111. L’allongement des distances parcourues

D’après les enquêtes nationales transports, sur l’ensemble de la semaine, la portée moyenne d’un déplacement local mécanisé est passée de 8,1 km en 1981-1982 à 9,8 km en 93-94. C’est l’augmentation des distances, bien plus que celle du nombre de déplacements, qui donne l’impression que les français sont de plus en plus mobiles. Madre et Maffre (1997) expliquent l’augmentation des distances par plusieurs facteurs : la régression générale de la vie locale, quelque soit le tissu dans lequel on se trouve, au profit de structures concentrées (hypermarchés, complexes multisalles), l’évolution des localisations résidentielles vers les espaces périurbains moins denses, et plus éloignés du centre, la spécialisation des emplois et les passages par le chômage, qui impliquent souvent de chercher du travail sur des bassins d’emplois élargis, alors que la stabilité est plus grande pour la localisation d’un logement dont on est de plus en plus souvent propriétaire et qui constitue un compromis entre les contraintes des différents actifs du ménage. Au total, pour les déplacements locaux, les voyageurs×km mécanisés ont augmenté de 38% et les véhicules×km de 49%. Les écarts se creusent entre les habitants des centres-villes et ceux de la périphérie.