Section 2. Les modèles conventionnels à quatre étapes

La « méthode classique » a été mise au point, dans ses grandes lignes, entre 1960 et 1965. C’est à cette époque que l’on est sorti des modèles frustes (facteurs de croissance, courbes empiriques de répartition entre modes de transport, affectation par « tout ou rien ») et que l’on a, en quelques années, mis au point : les grands modèles de distribution géographique (gravitaires, opportunités) ; les principales méthodes d’analyse du choix modal ; les concepts de coût généralisé d’un déplacement. La véritable percée méthodologique au début des années soixante, dans le domaine de la planification des transports urbains, tient à plusieurs causes qui se sont trouvées réunies : la volonté, aux Etats-Unis surtout, mais aussi en Europe, de construire massivement des autoroutes urbaines, sous la pression du « lobby » de l’automobile ; le développement des méthodes d’analyse (recherche opérationnelle) et de calculs (gros ordinateur) ; la confiance dans la croissance aussi bien démographique qu’économique. Ces outils ont été orientés vers les problèmes des flux de trafic automobile, en mettant l’accent sur des déterminants démographiques et de réseau de la demande de déplacement plutôt que sur les réponses comportementales.