame utilisée jusqu'alors sous chaque année pour les parties, sous-parties et articles liés aux Incendies, aux Sapeurs-pompiers et à la Ville de Lyon. Il s'y ajoute toutefois, en fin, une rubrique "informations diverses" pour faciliter la lecture.
Voir le chapitre III de la 1ère partie pour plus d'informations dans l'interprétation.
Hors, essentiellement, le budget du corps de sapeurs-pompiers et certaines estimations.