311. Structure globale et fondement théorique

Le modèle de Lowry tend à simuler la structure des usages du sol à un moment donné sur la base d’un ensemble limité d’information : la nature et la localisation des activités industrielles en ville et la matrice des distances ou des temps de transport entre les zones de la ville. Ce modèle estime d’une part, la taille de la population urbaine totale et sa localisation dans les m zones dont la ville se compose, d’autre part, le volume de l’emploi des services rendus à la population et sa localisation dans les mêmes zones, et enfin, le schéma des déplacements domicile-travail et domicile-commerce (ou encore les déplacements pour l’achat des services) et donc la demande globale de transport en ville.

La logique interne du modèle consiste en une fusion organique de deux hypothèses théoriques :

  1. Lowry emprunte à la théorie de la base économique la dichotomie entre le secteur basique et le secteur non basique. La logique de la base économique urbaine permet d’estimer deux variables liées à la base économique (les emplois basiques), la population résidente et l’emploi dans le secteur des services.

  2. Lowry utilise le principe d’interaction spatiale sous forme de deux modèles de potentiel gravitationnel à contrainte unique, d’une part pour loger la population autour des lieux de travail (modèle résidentiel) et d’autre part, l’emploi de service autour des résidences et des lieux de travail (modèle de localisation des services). L’hypothèse sous-jacente à la logique de localisation dans le modèle consiste à supposer que le choix de l’habitat résidentiel est guidé par les seules considérations d’accessibilité aux lieux de travail (sans même considérer l’élément du coût du sol) et que le choix de localisation des services est guidé, de manière plus acceptable cette fois, par des considérations d’accessibilité de la clientèle potentielle. La structure logique du modèle peut donc être résumée comme la combinaison du modèle standard de la base économique urbaine à deux modèles d’interaction spatiale qui répartissent l’emploi de service et la population dans toutes les zones de la ville.

L’emploi global (L T) est fourni par la somme de l’emploi de base, industriel, et de l’emploi de service (L B +L S) ; il engendre, à travers le taux d’activité (1/a), la dimension de la population qui génère à son tour, à travers une série de coefficients d’emploi de service par résident (a k), l’emploi de k secteurs d’activité de service. La distribution territoriale de cette dernière variable est déterminée en fonction des localisations résidentielles mais également en partie en fonction de la localisation de l’emploi total, du fait que l’on suppose que pour utiliser ces services (commerce de détail, guichets de banque, bibliothèques) des déplacements ont lieu également depuis les lieux de travail et pas seulement depuis les lieux de résidence.

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Figure 2- - Logique interne du modèle de Lowry

Source : Camagni (1996).