314. L’évolution des modèles intégrés

L’évolution qualitative des modèles interactifs depuis leur début jusqu’à aujourd’hui doit être soulignée. Des efforts sensibles ont été portés sur les fondements théoriques économiques de ces modèles. La représentation des comportements a été davantage intégrée. La plupart des modèles les plus récents se fondent sur la théorie de l’utilité aléatoire qui contribue à apporter une plus grande cohérence et pertinence théorique à ces modèles. Par ailleurs, la recherche dans ce domaine, qui se présente comme un véritable défi, a été le terreau de certaines innovations méthodologiques et théoriques, capables de combiner les exigences de pertinence théorique et d’adaptabilité empirique. Les travaux de Martinez sur la théorie du « Bid choice » en sont une illustration (cf. plus loin).

Enfin, à cette problématique de l’interaction transport-urbanisation de long terme, s’est très vite venue se greffer celle de l’interaction avec l’environnement. Cette démarche s’inscrit dans la problématique du développement durable. L’idée du développement durable, c’est-à-dire l’idée « d’un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre au leur correspond à la volonté de ne plus produire des prévisions mais se doter d’une certaine compréhension des conséquences à venir de la confrontation des processus naturels et de la logique de développement qualitatif et/ou quantitatif de certains phénomènes socio-économiques » (Nicolas, 1996). La problématique environnementale est en effet à placer dans une perspective de long terme vis-à-vis du système de transport mais également vis-à-vis des formes urbaines. En effet, les formes urbaines ont des incidences sur les émissions polluantes. Il est admis que les villes denses engendrent moins de consommation d’énergie dans les transports que les distances à parcourir sont moins longues. Aussi, les modèles interactifs de transport-urbanisation constituent des instruments pertinents pour la problématique du développement durable. De nombreux modèles d’interaction transport-urbanisation ont greffé un modèle « émissions polluantes » à leur structure. A ce titre, les modèles modélisant explicitement les comportements de motorisation présentent un net avantage.